Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Languedoc-Roussillon | ||
Département | Aude | ||
Ville | Narbonne | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Ancienne cathédrale | ||
Rattaché à | Diocèse de Carcassonne | ||
Début de la construction | XIIIe siècle | ||
Fin des travaux | Inachevée | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique | ||
Protection | Monument historique | ||
Localisation | |||
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La cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur est le monument le plus prestigieux de la ville de Narbonne. C'est une construction d'architecture gothique qui a remplacé des lieux de culte édifiés à cet endroit dès le IVe siècle. Sa particularité réside dans le fait qu'elle est inachevée.
Cette cathédrale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840. |
Le cloître fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 18 avril 1914.
La cathédrale de Narbonne se situe au cœur de la ville actuelle, cependant au Moyen Âge elle se trouvait en bordure des remparts. Cet emplacement est issu d'une longue « sédimentation » de lieux de culte. Approximativement sur le même emplacement se sont succédé une basilique constantinienne, élevée peu après l'édit de 313 autorisant le culte chrétien. Détruite par un incendie en 441, il fallut 37 jours pour démolir ce que le feu avait épargné. Puis une basilique latine construite en quatre ans par l'évêque Rustique, que le préfet des Gaules, Marcellus, encouragea dans son entreprise. La basilique fut terminée le 29 novembre 445. Primitivement dédiée à saint Genés d'Arles, elle fut consacrée en 782 aux jeunes martyrs espagnols Just et Pasteur. Vestiges : deux colonnes romaines du forum réemployées pour la nef (visible dans le cloître) ; le linteau avec dédicace ; un édicule de marbre blanc (visible au musée lapidaire).
Une cathédrale préromane carolingienne reconstruite en 890 par l'archevêque Théodard, mort le 1er mai 893. Il en subsiste le clocher, en grand partie restauré, visible du cloître. Malgré l'aide apportée par trois papes, cette église tomba en ruine.
La construction de la cathédrale gothique fut un acte politique décidé en 1268 par le pape Clément IV, ancien archevêque de Narbonne. Ce sera, dit-il, une œuvre faite à l'instar des magnifiques cathédrales du royaume de France. La première pierre de l'église actuelle fut posée par l'archevêque Maurin le 13 avril 1272, dans les fondements de l'actuelle chapelle Sacré-Cœur. L'édification de la cathédrale Saint-Just et Saint-Pasteur fut projeté dès 1264 mais ne débuta qu'en 1272, et le chœur fut achevé en 1332.
Cet édifice, établi sur le même plan directeur que les cathédrales de Clermont et Limoges, semble avoir eu le même architecte, Jean Deschamps. De son contrat d'embauche de 1286, il ressort que le contractant signataire avait dû au préalable solliciter l'accord de MM. les prévôts, à savoir les responsables de la construction. Cette hypothèse ne convainc pas tous les historiens. Certains considèrent que cette trace et bien trop tardive pour attribuer à Jean Deschamps la conception de plans retenus depuis longtemps, et d'un chantier déjà bien avancé. Il y a donc deux possibilités :
La plus grande partie des collatéraux fut élevée de 1295 à 1309, par Dominique de Fauran. Son fils Jacques de Fauran (1309-1336) établit le premier étage des tours et termina la construction du chevet. Ralentis, les travaux furent continués par Raymond Aicard (1336-1349) qui posa les fondations du transept et commença deux portails latéraux aux extrémités de ce transept. Pierre Daniel de Carcassonne et Louis Richecler (1349 à 1354), travaillèrent au transept et aux étages supérieurs des tours. Plus tard, celles-ci furent restaurées, partiellement détruites par un incendie en 1405. La tour nord fut réparée par l'archevêque François de Conzié et le chapitre.
Narbonne a possédé un évêque métropolitain dès le début du IIIe siècle, époque de l'arrivée du premier d'entre eux, saint Paul de Narbonne. À la demande de Charlemagne, le pape Léon III éleva en 810 le siège épiscopal de Narbonne au titre d'archevêché. Deux archevêques, Guy Foulquoy au XIIIe siècle et Jules, cardinal de Médicis au XIVe siècle, devinrent papes sous les noms de Clément IV et Clément VII. L'archevêché de Narbonne a subsisté jusqu'au concordat de 1801. Dans la nouvelle organisation des diocèses, la ville a été rattachée au diocèse de Carcassonne, mais le titre archiépiscopal est désormais porté par l'archevêque de Montpellier en sa qualité de métropolitain (et avant 2002 à Toulouse).
La cathédrale devait avoir la forme d'une croix latine. Il est facile de remarquer que seul le chœur (la tête de la croix) est terminé et que le transept (les bras de la croix) est à peine commencé, ainsi que la nef (pieds de la croix). Les raisons de cet inachèvement sont :
Ces événements avaient conduit à réévaluer l'intérêt des fortifications. Les villes se hâtaient de réparer leurs vieilles murailles, ou d'en élever de nouvelles. À cette occasion plus d'un conflit éclata entre les diverses prétentions des évêques, seigneurs, et consuls, qui se partageaient la juridiction et l'autorité. Or, les nouvelles constructions allaient buter contre le mur d'enceinte de la cité et il était impossible d'élever le même transept sans ouvrir une brèche dans le vieux rempart préwisigothique du Ve siècle. Mais les consuls qui prétendaient être les propriétaires du rempart s'efforcèrent aussi de faire valoir leurs droits. Il en résulta un conflit juridique
En 1925, l'abbé Sigal publie une étude détaillée de la l'affrontement entre les consuls de la ville de Narbonne et le chapitre au sujet de l'achèvement de la construction de la cathédrale de Narbonne. Les consuls de Narbonne, qui en 1344 étaient déjà en guerre ouverte avec l'archevêque à propos de la démolition de la tour du Capitole, s'opposèrent à toute entreprise du Chapitre lorsqu'il voulut en 1345, toucher aux murs de la cité. Décidé, malgré cette opposition, à poursuivre l'achèvement de la cathédrale, les chanoines en appelèrent à l'autorité du roi. Alors commença, en 1345, cette lutte qui, coupée de longues trêves, de plaidoirie en plaidoirie, devait se prolonger huit ans et cesser brusquement en 1354. L'épilogue en effet n'eut lieu qu'en 1361. La paix se fit alors entre le consulat et le chapitre. Celui-ci obtint d'adosser aux fortifications toujours intactes le cloître qu'il allait construire. Mais le prix de la paix ce fut la cathédrale inachevée.
Comme nous venons de le voir, la construction s'arrête progressivement au milieu du XIVe siècle. Cependant, au cours des siècles qui suivirent trois tentatives furent faites pour terminer l'édifice :