Au rythme de sa régression, l'arganier est à terme menacé de disparition, et les signaux d'alarme se multiplient à propos de diverses formes d'agressions ;
On le trouve dans des zones où la pluviométrie est très variable (annuellement et interannuellement). Peltier (1982) estime que l'actuelle arganeraie concerne plusieurs unités et étages bioclimatiques : Bien que survivant dans des zones semi-aride fraiches, et dans les zones sub-humides dans la montagne du Haut-Atlas (où l'air est relativement sec, mais où il pleut plus et où la neige joue le rôle d'accumulateur-tampon d'eau régularisant les nappes), il s'épanouit dans les zones tempérées du sud (plaine du Souss).
S'il est peu exigeant en matière de sol, il semble apprécier l'air humide (influence océanique), ses plus belles forêts (hauteur, densité et nombre d'arbre, vigueur et densité du feuillage et hauteur) sont établies sur le littoral marocain (entre Agadir et Essaouira).
L'arganeraie est très clairsemée en zone aride sur l'anti-Atlas et notamment sur les versants donnant sur le Sahara.
Aujourd'hui la plus grande concentration d'arganiers se trouve dans la région du Souss où elle couvre près de 800 000 hectares, soit 14,25 % de la forêt du Maroc. Dans cette région, l'aire de l'arganier s'étend de l'oued Tensift au nord, à Tiznit et Tafraout au sud, et aux abords du djebel Siroua à l'est. L'arganier pousse depuis le niveau de la mer jusqu'aux environs de 1 500 m d'altitude.
Depuis 1998, une zone de 830 000 hectares entre Agadir et Essaouira a le statut de « réserve de biosphère » octroyé par l’UNESCO pour protéger l'arganeraie, Réserve de biosphère de l'arganeraie.
La production d'huile d'argan représente une ressource économique très importante pour les coopératives actives dans l'arganeraie. Ces coopératives ont des méthodes de fonctionnement aussi variées qu'il en existe. Certaines ont des pratiques issues du commerce équitable et peuvent être en partie financées par de grands organismes.
La problématique et l'enjeu sont donc actuellement, non seulement d'enrayer le processus de régression de l'arganeraie, mais aussi de replanter une partie de ce qui a été perdu, afin que l'arganier redevienne ce qu'il a toujours été : un pivot dans un système agraire traditionnel, basé sur l'exploitation de l'arbre, l'élevage et la céréaliculture. Les problèmes de l'arganeraie étant essentiellement dus aux conséquences d'une interaction irrationnelle de l'homme avec son milieu environnant dans cette aire, il semble que toute politique de réhabilitation de cette espèce végétale, si elle veut connaitre quelque chance de succès, doit obligatoirement s'attacher à rationaliser cette intervention de l'homme sur la nature, et donc s'articuler nécessairement autour des actions ou objectifs prioritaires suivants :