Doctorat (France) - Définition

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Le devenir des docteurs

Entre 1995 et 2001, 10400 doctorats par an, en moyenne, ont été conférés, dont 20 % à des étrangers cip-etats-generaux.apinc.org (8087 en 2003, conséquence de la bulle internet). 18 mois après la soutenance de leur thèse, 27% des docteurs sont titulaires d'un poste dans l'enseignement supérieur ou la recherche publique, 25% sont en entreprise et 42% sont en contrat précaire.

L'âge médian d'obtention du doctorat était en 1998 de 29,3 ans (27,8 en chimie, 36,7 en sciences sociales)

L'insertion professionnelle des docteurs connaît certaines difficultés depuis 1990, année à partir de laquelle le nombre de docteurs diplômés par an s'est mis à croître de manière significative (suite au doublement du nombre des allocations de recherche et à leur importante revalorisation salariale, décidés en 1989 par Lionel Jospin), passant de moins de 7000 diplômés en 1990 à 10600 diplômés en 1994. Cette augmentation de plus de 50% s'est faite dans un contexte de stagnation des débouchés dans le secteur public et privé (en 2006, 2100 postes de maître de conférences (3200 en 1998) étaient proposés sur un total d'environ 25000 inscrits sur la liste de qualification, 10% des nouveaux qualifiés obtenant un poste la première année, le nombre de postes de chargés de recherche de 2e classe des EPST est d'environ 350/an, avec environ autant d'offres de postes équivalentes dans les EPIC). Ceci a conduit à un fort accroissement des situations précaires (CDD ou chômage) parmi les jeunes docteurs, passant de 10% parmi les diplômés de moins d'un an en 1990 à 40% en 1997. Le développement des contrats à durée déterminée pour les chercheurs (appelés familièrement « post-doc » pour post-doctoral research fellow) et les enseignants-chercheurs (ATER) constitue un nouvel anneau de stockage du flux des jeunes diplômés qui ne règle pas à moyen et long terme le problème du déséquilibre de l'emploi doctoral que l'on évalue à 2500 à 3000 docteurs/an (constituant selon les points de vue un surplus de docteurs ou un déficit d'emplois) et conduit inévitablement au phénomène de "fuite des cerveaux" (on estime à 10000 le nombre de docteurs français expatriés) ou à l'occupation d'emplois sous-qualifiés par les docteurs.

Le caractère légal de ce statut de chercheur post-doctoral a d'ailleurs été remis en cause par la Cour d'appel de Paris (par arrêté de novembre 2008), dans le cas d'un contrat dans un EPIC. En effet, un post-doctorant a obtenu 34 800 euros de dommages et intérêts de la part du CEA : la fin du contrat CDD a été reconnu comme un licenciement sans cause réelle et sérieuse. Ce jeune chercheur a démontré que la justification de l'utilisation d'un CDD - le post-doctorat serait un "complément de formation" - était fausse car le jeune chercheur exerce un poste de chercheur à part entière.

L'enquête du CEREQ de 2005 indique que 3 ans après leur soutenance, parmi les docteurs diplômé en 2001 ayant un emploi, 33 % des docteurs sont chercheurs ou enseignant-chercheurs titulaires dans le secteur public (représentant ~2700 postes), 14 % sont non titulaires, 15 % sont chercheurs en CDI dans le secteur privé (représentant ~1250 postes) et 4% en CDD. Les 34 % restant exercent une autre profession dans le public (15 %) ou dans le privé (19 %). Le taux de chômage s'élève à 11 % et le taux d'emploi précaire à 24 %.

Les docteurs dans les entreprises

D'après le dernier rapport de l'Observatoire de l'emploi scientifique, en 2004, les docteurs représentaient seulement 13 % des effectifs de chercheurs dans les entreprises alors que les ingénieurs diplômés non docteurs en représentaient 50 % . Cette répartition se retrouve dans le recrutement, les entreprises privilégiant les ingénieurs diplômés vis à vis des docteurs. Cet état de fait est une spécificité française; en Allemagne, par exemple, une part importante des cadres d'entreprises, voire des dirigeants d'entreprises du DAX, sont docteurs. On explique généralement cette état fait par l'existence en France du système extra-universitaire des « grandes écoles » auquel l'État a confié dès la fin du XVIIIe siècle la formation professionnelle supérieure. Une association intitulée « association Bernard Gregory » a été créée en 1980 avec pour mission de promouvoir la formation par la recherche dans le monde socio-économique et d'aider à l'insertion professionnelle en entreprise des jeunes docteurs de toutes disciplines.

Usage du titre dans la vie quotidienne

Contrairement à d'autres pays (anglo-saxons et autres), l'appellation de « docteur » n'est souvent attribuée dans la vie quotidienne qu'aux seuls médecins et dentistes, ce qui peut sembler paradoxal dans la mesure où ceux-ci ne possèdent en général pas de grade de docteur, alors que l'usage académique majoritaire dans le monde est plutôt de réserver cette appellation aux gradués.

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