Complexe simplicial - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Homologie simpliciale

Considérons un Δ-complexe X=(A_0,\dots,A_n) A0 est l'ensemble des sommets et An l'ensemble des n-faces.

Pour chaque entier naturel n, on note Δn(X) le groupe abélien libre \Z^{(A_n)} de base An. Les éléments de Δn(X) seront appelés les n-chaines. En d'autre termes, une n-chaine est une combinaisons linéaires à coefficients entiers de n-faces du complexe X.

On définit le bord d'un simplexe de la façon suivante :

\partial [s_0,\dots,s_n] =\sum_{i=0}^n (-1)^i [s_0,\dots,s_{i-1},s_{i+1}\dots, s_n]

Par exemple :

  • Le bord d'un segment est égal à son extrémité privé de son origine \partial[a,b] = [b]-[a]
  • le bord d'un triangle est égal à la somme des trois côtés avec un signe moins tenant compte de l'orientation

\partial [a,b,c] = [a,b]-[a,c]+[b,c]

\partial [a,b,c,d] = [b,c,d]-[a,c,d]+[a,b,d]-[a,b,c]

Par linéarité, le bord se prolonge en un morphisme de groupe δn de Δn(X) vers Δn − 1(X). On a \partial_i\circ\partial_{i+1}=0 et obtient ainsi un complexe de chaine . Les groupes d'homologie de l'espace X sont les H_i(X)=\ker \partial_i / Im\ \partial_{i+1} .

Même si ce n'est pas évident a priori, si deux Δ-complexes sont homéomorphes et plus généralement, s'ils ont le même type d'homotopie, alors leurs groupes d'homologie sont identiques.

Exemples

  • Le tore - Il est possible de trianguler le tore avec un sommet s, trois arêtes a,b,c et deux faces R et V. On part de la représentation classique du tore par un carré dont on recolle les côtés opposés et on coupe ce carré en deux pour obtenir des triangles. On obtient ainsi une structure de Δ-complexe.
  • Le ruban de Moebius - Le ruban de Moebius diffère du tore de deux manière. D'une part, on ne recolle qu'un bord du carré, le deuxième bord reste libre. D'autre part, on fait pivoter avant de recoller. D'où le diagramme ci-contre. Cette fois, on a deux sommets s et t, quatre arêtes a, b, c et d et toujours deux faces R et V.
  • Le plan projectif - Le plan projectif plus difficile à visualiser vu qu'il ne se plonge pas dans l'espace usuel. On l'obtient en recollant les bord du ruban de Moebius suivant le diagramme. Il existe une autre façon de recoller qui elle donne une bouteille de Klein. (Dans ce cas il n'y aura qu'un seul sommet comme pour le tore.) Ici, on a deux sommets s et t, trois arêtes a, b, c et deux faces R et V.

Résultats généraux.

  • H0(X) est un groupe abélien libre engendré par les composantes connexes de X.
  • Si X a plusieurs composantes connexes (X_i)_{i\in I}, H_n(X) = \oplus_{i\in I} H_n(Xi) .
  • Si X est connexe, H1(X) est l'abélianisé du groupe fondamental π1(X).
  • En notant Sn la sphère de dimension n, on a H_0(S_n)=\Z , H_n(S_n) = \Z et Hp(Sn) = 0 dans tous les autres cas.

Calculs effectifs

On peut vérifier sur quelques exemples que le calcul des groupes d'homologie d'un espace triangulé par un Δ-complexe est un jeu d'enfants.

Homologie du tore

Dans le cas du tore T , \Delta_0(T) = \Z.s , \Delta_1(T) = \Z.a\oplus \Z.b\oplus \Z.c et \Delta_2(T) = \Z.R\oplus\Z.V . L'application \delta_1 : \Delta_1(T)\to \Delta_0(T) est nulle (voir le schéma). D'autre part δ2(R) = cba et δ2(V) = b + ac.

Vu que δ1 = 0, on a H_0(T)=\Delta_0(T)\sim \Z . D'autre part Im\; \delta_2=\Z.(a+b-c) et Ker\; \delta_2=\Z.(R-V) , ce qui donne H_1(T)=\Delta_1(T)/Im\; \delta_2\sim \Z^2 et H_2(T)=Ker\;\delta_2\sim \Z .

On peut interpréter les choses ainsi : H_0(T)=\Z signifie que T est connexe. H_1(T)=\Z^2 signifie que T se referme sur lui-même dans deux directions différentes. H_2(T)=\Z signifie que T enferme un volume.

Homologie du ruban de Moebius

Dans le cas du ruban de Moebius, M , \Delta_0(M) = \Z.s\oplus\Z.t , \Delta_1(M) = \Z.a\oplus \Z.b\oplus \Z.c\oplus \Z.d et \Delta_2(M) = \Z.R\oplus\Z.V .

\delta_1=\delta_1(b)= t-s,\ \delta_1(c)= 0,\ \delta_1(d)=s-t et donc H_0(M)=\Delta_0(M)/Im\ \delta_1 \sim \Z .

On a Ker\ \delta_1 = \Z.c+\Z (b-a) + \Z (a+b) et Im\ \delta_2 = \Z.(b-a-c) +\Z. (c-b-a) . Finalement H_1(M)\sim \Z .

δ2 est injective donc H2(M) = 0.

Homologie du plan projectif

Dans le cas du plan projectif, M , \Delta_0(P) = \Z.s\oplus\Z.t , \Delta_1(P) = \Z.a\oplus \Z.b\oplus \Z.c et \Delta_2(P) = \Z.R\oplus\Z.V .

\delta_1(a)=\delta_1(b)= t-s,\ \delta_1(c)= 0 et donc H_0(M)=\Delta_0(M)/Im\ \delta_1 \sim \Z .


On a Ker\ \delta_1 = \Z.c+\Z (b-a) et Im\ \delta_2 = \Z.(-a+b+c) +\Z. (a-b+c) . Finalement H_1(P)\sim \Z/2\Z . il y a une petite finesse ici, c n'est pas dans Im\ \delta_2 mais 2c y est .


δ2 est injective donc H2(P) = 0.

Page générée en 0.123 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise