Escurial - Définition

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Introduction


Escurial
Coordonnées 40° 35′ 21.04″ Nord
       4° 8′ 52.62″ Ouest
/ 40.5891778, -4.14795
Pays Espagne Espagne
Région** Europe et Amérique du Nord
Type Culturel
Critères i, ii, vi
Numéro d'identification 318
Année d’inscription 1984

Le Site royal de Saint-Laurent-de-l'Escurial (en castillan : Real Sitio de San Lorenzo de El Escorial) est un grand complexe (monastère, musée, collège bibliothèque, et palais) qui se trouve sur le territoire de la commune de San Lorenzo de El Escorial, située à 45 kilomètres au nord-ouest de Madrid, dans la Communauté autonome de Madrid (Espagne). C'est une ancienne résidence du roi d'Espagne.

Le Site royal de Saint-Laurent-de-l'Escurial a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 1984.

Le nom de l'Escurial

Façade ouest du monastère
Façade est et jardins du monastère

Le nom de l'Escurial vient d'un ancien village situé près du lieu où a été construit ce monastère-palais, aujourd'hui la commune de L'Escurial, (12 669 habitants en 2003). On ne doit pas le confondre avec San Lorenzo de El Escorial, (14 358 habitants en 2003), apparu postérieurement au bâtiment.

Plan et construction

Vue aérienne de l'Escurial.

Le plan du bâtiment, avec ses cours carrées disposées en échiquier, rappelle la forme d'un gril. Cette hypothèse, souvent citée, vient de ce que la basilique est dédiée à saint Laurent, martyrisé à Rome sur un gril. Cette dédicace est assez inhabituelle, dans la mesure où Saint-Laurent n'est pas un saint particulièrement honoré par la maison d'Espagne. On l'associe en général à la bataille de Saint-Quentin, qui eut lieu le 10 août 1557, jour de la fête de saint Laurent. Durant cette même bataille, un église dédiée à ce dernier aurait d'ailleurs été détruite par l'artillerie espagnole. La commune créée autour du monastère a d'ailleurs pris le nom de San Lorenzo de El Escorial (et cette commune est jumelée avec Saint-Quentin).

En réalité, l'origine architecturale de ce plan est très controversée. En écartant l'idée de la grille, qui n'est apparue que lorsque Herrera a supprimé les six tours intérieures de l'époque, le plan paraît être bien plus basé sur les descriptions du Temple de Salomon par l'historien judéo-romain Flavius Josèphe. Il aurait ensuite été aménagé afin d'adapter cette idée aux nécessités du programme monastique et aux multiples fonctions que Philippe II a voulu loger dans le bâtiment : panthéon, basilique, couvent, collège, bibliothèque, palais. Tout cela a doublé les dimensions initiales du complexe, ce qui a notamment imposé d'ajouter deux étages de bâtiments. La basilique, qui devait initialement dominer l'ensemble et manifester la puissance de Dieu, s'est donc retrouvée noyée dans l'ensemble. Le caractère très massif de l'ensemble vient également de ce doublement qui n'était initialement pas prévu.

Les statues de Salomon et David flanquent l'entrée de l'église en montrant un parallélisme entre le guerrier Charles Quint et le prudent Philippe II. De la même manière, la fresque de Salomon qui se trouve au centre de la bibliothèque, montrant son image d'une plus grande sagesse : l'épisode célèbre avec la Reine de Saba. La construction a commencé, avec la pose de la première pierre le 23 avril 1563. Sous la responsabilité de l'architecte Jean de Bautista de Tolède, qui n'a pas pu la finir, mourant en 1567, passant la direction à son disciple, Juan de Herrera, qui l'a mené à terme en 1584, avec une telle réussite que son œuvre a donné naissance, en architecture, à l'école herreriana.

De façon assez intéressante, l'Escorial est un bâtiment fort peu "espagnol". Les toits d'ardoises et les tours pointues ont été expressément imposées par Philippe II qui avait trouvé cette particularité de l'architecture flamande tout à fait à son goût. De la même manière, le caractère particulièrement austère, presque serlien de l'ensemble tranche avec les productions immédiatement antérieures et postérieures, marquées par l'abondance du décor, que ce soit dans le style plateresque que dans le baroque espagnol. N'oublions pas que Juan de Herrera a longuement servi sur le chantier de Saint-Pierre de Rome avant de reprendre le chantier de l'Escorial. La forte influence italienne peut ainsi s'expliquer. En revanche, deux traits du plan ont des antécédents majeurs en Espagne. La basilique possède un chevet plat, caractéristique qui ne se trouve que dans la péninsule. Le plan à cours intérieures, de même, s'il se retrouve ailleurs, possède une similarité frappante avec ceux de l'Alhambra de Grenade ou de l'alcazar de Séville.

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