Agrégation de l'enseignement du second degré (France) - Définition

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Histoire

Sous l'Ancien Régime, agréger voulait usuellement dire "associer quelqu'un à un corps, à une compagnie, pour jouir des mêmes prérogatives et des mêmes honneurs que ceux qui en font partie. (La faculté de médecine a voulu agréger untel à son corps. La faculté de droit l'a agrégé) Agrégation. sf. Association dans un corps, dans une compagnie. ".

Le premier concours d'agrégation national de l'Université paraît être en France celui de la faculté de droit institué par les réformes de Colbert en 1679.

Le concours d'agrégation de la faculté des arts est apparu en 1766 au sein de l’université de Paris. Il visait à pallier la carence de personnel enseignant provoquée par la soudaine expulsion des Jésuites décidée en 1764. En effet les Jésuites assuraient l'enseignement dans 105 collèges du royaume (avec environ 600 professeurs). Leur départ subit provoqua une demande d'enseignants et posa le problème de leur recrutement. Les collèges, via leur bureau d'administration, avaient en effet à l'époque tendance à recruter parmi leurs anciens élèves ou parmi les clercs du diocèse. Un concours d'agrégation est donc institué par les lettres patentes des 3 mai et 10 août 1766 pour les trois classes: philosophie, belles lettres et grammaire. Il se limite aux recrutements dans dix collèges de la faculté des arts de l'université de Paris. Le concours comprend des épreuves écrites et orales, les candidats devant être maîtres ès arts. Le jury du concours comprend des professeurs de la facultés des arts et des bacheliers en théologie, droit et médecine, il est désigné par le procureur général du parlement de Paris. Les lauréats du concours deviennent des « stagiaires » appelés à devenir professeurs lors d'une vacance. Il y a en tout 60 postes de stagiaires, 20 pour chaque classe. La majorité des candidats sont prêtres, diacres ou clercs. Ce concours disparaît avec le reste du système universitaire d'Ancien Régime en 1793.

Un concours d'agrégation avait été organisé pour toutes les anciennes communautés des métiers jurés des villes après leur première suppression en 1776 par Turgot. Des tableaux furent publiés pour chacun de ces nouveaux corps nationaux, dont les membres portaient les titres d'agrégés en la maçonnerie, la charpenterie, etc.., après avoir payé à l'État leur droit d'entrée (la patente). Ce concours d'agrégation pour les maître des métiers est rapidement suspendu lorsque les mesures de Turgot sont rapportées, puis définitivement avec toutes les organisations professionnelles par la Loi Le Chapelier en 1790.

Les concours d'agrégation sont recréés par le décret du 17 mars 1808 pour l'enseignement secondaire et organisés par le statut du 6 février 1821, avec trois spécialités : lettres, grammaire et sciences. D'autres spécialités apparaissent ultérieurement : la philosophie en 1828, l'histoire en 1830, les mathématiques et les sciences physiques et naturelles en 1841. Comme durant l'Ancien Régime, le concours de l'agrégation sert à l'origine à recruter des "agrégés" et non des "professeurs". Les agrégés de l'Université sont, d'après le statut du 6 février 1821, "des fonctionnaires chargés de remplacer les professeurs, et destinés à devenir professeurs eux-mêmes". De plus "les places d'agrégé sont données au concours", fixé par le décret du 10 avril 1852 et le réglement du 21 février 1853. Enfin, "tout agrégé qui refuserait d'accepter les fonctions auxquelles il aurait été nommé par le conseil royal, perdrait le traitement et titre d'agrégé". Ils reçoivent, en leur simple qualité d'agrégés, et jusqu'à ce qu'ils soient nommés professeurs dans un collège royal (lycée), un traitement annuel de 500 francs (Ordonnance royal du 17 janvier 1839, article 1). Cependant les agrégés acquièrent peu à peu le monopole du recrutement comme professeurs des lycées ; en conséquence les professeurs de lycées sont tous d'anciens agrégés et les deux termes se confondent alors. Le candidat à l'agrégation doit être licencié ès sciences ou ès lettres.

À l'origine, les agrégés et professeurs de lycées enseignant dans les classes terminales et préparatoires (belles lettres et mathématiques spéciales) devaient être docteurs ès sciences ou ès lettres. De nos jours les professeurs agrégés enseignant dans ces classes ne sont plus astreints à cette obligation.

Les premières femmes agrégées furent reçues en 1883 (6 en lettres et 6 en sciences). L'arrêté du 29 juillet 1885 donne son statut moderne au concours de l'agrégation, avec des compositions écrites de 4 à 7 heures et des épreuves orales sous forme de leçons. Après la réforme universitaire de 1966, le diplôme minimal requis pour participer à l'agrégation devient la maîtrise (ou équivalent). Jusqu'en 1975, certains concours d'agrégation étaient séparés pour les femmes et les hommes . A partir de 1976 l'ensemble des concours deviennent mixtes, comme ceux de la fonction publique (ministère de la condition féminine, Françoise Giroud)

Aujourd'hui, il existe de nombreuses agrégations, tant dans des matières d'enseignement général - parmi lesquelles l'éducation physique et sportive, la musique et les arts plastiques - que dans des matières techniques.

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