Château de Brie-Comte-Robert - Définition

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Introduction

Château de Brie-Comte-Robert
Château de Brie-Comte-Robert

Nom local Château de Brie
Vieux-château
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIIe siècle
Propriétaire initial Robert Ier de Dreux
Propriétaire actuel Mairie de Brie-Comte-Robert
Protection Logo monument historique - rouge, encadré.svg Monument historique
Site Internet www.amisduvieuxchateau.org

Latitude
Longitude
48° 41′ 33″ Nord
       2° 36′ 39″ Est
/ 48.6925, 2.6108
  
Pays France  France
Région historique Île-de-France
Subdivision administrative Seine-et-Marne
Commune française Brie-Comte-Robert
 
Château de Brie-Comte-Robert

Le château de Brie-Comte-Robert est un château fort médiéval situé sur la commune de Brie-Comte-Robert dans le département de Seine-et-Marne, région Île-de-France. Le château est situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris.

À la fin du XIIe siècle, Robert de Dreux, frère du roi Louis VII de France, fonde la ville de Brie-Comte-Robert et y fait bâtir son château. Celui-ci est alors constitué d'un plan carré, flanqué de sept tours et ceinturé par des douves d'eaux. Jeanne d'Évreux, héritière du château, fait entrer la ville de Brie-Comte-Robert dans l'enceinte du royaume de France, par son mariage avec le roi Charles IV.

Avec la Fronde, au milieu du XVIIe siècle, le château est partiellement reconstruit et aménagé, il est ensuite vendu comme bien national. La commune de Brie-Comte-Robert achète le château puis le revend à des particuliers. Les acheteurs vont faire raser ce qu'il reste de la tour Saint-Jean pour édifier une maison bourgeoise. La ville rachète le château et termine sa restauration en 1923 et fait classer le château comme monument historique en 1925.

Depuis la création de l'association « Les Amis du Vieux Château de Brie-Comte-Robert » en 1982, des bénévoles s'emploient à des chantiers de fouilles, de restauration du patrimoine bâti et de mise en valeur du site. En 2003, les courtines sont remontées à plus de six mètres de hauteur, la tour de Brie est restaurée et la maison bourgeoise est détruite. Enfin, il y a la reconstruction partielle de la tour Saint-Jean.

Histoire

Moyen Âge

Le château au XIIe siècle

Le château de Brie-Comte-Robert est construit à la fin du XIIe siècle, alors que Robert Ier de Dreux, frère du roi Louis VII, est seigneur de Brie. Le château est situé sur l'ancien domaine de Braia, propriété des évêques de Paris ; le roi Louis VI achète une partie du domaine, en 1137, pour son fils Robert Ier, qui devient ainsi le premier seigneur de Brie-Comte-Robert. Des indices archéologiques, des éléments de décor et le choix de techniques de construction, font opter pour une architecture de cette période charnière.

Le château reste dans la famille de Dreux jusqu'en 1254, puis passe à la famille de Châtillon. Par dots et héritages successifs, il échoit à Marguerite d'Artois, puis à sa fille Jeanne d'Évreux.

Jeanne d'Évreux, qui tient la châtellenie de Brie-Comte-Robert par héritage, devient l'épouse du dernier roi capétien direct, Charles IV le Bel. À la mort de celui-ci, en 1328, ses confortables revenus, douaire royal assis sur de nombreux fiefs en Brie et en Champagne, lui permettent de consacrer des sommes importantes à l'entretien et à l'amélioration de ses possessions propres, dont Brie-Comte-Robert. Elle fait faire d'importants travaux au château, comme l'attestent ses comptes conservés aux Archives nationales.

Le château devient une résidence de prestige où tous les grands seigneurs du royaume, notamment les ducs de Bourgogne, n'hésitent pas à séjourner. On y voit, aussi en 1349, le mariage de Philippe VI de Valois et de Blanche d'Évreux-Navarre, nièce de la reine Jeanne.

La dame de Brie fait, en particulier, aménager luxueusement la demeure seigneuriale située contre les courtines sud-ouest, sud-est et surtout nord-est. Elle fait construire une chapelle dédiée à saint Denis, accolée à la tour Saint-Jean, et dessiner de vastes jardins d'agrément. Jeanne d'Évreux meurt au château en 1371.

À la fin du XIVe siècle, le château revient au domaine royal, puis à la famille d'Orléans.

Le château au XIVe siècle

Louis d'Orléans y mène une vie brillante (tournois, réceptions de grands seigneurs), mais, devant l'insécurité grandissante, il fait armer le château dès 1405. Après son assassinat par le duc de Bourgogne Jean sans Peur et la constitution du parti Armagnac (1407), le château passe sous le contrôle du parti Bourguignon, qui s'assure ainsi une étape sûre sur la route menant de Paris vers la Bourgogne.

En 1420, le passage de l'armée anglaise, en route pour Troyes, et le siège de Melun qui s'ensuit, amènent quelques désordres dans la ville, mais n'affectent pas le château. C'est à partir de 1429 que la ville est, « par quatre diverses fois en quatre ans », prise et reprise par les Français et les Anglais. Le fait majeur reste toutefois le siège mis en septembre 1430 par le comte Humphrey Stafford, qui provoque d'immenses dégâts, tant dans la ville que dans le château. La place est rachetée par les Français en 1434 et rendue à son propriétaire, Charles d'Orléans. Son fils, le futur roi Louis XII, fait entrer le château dans le domaine royal.

Temps modernes

Façade de la Tour Saint-Jean au XVIe siècle

À partir du règne de François Ier, le château et ses terres sont confiés par le roi à certains de ses proches, soit à titre de faveur, « don pour un temps », soit par vente conditionnelle avec faculté de rachat, « l'engagement ». Parmi eux figurent Louis de Poncher, Philippe Chabot, le maréchal Jean Caraccioli, Balthazar Gobelin et Claude de Bullion, surintendant des finances de Louis XIII.

Au milieu du siècle, diverses familles de seigneurs italiens, proches de Catherine de Médicis (Aquaviva, Pierrevive, Gondi), détiennent le château, mais laissent l'édifice se dégrader, provoquant même l'incendie des planchers et de certaines charpentes.

Un arrêt du Parlement est nécessaire en 1567 pour faire cesser ces déprédations causés par les familles de seigneurs italiens. À la fin du siècle, Balthazar Gobelin, un fidèle de Henri IV, y fait effectuer des réparations.

Le château est encore en état de recevoir le jeune Louis XIII par deux fois, en 1609 et 1611.

Combat de Brie-Comte-Robert (1649).

En 1649, lors des troubles de la Fronde, la ville, puis le château de Brie-Comte-Robert, sont pris par les troupes royales commandées par le comte de Grancey. Le château est pillé et canonné par une batterie pendant plus de cinq heures, perdant ainsi sa tour sud-est.

La remise en état ultérieure doit être très modeste ; en 1681, le château est en très mauvais état et considéré comme inhabitable, avec des fossés comblés d'immondices et un jardin en friche.

Le président du Parlement de Paris, Jean-Antoine de Mesmes, autre engagiste, fait faire divers travaux d'entretien au niveau des toitures, et des réparations aux ponts d'accès. Des procès verbaux de visite du domaine, et des baux à ferme de cette époque, décrivent quelques aménagements intérieurs. Le château est alors habité par des particuliers.

Le baron au château.

En 1750, Germain-Louis de Chauvelin, seigneur engagiste depuis 1734, arguant de la vétusté de l'édifice, obtient l'autorisation de raser les tours et les courtines à la hauteur du premier étage, en épargnant toutefois la tour Saint-Jean, symbole seigneurial.

Racheté par le roi Louis XV en 1766, le domaine de Brie-Comte-Robert, dont le château, fait l'objet d'un échange entre ce dernier et son cousin, le comte d'Eu. Ses héritiers, le duc de Penthièvre, puis sa fille, la duchesse d'Orléans, en sont les derniers seigneurs.

Durant la Révolution française, l'édifice sert de prison à Pierre Victor de Besenval de Brünstatt, colonel des gardes suisses et commandant militaire de l'Île-de-France, il y est détenu à partir du 10 août 1789, avant son exécution à Paris le 2 juin 1791. Le bâtiment est ensuite mis en vente en septembre 1793 comme bien national.

Époque contemporaine

Tour de Brie.

Racheté par la ville en 1803, le château est revendu en 1813. En 1879, un des propriétaires privés qui se succèdent au cours de cette période, fait raser ce qui subsiste de la tour Saint-Jean, pour édifier un bâtiment moderne.

Des apports massifs de terre végétale transforment la cour et les lices en un vaste jardin potager. La commune rachète le château en 1923 et le fait classer monument historique le 25 juin 1925. Depuis 1982, la municipalité a entrepris un programme de remise en valeur du site, dans lequel s'insère le chantier archéologique, qui est mené par l'association Les amis du vieux Château de Brie-Comte-Robert. Celui-ci précède et souvent oriente le programme de restauration des vestiges du château.

L'année 2003 voit le début du grand programme de restauration, avec le remontage de courtines sur plus de six mètres de hauteur, la restauration de la tour de Brie, puis la destruction de la maison du XIXe siècle, permettant la reconstruction partielle de la tour Saint-Jean, selon les relevés archéologiques.

À l'intérieur de l'enceinte, la construction d'un bâtiment contemporain, le Centre d’interprétation du patrimoine, permet à l’association des amis du vieux château de concevoir et de gérer une exposition permanente de site et d'y mener des activités pédagogiques. L'enceinte, ses abords, et les rues proches, accueillent chaque année la fête médiévale de Brie-Comte-Robert, début octobre, et le festival biennal de marionnettes de rue, mi-octobre. L'architecte des rénovations est Jean-Claude Semon.

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