Bien que dans la communauté scientifique, la question de l'asymétrie cérébrale fasse l'objet de nombreuses controverses, ce thème connaît une grande célébrité auprès du « grand public ». De nombreux auteurs et journalistes ont ainsi popularisé une dichotomie entre « cerveau gauche » (associé au langage, au raisonnement, ...) et « cerveau droit » (émotions, intuition, ...) caricaturant les travaux scientifiques qui se contentaient de montrer une différence de degré entre les implications de chaque hémisphère. Cette simplification permet d'autoriser des déductions et des interprétations abusives est vivement dénoncées par la communauté scientifique comme tenant du mythe..
En France c'est un médecin cancérologue, Lucien Israël, qui en 1996 ose sur le sujet un ouvrage qui, comme il le précise bien lui même, ne relève absolument pas de la vulgarisation scientifique mais de l'exploration conceptuelle (il n'y est pas question d'exposer des vérités mais d'explorer des idées): Cerveau droit, cerveau gauche. Il est suivi par Béatrice Millêtre, psychothérapeute, qui applique le concept à l'amélioration du bien-être des personnes qu'elle reçoit, partant du constat qu'au moins un tiers des personnes qu'elle reçoit sont "neuro-droitières" et ont développé un malaise du fait qu'elles l'ignorent et ne savent pas en tirer partie. Forte de son expérience, elle publie alors Petit guide à l'usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués.
En 2008, aux États-Unis, Jill Bolte Taylor, une neuroanatomiste qui avait été frappée d'un accident vasculaire cérébral dans l'hémisphère gauche, se fera connaître du grand public en racontant l'expérience « vécue de l'intérieur » de voir « disparaître les fonctions du cerveau gauche ». Rencontrant un large succès, elle sera critiquée pour avoir mêlé dans son discours un certain cachet scientifique et un lyrisme poétique de son expérience.
La localisation spatiale ne peut être exacte, et elle peut varier largement d'un individu à l'autre, mais il en ressort un découpage de fonctions qui permet une répartition non plus spatiale mais psychique avec la mise en opposition de deux formes d'intelligence contradictoires et complémentaires.
Cette opposition logique se retrouve en psychologie cognitive. On peut notamment montrer le tableau établi par Daniel Durand dans le que sais-je? sur la systémique. Pour arriver à cette synthèse, il se base sur les travaux de Jean Piaget et d'Herbert Simon. Il superpose à la séparation intuitif/raisonné (ici dénommés flous et rigoureux) la séparation ajout/suppression (ici nommé généralisant et discriminant):
Rigoureux | Flous | |
Généralisants | Induction | Analogie |
Discriminants | Déduction | Abduction |
Elle est exacte par nature et s'exprime pleinement dans le détail, dans l'abstraction, dans l'indexation. C'est la base des sciences, qui permet d'affirmer que 1 + 1 = 2. En théorie, elle ne peut être prise en défaut, et permet d'atteindre tous les niveaux de complexité par addition. La tentation est forte de l'assimiler aux mathématiques, mais c'est aussi la base du langage. Son plus gros défaut est qu'elle ne supporte pas les lacunes. Voir : pensée verbale | René Descartes | Algèbre de Boole (logique) | raison
Elle est intuitive et s'exprime mieux dans le recoupement, l'expérience et donc la globalité. Elle intervient plus dans l'adresse physique, dans les mathématiques complexes, ou quand le langage devient poétique. Elle permet de résoudre un problème sans en avoir toutes les bases, mais s'accommode mal de l'abstraction, car tout apport doit s'intégrer à l'ensemble. On l'assimilerait à l'intelligence artistique, ou l'intelligence de l'image. Voir : pensée visuelle | Logique floue | Inférence | systémique.
Ont été rattachés à l'asymétrie cérébrale (à tort ou à raison):