Le Collège Saint-Servais est un établissement scolaire catholique, sis à Liège (Belgique). Fondé en 1828, l’actuel collège jésuite reprit la tradition pédagogique du ‘Collège en Isle’ fondé en 1582 et supprimé (comme collège jésuite) en 1773.
Depuis le passage à la mixité dans le corps estudiantin, en 1992, le nouveau collège s’appelle Collège Saint-Benoît Saint-Servais. Le pouvoir organisateur du collège est jésuite, même si la plupart des professeurs sont aujourd'hui laïcs.
En 1828, l’abbé Robert Julliot, prêtre vendéen du diocèse de Liège ouvre une école près de l’église et paroisse Saint-Servais à Liège. D’abord clandestine (car non autorisée par le pouvoir hollandais) l’école se développe rapidement après l’indépendance belge (qui redonne la liberté d’enseignement aux catholiques), au point de nécessiter un déménagement. En 1834 l’école s’installe dans une maison de maître au faubourg Saint-Gilles de Liège - un quartier non encore urbanisé - qui servait déjà de petit pensionnat.
En 1838 l’abbé Julliot entre dans la Compagnie de Jésus et, avec l’accord de son évêque Mgr Corneille Van Bommel, confie également son école aux jésuites. Les élèves sont au nombre de 78. Une cinquantaine d’années plus tard, en 1893, ils seront un millier.
Le premier recteur, Frédéric Bossaert, est un bâtisseur. Dès 1840 il construit un internat – Saint-Servais est un internat dès sa fondation - et deux solides bâtiments pour les classes, avec galeries couvertes. En 1852, lors de son second mandat comme recteur, il construit l’église Saint-Joseph, en bord de rue Saint-Gilles. Et lorsqu’il revient pour la troisième fois à Liège, en 1865, il complète l’internat, les salles d’études et le gymnase. Ainsi tout le rez-de-chaussée est libéré pour être transformée en salle académique ouverte au public.
La ‘salle académique’ joue un rôle important dans la vie de la ville. Elle sert de cadre au troisième congrès eucharistique international de 1883 et aux grandes assises sociales catholiques des années 1886, 1887 et 1890 qui, sous l’impulsion de l’évêque de Liège, Victor-Joseph Doutreloux, examinent la condition ouvrière dans la région de Liège et tentent de lui donner une réponse politique. Ces congrès sociaux préparent le terrain pour l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII.
En 1896 une nouvelle, vaste et ultra-moderne salle de fêtes est construite avec charpente métallique et verrières. La tradition des représentations théâtrales de l’ancien collège en Isle est reprise. Des concerts y sont organisés : le grand violoniste Eugène Ysaye s’y produit.
La fédération de football belge est à peine créée (en 1895) qu’un groupe d’anciens élèves du collège Saint-Servais fonde le Standard de Liège (en 1898), un club et une équipe qui se trouve encore dans l’élite du football belge (Division 1, nationale). Une piscine est construite en 1895.
En 1893 les premières classes du nouveau collège Saint-Louis, à Longdoz (Outremeuse) sont ouvertes. Deux raisons poussent au dédoublement du collège Saint-Servais: l’accroissement de la population scolaire à Saint-Servais, et surtout le souhait pressant de Mgr Doutreloux de voir un établissement d’enseignement catholique s’installer dans ce quartier populaire en rapide développement.
Le collège reste ouvert même si le quotidien des élèves est souvent désorganisé par les nombreuses réquisitions de professeurs pour divers services qui leur sont imposés par l’occupant allemand. Des bombardements, et passages de V1 et V2, causent des dégâts. Les bâtiments sont utilisés comme gîtes d’étapes pour réfugiés, ou pour la détention d’inciviques accusés de collaboration avec l’ennemi : un mur provisoire fut construit à la hâte au travers de la cour de récréation pour les séparer des élèves...
A la fin de la guerre, en mars 1945, le collège est transformé en centre provisoire de rapatriement pour les déportés revenus d’Allemagne après leur libération par l’armée américaine. En décembre 1945 le collège reprend sa mission éducative.
En 2009 le centre scolaire reçoit 1913 élèves : 1512 pour les classes de l’enseignement secondaire et 401 à l’école fondamentale.