Charolaise - Définition

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Description

Morphologie

Taureau charolais.
  • Robe uniformément blanche ou quelquefois crème ;
  • Sans tache ;
  • Muqueuse blanc rosé ;
  • Tête relativement petite, courte, à front large, plat ou légèrement concave, à chignon rectiligne, à chanfrein étroit et court, cornes rondes, blanches, allongées, oreilles moyennes minces et peu garnies de poils, yeux grands et saillants, joues fortes, muscle large ;
  • Encolure courte peu chargée de fanon ;
  • Poitrine profonde, côte ronde et fondue avec l'épaule. Dos horizontal et très musclé, rein très large et épais, hanches légèrement effacées mais très larges, ainsi que la croupe, culotte rebondie et très descendue. Ligne du dessous, parallèle à celle du dos ;
  • Queue sans saillie trop prononcée, effilée, terminée par une touffe de crins fins ;
  • Membres courts et bien d'aplomb sans excès de finesse.
article 13 du règlement intérieur du herd-book charolais

Les animaux portent une robe uniformément blanche ou crème, avec des poils mi-longs. Ils sont de grand format (135 à 150 cm pour 1 000 à 1 650 kg pour les mâles et 135 à 150 cm pour 700 à 1 100 kg pour les femelles).

Particularités génétiques

Une mutation du gène de la myostatine existe en race charolaise, engendrant le caractère culard chez certains animaux. Ceux-ci présentent alors une hypertrophie musculaire, mais également une plus grande finesse des os et une meilleure valorisation des fourrages, mais sont moins fertiles et posent des problèmes de dystocie lors du vêlage. L'allèle incriminé est toléré en race charolaise, mais il est peu souhaité en raison des problèmes qu'il peut entraîner.

La charolaise doit sa couleur blanche a une mutation génétique particulière.

La couleur blanche caractéristique de la charolaise est également liée à une particularité génétique. C'est une mutation du gène responsable de la structure des mélanosomes qui en est à l'origine. Cette mutation génère des mélanosomes non fonctionnels qui ne peuvent pas produire correctement les pigments comme la mélanine, d'où la couleur très claire (diluée en fait) de la charolaise. Cette mutation est spécifique à la race charolaise : tous les animaux de la race la possèdent tandis qu'on ne la retrouve chez aucun représentant des autres races bovines. Elle peut donc être utilisée comme marqueur pour déterminer l'appartenance d'un animal, et même d'un produit d'origine animal, à la race charolaise.

Enfin, une maladie génétique existe chez la charolaise, le syndrome d'arthrogrypose-palatoschisis. Le veau nouveau-né atteint présente des signes d’insuffisance cardiaque. Son palais est fendu, et les membres présentent une ankylose au niveau du genou et du boulet. La plupart du temps, le veau meurt rapidement car la fissure de son palais ne lui permet pas de téter. Ce gène, dominant à pénétrance incomplète, était assez fréquent dans les années 1970 (fréquence génique de 20 %), avant que l'on s'applique petit à petit à le supprimer. Il est bien moins fréquent actuellement.

Diffusion de la race

En France

Vaches charolaises dans le Morvan, non loin de leur berceau d'origine.

Les vaches de race charolaises, originaires du Charolais et du Brionnais, ont été élevées dans le Nivernais dès le XVIIIe siècle puis, progressivement durant le XIXe siècle, dans d'autres départements voisins du Centre de la France comme l'Allier, le Cher, l'Indre, la Creuse, le Puy-de-Dôme, la Loire, la Côte d'Or et l'Yonne. Leur qualité d'animal de trait sont particulièrement appréciées dans les zones céréalières de la région Centre, ce qui favorise à l'époque le développement de la race dans cette région. À la fin du XIXe siècle, la Vendée et les Deux-Sèvres, dont le bocage et les sols ressemblent à ceux du Charolais, voient à leur tour l'arrivée durable de bovins charolais. La race a connu une seconde phase d'expansion durant les années 1970 et 1980, se développant fortement en Bretagne, en Normandie et en Lorraine. Aujourd'hui, la race est présente dans 89 départements : seuls les départements de l'agglomération parisienne et ceux de la Côte d'Azur n'élèvent pas de charolaises.

À l’étranger

Au début du XIXe siècle, les races britanniques sont les plus appréciées mondialement, mais la tendance s'inverse vite devant les progrès réalisés par les races françaises et notamment la charolaise, qui profite de très bonnes aptitudes à l'engraissement et d'une viande plus maigre que celle de ces homologues britanniques. Le Syndex, syndicat central d'exportation de la race charolaise, aujourd'hui disparu, se charge rapidement de développer l'élevage de charolais dans d'autres pays d'Europe. Ainsi, au début du XXe siècle, des animaux charolais sont acheminés vers l'Italie. Aujourd'hui encore, de nombreux broutards charolais sont exportés de la France vers les ateliers d'engraissement italiens. À partir des années 1950 et 1960, des bovins charolais sont exportés en Espagne, au Portugal, en Europe de l'Est, en URSS, en Scandinavie, au Royaume-Uni et en Irlande, où la race charolaise est aujourd'hui majoritaire parmi les races à viande. Dans tous ces pays, les charolais peuvent être élevés en race pure, mais bien souvent ils sont utilisés en croisement avec les races locales, notamment pour augmenter le poids des veaux des vaches laitières. Ils font parfois preuve d'une très bonne adaptation à des conditions climatiques difficiles. La politique d'exportation ne se limite pas à l'Europe. Dès la fin du XIXe siècle, des éleveurs sud-américains achètent quelques animaux charolais, mais c'est en 1910 que commence réellement l'exportation avec le voyage d'animaux charolais partis à la foire exposition de Buenos Aires. Le Syndex, créé en 1921, se chargera d'amplifier le processus. C'est ainsi que la charolaise se développe en Argentine et au Brésil, où l'on rencontre un des plus grands contingents d'animaux charolais au monde, puis dans le reste de l'Amérique du Sud : Chili, Paraguay, Uruguay, Pérou, Colombie, Mexique et Cuba croisent leurs animaux avec des charolais dès les années 1950. L'essor de la charolaise dans ces pays est d'autant plus fort à partir des années 1950 que de plus en plus de consommateurs souhaitent alors une viande moins grasse, ce qui constitue une particularité de la charolaise et lui donne l'avantage sur ses concurrentes britanniques. L'arrivée des charolais en Amérique du Nord est un peu plus tardive. Il faut attendre les années 1960 pour voir les bovins de la race s'implanter au Canada et aux États-Unis, où leur entrée a longtemps été ralentie pour des questions sanitaires. Là-bas les charolais sont croisés avec des zébus Brahman pour former le « Charbray ». La race est également utilisée en Afrique en croisement avec les races locales, et commence à se développer en Asie et en Océanie. Sa présence dans pas moins de 70 pays en fait une des principales races bovines au monde. Après la France, les plus gros cheptels sont celui du Brésil qui compte 40 000 têtes et celui de l'Irlande qui représente 8 000 animaux.

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