Château de Nicolas d'Avesnes - Définition

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Situation géographique et politique du Hainaut

Le Hainaut est un comté dérivé de la Civitas Cameracencis (la cité de Cambrai), elle-même issue du territoire des Nerviens, celtes de la Belgique Seconde, que les armées de Jules César battent sur la Sabis (peut-être la Selle ou la Sambre) en 57 avant Jésus-Christ. Le Pagus Haenonsis est cité la première fois dans la Vie de saint Aubert, évêque de Rouen, écrite vers 720 par Aigrard, moine hagiographe (voir Le Quesnoy, l'archétype du Hainaut, p. 18 à 31, B. Carpentier / Sopaic, Charleville-Mézières / 2005). Le 11 mai 1071, luttant contre son beau-frère Robert-le-Frison, comte usurpateur de Flandre, la comtesse Richilde l'inféode au Prince-Évêque de Liège, en faisant un arrière-fief du Saint Empire romain germanique. Le 14 décembre 1083, Richilde remet le pouvoir comtal à son fils, Baudouin de Mons.

Passant entre les mains des d'Avesnes (1280), des Bavière (1356), des Bourgogne (1433) puis de la maison espagnole des Habsbourg (1468), le Hainaut est pris à l'Espagne par Louis XIV entre 1659 (traité des Pyrénées) et 1678 (traité de Nimègue). Mais au traité de Ryswick (1697), le Roi Soleil restitue une part de ses conquêtes. Le Hainaut est scindé en deux parties. Mons, Ath et Enghien rejoignent les Provinces-Unies. Restent en France Condé-sur-l'Escaut, Valenciennes, Le Quesnoy et Maubeuge. Cette scission perdure de nos jours. Une langue commune, le Rouchi, maintient cependant la cohérence entre Hainuyers.

La partie restée en Belgique (État créé en 1830) devient la province de Hainaut, tandis que la partie française est intégrée dans le département du Nord (59), le 4 mars 1790.

Le castel gothique

À quelques pas des chapelles castrales, les fondations d'une tour gothique apparaissent.

Tour et enceinte gothiques

La courtine, le châtelet d'entrée et les tours en élévation sont postérieures au XIIe siècle. Le développement puis la floraison de l'architecture philippienne s'affranchit du donjon et utilise les tours de plan circulaire qui ne présentent aucun angle mort, contrairement aux tours et donjons antérieurs de plan quadrangulaire. Voici encore une surprise réservée par les sondages archéologiques : il est désormais tout à fait plausible d'affirmer que le site castral de Condé-sur-l'Escaut constitue un archétype de l'évolution du château-fort en Hainaut et vraisemblablement au-delà.

Le site présente, à travers ses états romans et gothiques, l'évolution de l'architecture castrale à travers les siècles (dernière modification au XVIIe siècle) : pour preuves, deux états de courtine et les fondations d'une tour gothique mises au jour.

La tour gothique

À l'angle sud-ouest, les substructions d'une tour postérieure au XIIe siècle réapparaissent et confirment l'évolution rapide du site castral. La tour d'angle rythme ici la courtine de ce que l'on appellera la basse-cour. La superficie de cette dernière semble démesurée, prouvant l'intense activité qui devait y régner : four, écuries, habitations diverses, granges et autres bâtiments fonctionnels y prenaient vraisemblablement place, tous adossés au côté intérieur des courtines. Ces bâtiments devaient être construits en bois, ce qui expliquerait qu'on n'en trouve guère trace, hormis sur des croquis médiévaux.

La tour découverte présente un détail intéressant : elle repose sur une base plus large dont le rétrécissement est obtenu par l'insertion d'un parpaing tranché sur la coupe. Cette forme en sabot se retrouve sur d'autres tours construites à la même époque, notamment sur la tour de Villers, à Bruxelles, ouverte à la gorge. Le rattachement à la courtine, en retrait, fonctionne sur le même schéma. Cependant, à Condé, la courtine se prolonge contre le flanc intérieur de la tour et rejoint le sol par un escalier permettant l'accès au chemin de ronde et à l'intérieur de la tour.

Enfin, l'appareil de la courtine est différent et permet de croire à une construction d'époque vraisemblablement antérieure.

De nos jours, seuls des éléments, remaniés et postérieurs au XIIe siècle, demeurent.

État actuel

Aujourd'hui, le château des d'Avesnes a bien changé. Nicolas ne le reconnaîtrait pas. Autour du châtelet d'entrée, cinq tours philippiennes demeurent :

  • la tour du Dragon ;
  • la tour Mahaut (du nom de l'épouse de Nicolas d'Avesnes, Mahaut de Namur) ;
  • la tour Nicolas, plus grosse que les autres, posée sur le point de confluence de la Haine et l'Escaut ;
  • une tour posée sur la courtine, entre la tour Nicolas et l'arche permettant à l'eau de l'Escaut, par un petit canal, de pénétrer dans l'enceinte jusqu'au pied du donjon. Nous l'appellerons « Tour de l'Escaut » ;
  • la dernière tour en élévation, en triste état, se trouve près du moulin de Croÿ. Nous l'appellerons « tour du Moulin ».

Depuis quelques années, le châtelet accueille des logements à usage d'habitation. Cette surprenante destination ne manque pas de charme, rendre aux vieilles pierres une fonction sociale, et permet de croire à une renaissance économique des lieux. Enfin, entre le châtelet d'entrée et la tour du Moulin se trouve précisément le moulin dit de Croÿ. Ce moulin à eau, vraisemblablement construit ou reconstruit entre 1484 et 1514 par Jean d'Oettingen, ne présentait pas à l'origine de tour « pigeonnier ». En 1775, le moulin est remanié et se voit adjoindre une tour. Après la révolution, cette dernière sert de pigeonnier jusque la Première Guerre mondiale.

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