Voir aussi Mouvements étudiants en France.
Les mouvements étudiants sont aussi vieux que l'université. On peut en retrouver la trace dès le XIIIe siècle (voir en:University of Paris strike of 1229). Ainsi, par exemple, la Sorbonne connaît neuf mois de grèves entre 1443 et 1445, pour la défense de ses exemptions fiscales. De septembre 1444 à mars 1445, l'université est en grève pendant six mois consécutifs. Des émeutes éclatent en 1446 contre la suppression de l'autonomie judicaire et la soumission de l'université à l'autorité du Parlement de Paris. La Sorbonne se met aussi régulièrement en grève lorsqu’un étudiant est arrêté par la police. En 1453, l'université se met en grève suite à la mort de Raymond de Mauregart, un étudiant tué par les sergents du Châtelet.
En 1907, les associations se rassemblent pour la plupart au sein de l'Union nationale des associations générales d'étudiants de France (UNAGEF).
L'UNEF (Union nationale des étudiants de France) est constituée le 4 mai 1907 lors d'un rassemblement des AGE (associations générales étudiantes) à Lille, afin de constituer une structure nationale qui prend le nom d'Union nationale des associations générales étudiantes de France (UNAGEF) . Les premières associations locales recensées sont Lille (1878), Paris (1884) et Montpellier (1889). Sont présentes en 1907 les AGE de Lille, Dijon, Lyon et Bordeaux. Paris rejoindra l'UNEF en 1909. La structure est associative (loi de 1901), car les étudiants ne peuvent juridiquement utiliser le droit syndical (loi de 1884), réservé aux professions. Cette structuration nationale découle d'une volonté des étudiants d'être représentés dans les organes de décision locaux et nationaux.
Dès ses débuts, elle veut exprimer la voix des étudiants, sans la médiation des recteurs, doyens et directeurs d'école. Mais il faut attendre le lendemain de la Première Guerre mondiale, et le retour sur les bancs de l'Université des anciens combattants pour qu'elle se lance dans la mise en place d'actions concrètes de solidarité. Elle défend les intérêts des étudiants, et incite la création des structures de médecine préventive au sein des universités, ou encore des restaurants universitaires (RU). Son dynamisme lui vaut la reconnaissance de la part du président Gaston Doumergue, qui la déclare d'utilité publique par décret du 16 mai 1929.
En décembre 1883, la loi autorise les associations d'étudiants. La première AGE (Association générale des étudiants) est celle de Nancy (1877).
À partir d'août 1940, l'UNEF est dirigée par François Lescure, également dirigeant clandestin de l'Union des étudiants communistes (UEC). Il s'entoure alors d'étudiants d'opinions diverses mais opposés à l'occupant. Après l'arrestation de Paul Langevin le 30 octobre 1940, l'UNEF tire des tracts demandant sa libération immédiate. Elle organise une manifestation le 8 novembre 1940 puis participe à la manifestation du 11 novembre 1940 pourtant interdite par l'occupant. Le 10 décembre 1940, François de Lescure, accusé d'être un dirigeant des étudiants communistes, est arrêté puis relâché.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'UNEF est affaiblie par la création de nouveaux groupes d'étudiants. Le congrès de Grenoble donne lieu a une réflexion sur l'avenir de la structure, et il en ressort la rédaction d'une charte - appelée charte de Grenoble - signée le 24 avril 1946. Elle se base sur le contexte mondial de l'époque pour y faire figurer ses idées. La clé de voûte de la charte tient dans l'article 1 : L'étudiant est un jeune travailleur intellectuel. Cela lui apporte un certain nombre de droits, mais aussi de devoirs : le droit au travail, le devoir de s'intégrer à la société, celui d'acquérir les connaissances requises pour son avenir professionnel, la défense de la liberté, etc.