Anesthésie-réanimation - Définition

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Histoire de l'anesthésie

Les débuts de l'anesthésie

Pendant des siècles, les médecins ont eu recours, selon les civilisations, à des anesthésiques dérivés de l'opium et de l'alcool, ou encore aux pressions directes, ou à l'action du froid sur les nerfs. Les chinois, par exemple, employaient le haschisch, et les incas frictionnaient la peau du patient avec un extrait de feuilles de coca. Toutes ces méthodes étaient trop peu efficaces pour qu'une opération puisse se prolonger sans douleur ni état de choc. Au début du XIXe siècle, le taux de mortalité postopératoire était énorme : 100 % pour une trépanation, et 10 % pour la simple amputation d'un doigt.

L'essor de l'anesthésie est lié à l'amélioration des techniques chirurgicales par les chirurgiens britanniques du XIXe siècle. Le protoxyde d'azote, ou « gaz hilarant », est la première substance dont les pouvoirs anesthésiants ont été reconnus, cela grâce aux travaux du chimiste anglais Humphry Davy et de son étudiant Michael Faraday, en 1799. Longtemps considéré comme un divertissement, il ne sera utilisé comme anesthésique qu'en 1844 par le dentiste américain Horace Wells qui se fait extraire une dent par son étudiant, John M. Riggs.

De l'éther au chloroforme

De la même façon, l'éther, découvert en 1818 par Michael Faraday, ne sera utilisé que beaucoup plus tard, en 1846, par le dentiste américain William Morton. L'éther, de plus en plus utilisé en Amérique, est très vite adopté en Europe. D'abord en Grande-Bretagne, où la première amputation sous éther est réalisée, puis en France, en 1847, alors qu'un des chirurgiens français les plus réputés, Alfred Velpeau, avait déclaré, huit ans plus tôt, que la chirurgie sans douleur était inconcevable.

L'éther va ensuite laisser la place à un nouveau produit, plus volatil et plus agréable, le chloroforme. C'est un obstétricien d'Édimbourg, James Young Simpson, qui publie, le 10 novembre 1847, le compte-rendu d'un accouchement réussi sous chloroforme. Ce produit fut très en vogue, surtout après que la reine Victoria l'eut expérimenté avec succès pour la naissance de son septième enfant, le prince Léopold.

Du magnétisme animal à l'hypnose

En 1829, le chirurgien Jules Cloquet effectue l'ablation d'une tumeur sous sommeil magnétique au cours de laquelle la patiente ne manifeste aucun signe de douleur.

On notera les travaux des médecins anglais John Elliotson (Surgical operations in the mesmeric state without pain - 1843) et James Esdaile (Mesmerism in India and its practical applications in surgery and medecine - 1846) et du médecin écossais James Braid (Hypnose ou Traité du sommeil nerveux, considéré dans ses relations avec le magnétisme animal - 1883).

Le 4 décembre 1859 à l'hôpital Necker, les chirurgiens Eugène Azam, Paul Broca et Eugène Follin pratiquent l'opération d'une tumeur anale sous anesthésie hypnotique selon la méthode de James Braid. L'opération, très douloureuse par nature, se passe sans que la patiente ne donne aucun signe de douleur. Le chirurgien Alfred Velpeau rend compte de cette intervention devant l'Académie des sciences le 5 décembre 1859.

Les anesthésiques « modernes »

D'autres anesthésiques font leur apparition; à la fin du siècle, la cocaïne est la première substance utilisée en anesthésie locale. Au début du XXe siècle, les techniques et les appareillages se perfectionnent. Les anesthésies, moins toxiques, peuvent maintenant se prolonger, ce qui ouvre le champ à des actes opératoires jusqu'alors impossibles. Après la Seconde Guerre mondiale, l'anesthésie devient une discipline médicale autonome, à laquelle est adjointe la réanimation.

Si la douleur est maîtrisée, le choc que subit tout organisme opéré est toujours présent. Il s'agit non seulement d'endormir le patient, mais aussi de le surveiller avant, pendant et après l'opération et d'être à même de le réanimer à la moindre complication. Les connaissances en anesthésie et en réanimation se sont tellement développées que ces deux domaines sont devenus deux spécialités à part entière.

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