Les classes préparatoires économiques et commerciales sont appelées surtout les épices et leurs élèves tout naturellement des épiciers.
À l'époque où les CPGE commerciales duraient un an, on nommait bizuth un nouvel élève, carré un élève redoublant son année de prépa, et cube un élève qui la triplait. Depuis 1995, et le passage « officiel » de la prépa à 2 ans (l'écrasante majorité des élèves redoublait), on nomme bizuth un élève de première année, carré un élève de deuxième année, et cube un redoublant de deuxième année. Il arrive très rarement que la 2e année soit triplée, auquel cas l'élève est appelé bicarré.
Classes préparatoires scientifiques
Les classes préparatoires scientifiques à dominante mathématique sont appelées taupe et leurs élèves taupins. Les mots hypotaupe et hypotaupin (pour désigner maths sup par opposition à maths spé) sont tombés en désuétude. On désigne plutôt les élèves selon leur année d'étude par les expressions trois-demis, cinq-demis et sept-demis. Par analogie avec la formation de hypotaupe, et en jeu de mots avec Hypocras, on trouve les termes hypokrâss et hyperkrâss pour les biologistes de première et seconde année respectivement.
Avant 1935, les seules appellations étaient respectivement bizut, carré, cube, bicarré, ce qui a été conservé dans les classes littéraires. Les bizuts doivent le respect aux puissances (carrés, cubes, bicarrés). Au début des années 1930, professeurs et examinateurs ont observé un accroissement de la différence de niveau entre la classe de première année (qui était la classe de mathématiques spéciales préparatoires dite hypotaupe) et la classe de seconde année (la vraie classe de mathématiques spéciales dite taupe). Peu à peu, une distinction s'est opérée entre élèves de première année (hypotaupins ou hypos) et de seconde année (taupins).
Le moment décisif a été l'année 1936 quand l'École polytechnique décida de modifier le calcul de la puissance moyenne des candidats admis. Elle affecta la valeur 1/2 aux élèves de mathématiques spéciales préparatoires, 3/2 aux carrés et ainsi de suite : en quelque sorte, une dévaluation de l'hypotaupe ! À partir de cette date, les élèves de mathématiques spéciales préparatoires, puis de mathématiques supérieures à partir des années 1940, furent appelés demis (au sens demi-taupins). Comme ce sont des puissances 1/2, on les appelle racines dans certains lycées. Dans cette logique, les 3/2 sont les élèves qui ont fait une hypotaupe puis une taupe, tandis que les 5/2 sont ceux qui ont fait une hypotaupe puis deux taupes. Sur leur calot, les élèves indiquaient leur puissance : une barrette argentée pour une hypotaupe, et une barrette dorée par année de taupe. La terminologie bizut, carré, cube est tombée en désuétude dans la plupart des classes préparatoires scientifiques, remplacée par les "1/2,3/2,5/2". Elle est cependant encore utilisée dans certains lycées où le folklore est demeuré très vivace (par exemple au Lycée Faidherbe de Lille.)
Il pouvait y avoir des cas particuliers : jusque dans les années 1950, un élève qui entrait directement en taupe et redoublait recevait l'ancienne appellation de carré ; un élève qui redoublait son hypotaupe était un deux-demis ; quand il entrait ensuite en taupe, il devenait quatre-demis.
C'est dans les années 1960 qu'un élève découvre une façon révolutionnaire de calculer certaines intégrales. Sachant que le surnom de l'École polytechnique est l'X, que vaut
? Évidemment 3/2 puisque pour intégrer l'X entre 1 et 2 (entre la première et la deuxième année de taupe), il faut être 3/2 ! On obtient de même la valeur 5/2 pour l'intégrale de l'X entre 2 et 3. Cela a donné lieu à une charmante démonstration en vers.
L'intégrale d'X
De 1 à 2
Pour tous les X
Vaut 3/2,
Car intègrent l'X
Entre une et deux
Années de X
Les trois-demis.
Dans certains lycées, les hypotaupes sont désignées par hypo-X (ex: HX 3) et les taupes par X (ex: XM'1) par allusion à l'École polytechnique.
Dans la pièce en vers qui suit, la lettre X a successivement quatre sens : symbole mathématique (intégrale d'X), polytechnicien (pour tous les X), École polytechnique (intègrent l'X), taupe (années de X).
Mais pourquoi les polytechniciens sont-ils appelés X depuis le milieu du XIXe siècle ? La réponse se trouve dans le livre sur l'argot de l'X écrit par Lévy et Pinet en 1894.
'X' : Caractère emprunté à l'algèbre, qui désigne à la fois le polytechnicien et l'École polytechnique elle-même. Un X est pour tous les taupins un être en quelque sorte supérieur, pour lequel ils professent le respect et l'admiration. L'étude presque exclusive des mathématiques, son état d'abstraction dans les x et les y, lui ont valu depuis longtemps d'être désigné par ce symbole. Un jour, Charlet, pendant une séance du conseil ; s'amusa à représenter un polytechnicien frappé d'apoplexie. Le médecin accourt, lui ouvre la veine : il n'en sort pas une goutte de sang... seulement des x et des y.
L'X désigne aussi l'École. La renommée et la popularité de l'institution sont encore si grandes que dans les collèges et les pensionnats, presque tous les bambins de la classe de huitième déclarent qu'ils se destinent à l'X.
L'explication parfois avancée selon laquelle le surnom X provient des canons croisés sur le blason de l'école n'est pas attestée. Ce canular semble né dans la seconde moitié du XXesiècle, cent ans après l'apparition du X pour désigner les polytechniciens.
D'autre part, les acronymes des dénominations des différentes classes de sup (1ère année) (MPSI: Mathématiques Physique Sciences de l'Ingénieur, PCSI: Physique Chimie Sciences de l'Ingénieur) et surtout de spé (2ème année) (MP: maths Physique, PC: physique chimie, PSI: Physique Sciences de l'Ingénieur) peuvent être détournés de manière imaginative, éventuellement agressive en raison des éventuels conflits (en général amicaux et distrayants) entre les différentes sections.
Les classes préparatoires aux écoles d'agronomie et aux écoles vétérinaires sont appelées agro-véto depuis leur fusion en 2003.