Il existe des appareils de formation, ne délivrant pas de choc réel, et permettant de simuler plusieurs situations : reprise de l'activité cardiaque après un ou plusieurs chocs, pas de reprise de l'activité cardiaque, choc conseillé ou non conseillé, ou encore défaut de fonctionnement.
Ces appareils peuvent s'utiliser sur des mannequins d'entraînement à la réanimation cardio-pulmonaire classiques.
Certains appareils opérationnels peuvent fonctionner en mode formation. Il existe aussi des mannequins d'entraînement spéciaux, encaissant les chocs électriques, pouvant s'utiliser avec des appareils opérationnels.
La formation comprend typiquement une formation (ou un rappel) sur la réanimation cardio-pulmonaire et une formation à l'utilisation de l'appareil avec les consignes de sécurité et est enseignée durant les sessions de formation aux prompts secours.
L'utilisation du défibrillateur est comprise dans la formation aux premiers secours du grand public (PSC1), d'une durée de dix heures environ. Elle est aussi au programme du PSE1, la formation de base des secouristes qualifiés, pompier ou nageur-sauveteur, ainsi que de l'AFGSU, la formation de secourisme des personnels médicaux.
La formation continue est obligatoire pour les titulaires du PSE1 et recommandée pour les autres.
Le BRC (Conseil Belge de réanimation ou Belgian Resuscitation Council) est une association scientifique qui s’occupe de la promotion et de l'amélioration de la réanimation en Belgique. Le BRC se doit d’améliorer la réanimation en Belgique. Le moyen principal est la propagation des cours de réanimation de base chez l’adulte (BLS), de l'utilisation de la Défibrillation Automatisée Externe (DAE) et de réanimation avancée chez l’adulte (ALS et ILS), l’enfant et le bébé (EPLS, EPILS et NLS). Le BRC soutient la base scientifique de ces cours. La Croix-Rouge de Belgique dispense des cours de BLS/AED (8h de formation) suivant les recommandation du BRC. Dans les formations grand public au premiers secours, l'utilisation du DEA est aussi abordée. Le BEPS (Brevet Européen de Premiers Secours)(5 séances de 3h de formation) intègre une démonstration de l'utilisation du DEA dans la séance de réanimation. Le Brevet de secourisme (18h de formation + révisions et examen) quant à lui forme les secouristes à l'utilisation du DEA. D'autres organismes privés proposent également des formations.
C'est en 1956 qu'a lieu la première défibrillation humaine réussie. La défibrillation est le traitement clef de certains types d'arrêt cardiaque rencontrés dans 45% des cas d'arrêt cardio-circulatoire. De la rapidité de l'utilisation de ce système dépendent les chances de survie et l'importance des séquelles.
Le défibrillateur automatisé ne doit être posé que sur une personne de plus de un an qui ne respire pas. Bien que le défibrillateur agisse sur le cœur, l'arrêt de la respiration est un critère suffisant pour le grand public car la prise du pouls représente une perte de temps pour un résultat peu fiable. Les personnels formés à la prise du pouls peuvent, quant à eux, constater l'arrêt cardio-circulatoire avant de poser l'appareil. En cas de doute, il vaut mieux installer le défibrillateur automatique car, de toutes façons, il ne choquera que si c'est utile.
L'arc électrique doit passer dans le corps au travers du cœur et non pas à l'extérieur, il faut donc :
Il faut pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (bouche-à-bouche et massage cardiaque) avant et pendant la pose du défibrillateur automatisé. Lorsque le défibrillateur automatisé est allumé, l'appareil émet des invites vocales donnant des instructions. Il faut notamment que personne ne touche la victime pendant l'analyse du rythme cardiaque et la délivrance des chocs (la réanimation est provisoirement interrompue).
L'arrêt cardiaque peut avoir trois mécanismes :
La défibrillation n'est efficace que dans le premier cas. Il faut donc diagnostiquer la fibrillation pendant les manœuvres de réanimation cardio-pulmonaire ; ce diagnostic peut être fait par un médecin avec un électrocardiogramme, ou bien de manière automatique par un défibrillateur semi-automatique (DSA) ou un défibrillateur entièrement automatique (DEA).
La défibrillation consiste à délivrer un choc électrique bien calibré (puissance, phase) et passant au bon endroit, afin de synchroniser à nouveau les contractions des fibres du myocarde et à permettre au cœur de battre normalement à nouveau ; elle doit se produire avant l'asystolie.
Le fait de pratiquer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP : bouche-à-bouche associé aux compressions thoraciques) permet de faire circuler le sang oxygéné, donc d'alimenter le cerveau et le myocarde en oxygène, et augmente les chance de réussite de la défibrillation : le cœur étant oxygéné, il reste plus longtemps en fibrillation (cela retarde l'asystolie), on a donc plus de chances de récupérer la victime.
Différentes publications récentes ont mis en lumière que la manœuvre du bouche à bouche retarde et complique le massage cardiaque surtout si le sauveteur est seul ; il introduit en outre de l'air supplémentaire dans les voies aériennes et digestives supérieures, ce qui contrarie la circulation sanguine. Cependant, le bouche à bouche reste nécessaire dans de nombreux cas. Dissocier les situations dans lesquelles il est indiqué de celles où il ne l'est pas rendrait la formation à la réanimation plus complexe, alors que la simplicité est un critère essentiel d'efficacité. Il reste donc recommandé dans tous les cas de pratiquer la réanimation classique, en alternant compressions thoraciques et ventilation artificielle.
En général, la victime ne reprend pas connaissance au cours de la réanimation, avec ou sans défibrillation. Il est donc nécessaire de poursuivre ces manœuvres jusqu'à l'arrivée des secours. La poursuite de la réanimation doit se faire par une équipe médicale. Selon les pays, celle-ci va se déplacer jusqu'à la victime (Stay and play, cas de la France) ou les prompts secours vont transporter la victime le plus vite possible vers l'hôpital (Scoop and run, cas des États-Unis).
Le fait que la défibrillation fasse repartir le cœur ne signifie pas que la personne va survivre ; par ailleurs, si elle survit, elle peut garder des séquelles neurologiques irréversibles. Cependant, la réanimation cardio-pulmonaire est la seule technique connue qui donne de bonnes chances de survie à la victime, et l'utilisation d'un défibrillateur augmente ces chances.
Le scénario idéal d'une réanimation à l'aide d'un défibrillateur automatisé est :
En milieu proche d'un centre hospitalier, on peut avoir directement l'arrivée d'une équipe médicale munie d'un défibrillateur manuel. Dans un tel cas, on estime avoir environ 20 % de chances de faire repartir le cœur (1 chance sur 5).
Dans le cas des enfants, l'arrêt cardiaque n'est qu'exceptionnellement dû à une fibrillation ventriculaire (seulement 1 ‰ des interventions au SMUR pédiatrique de l'hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, environ 20 % des cas d'arrêts cardiaques chez l'enfant hors mort subite du nourrisson, environ 8% des arrêts cardiaques en incluant la mort subite du nourrisson). Dans la plupart des cas, l'arrêt est consécutif à un manque de dioxygène (hypoxie, ou anoxie : noyade, étouffement, intoxication, apnée spontanée) : en effet, le tissu cardiaque est jeune et sain, il n'y a pas de risque d'infarctus. Donc la défibrillation est inutile et la pose de l'appareil retarde inutilement les manœuvres de réanimation qui elles ont une très grande efficacité : le fait d'apporter du dioxygène aux cellules va pouvoir faire repartir le cœur dans la plupart des cas si ceci est fait suffisamment tôt.
Il existe toutefois de rares cas où le cœur sera en fibrillation ventriculaire, notamment en cas de malformation cardiaque ou si l'arrêt cardiaque est dû à un choc électrique. La procédure d'intervention sur un enfant entre un et huit ans est la suivante :
Si disponible, il faut utiliser des électrodes spécifiques pour enfant, et les poser conformément aux indications du constructeur. À défaut, on utilisera des électrodes « adulte » en faisant attention à ce qu'elles ne se chevauchent pas. Si, en raison de la taille du thorax et des électrodes, on ne peut pas les poser toutes les deux sur la face avant du thorax, alors on en posera une sur la face avant du thorax et une dans le milieu du dos, entre les deux omoplates ; dans ce cas, le sauveteur peut être amené à réaliser les compressions en appuyant directement sur l'électrode antérieure.