Le plus ancien document écrit en ce qui concerne les seigneurs de Courmenant, n’est pas antérieur au XIIe siècle.
Un titre de cet année fait mention d’un Fulcone de Courmenant, qui mourut en 1210 et fut ensépulturé dans l’abbaye de Champagne, il vivait par conséquent plus de cent ans après la fondation du château féodal sur les ruines de la forteresse régionale, et ne pouvait donc être que le deuxième ou troisième descendant du seigneur en faveur duquel le fief avait été crée, si on en juge par divers fragments de sculpture, trouvés sur les claveaux d’une port, dans les démolitions, ses armes auraient été représentées par six fesans (? ? ?), dont un en pointe ; mais il y a doute. En tout cas, nous reconstituons le bas-relief, aussi exactement que possible, par la figure 11. À la date de 1188, le cartulaire de Champagne mentionne un Fulco de Roé, qui pourrait bien être le même que Fulcone de Courmenant.
Guillaume de Courmenant, cité comme juge en 1212, d’un accord en Gauthier, prieur de Vivoin, et Bertherot Baril, passé devant la cour de Beaumont le Vicomte. Fulchone étant mort en 1210, Guillaume n’aurait pu posséder le fief de Courmenant que pendant deux années, tout au plus, puisqu’on trouve le même fief aux mains de Foulques, ci-après, en 1214.
Foulques de Courmenant, qui acquiert de l’abbé de Bellebranche tout ce que possèdait l’abbaye eu lieux du Tremblay, de l’Hangottière, d’Ingrande (en Parenne) et de l’Epinardière en Rouessé. Dans l’obituaire de la Chartreuse du Parc, on lit : « XXIX octobre obiit dominus besnot cum uxores, et homo et Fulques de Courmenant qui dederunt nobis XXe redibites super Courmenant ». L’indication de l’année manque. C’est bien au Foulques de 1214 que s’applique la note de l’obituaire puisque le précédent Fulchone avait son inscription funéraire dans l’obituaire de l’abbaye de Champagne, à la date de 1210.
Guillaume de Courmenant, par un accord passé en 1216, au château de l’Hermitage devant Guillaume de Roches, sénéchal d’Anjou, entre le chapître de Saint-Pierre de la cour du Mans et lui Guillaume de Courmenant, une difficulté est tranchée. Il y avait un procès entre eux sur les droits d’usage et de pâture du bois nommé le Riboul, qui devait se trouver entre Parennes et Tennis. Les chantres Doyen et messieurs de Saint Pierre de la cour, affirment sur leur parole de prêtres de Parennes, depuis le pont de Tennis jusqu’à Parennes, droit de pâtures et de prendre le bois, pour leur usage, excepté le chêne. Guillaume de Courmenant renonce à ses prétentions. Foulques de Courmenant, frère aîné de Guillaume, et plusieurs autres chevaliers signent comme témoins. Nous devons cette interessante citation à M. le Vicomte d’Elbenne.
Gaufridus de Courmenant qui, paraît-il, était en même temps seigneur de la cour de Rouez (curia Rouelli ou Revelli qu’on a, a tort, confondu avec courtarevelt ou Coûtaruel, procédant de curtis, « cour, enclos », et non de curia qui est « cour de justice »). Courtavel était un autre fief qui ci son histoire particulière n’ayant aucun rapport avec la cour de Rouez. Il pourrait se faire que la cour de Rouez (curiarouelli) ait été la cour de justice du pays, sous les Carolingiens, alors que Courmenant était une forteresse, et que, au XIe siècle, lorsque le Donjon devint un château féodal, on y ait transporté les prérogatives de la cour de Rouez, qui eut pu ainsi rester attaché au fief de Courmenant, ayant comme nous l’avons dit supra, ses fourches patibulaires. La cour de Rouez, ne cessa pas moins de rester au fief séparé, mais sans haute ni basse justice. On le trouve, plus tard, détaché de Courmenant sur l’obituaire de la Chartreuse du Parc, on lit : « XVII décembre obiit gaufridus de Courmenant » l’année n’est pas indiqué, mais elle ne peut être antérieure à 1237 ni postérieure à 1253.
Geoffroy de Courmenant, qui était apparemment le même que Gaufridus, donna à la Chartreuse du Parc en charnie, six sommes de vin, à prendre annuellement la veille et le lendemain de la Saint-Denis, sur sa terre de Courmenant, Jean, baron de Sillé-le-Guillaume confirme ce don, le 31 décembre 1426. Ce titre nous apprend qu’il y avait des vignes à Courmenant en 12371.
Fouques, seigneur de Courmenant, chevalier, fils ou neveu du précédent.
Fouques de Courmenant, qui peut-être le même que le précédent.
Foques de Courmenant, qui fut apparemment le fils Fouques.
Foulques de Courmenant, fils de Foques, forme (? ? ?) parlement d’un jugement de la cour du comte du Maine comme ayant refusé de payer l’aide-levé pour le mariage d’Isabelle de Valois ; suivant le cartulaire de la cauture (? ? ?), p. 234. L’obituaire de Champagne mentionne la mort de Fouques ou Foulques de Courmenant, au septième jours des nones de mai, sans mention de l’année. L’obituaire de la Chartreuse du Parc mentionne un Fouque de Courmenant, mort le 29 octobre aussi sans indication d’année. Fouques, titulaire du fief en 1301, avait épousé Isabelle de Neuvilette dont il eut :
Un Guillaume de Courmenant est prieur de Saint-Victeur, près de Fresnay. Après la mort de Fouques, seigneur de Courmenant, le fief passa, à titre d’usufruit, aux mains de sa femme qui suit :
Isabelle de Neuvilette, dame de Courmenant, qui mourut vers 1335. Isabelle de Courmenant, sa fille, lui succédat.
Après Isabelle, Jehanne, sa fille, hérita du fief de Courmenant, quoiqu’il eut paru plus naturel de voir Fouque, son frère, en prendre possession, il peut y avoir la une lacune. En 1362, le même Fouques, frère d’Isabelle et de Jehanne de Courmenant, qui fut un des exécuteurs testamentaires de cette dernière. En tout état de chose, Isabelle et Fouques, son frère, étaient tente et oncle de Guillaume de Tussé, qui vivait en 1382. Vers 1345, Pierre de Tussé devient seigneur de Courmenant par son mariage avec Jehanne du mêm nom. Il était fils ainé de Hugues de Tussé et d’Alix d’Anthenoise d’une famille illustre du Maine déjà alliée aux seigneurs de Courmenant. Il fit la guerre de Saintonge, sous le commandement de monseigneur de Craon, en 1351 ; sa mort ne fut pas postérieure à 1360. De son mariage avec Jehanne de Courmenant, Pierre de Tussé eut deux enfants.
Jehanne qui, dans son testament déclare qu’elle est veuve de Pierre de Tussé en 1362 sœur d’Isabelle et de Fouques de Courmenant.
Guillaume de Tussé et de Courmenant que Jehanne qualifie « son héritier » dans son testament de 1362. Par confusion de titres et en l’absence du document précieux que nous venons de produire dans la note précédente, on avait fait un même personnage de Pierre et de Guillaume de Tussé. Le premier était mort en 1362 ; le second fils de Pierre et de Jehanne de Courmenant dut succéder à sa mère, au fief de Courmenant vers 1370. Il était chevalier et servit sous Amory de Graon en Bretagne en 1369 et sous Jehan de Breuil en 1380. Il mourut en 1382. Il avait épousé Jehanne d’Aillières, fille de Guillaume d’Aillères et de Françoise de Baumont. De ce mariage naquirent
D’autres titres font mention d’un 6e enfant : Raoul de Tussé, marié à Anne de Neuvillette, dont Julienne, qui aurait épousé un Baudouin de Champagné, mais il y aurait par là une complication généalogique.
Jehanne d’Aillières, dame de Tussé et de Courmenant, possède le fief que Guillaume son mari lui avait légué, à titre d’usufruit.
Guillaume de Tussé, seigneur de la guierche, de Courmenant, d’Aillères, de l’Etang et de Villiers, fils ainé de Guillaume de Tussé et de Jehanne d’Aillères, hérite du fief après la mort de sa mère2. Par contrat du 27 novembre 1393, il épousa Florie de Lignières, en Berry, dont il eut :
Après la mort de son mari, Florie de Lignières, prit possession du fief de Courmenant, elle épousa en secondes noces Ingerger d’Amboise. À sa mort dont on ne connaît pas la date, Courmenant retourna dans la maison de Tussé, où on le trouve en 1448, au nom de Jehanne de Tussé, femme de Baudouin qui suit. En 1448, Florie de Lignières eut pu avoir 78 ans. La transmission aurait donc pu dater de cette époque : mais il est probable qu’elle est d’une date plus ancienne.
Jehan Barron de Sillé, seigneur d’orte et de Courmenant1. On s’explique difficilement la possession du fief de Courmenant par Jehan de Sillé, en 1426, car le dit fief ne paraît pas être sorti de la maison de Tussé. Le titre de seigneur de Courmenant n’a donc pu être pris, en cette circonstance, par le baron de Sillé, qu’en raison de sa qualité de suzerain.
Baudouyn de Tussé, de Milesse et de Courmenant, à cause de sa femme Jehanne de Courmenant.
Baudouyn de Tussé, qui, cependant, ne mourut qu’en 1463, n’apparaît plus sur les titres de Courmenant après 1458, époque à laquelle trépassa Jehanne de Tussé, sa femme, qui lui avait cependant laissé la seignererie de la guierche, par son testament de 1453 par le même testament, Jehanne de Tussé et de Courmenant adopta Louis Legrous, son neveu, qui prit le nom de Jehan de Tussé.
Louis Legrous avait épousé Martine Quentin, dame de la Loire, en Crissé, fille de Jehan de la chapelle Rainsoin.
Après la mort de Jehanne, femme de Baudouyn, le fief de Courmenant passa des les mains de Marguerite du Tussé, suivant un aveu du 29 mai 1459, (Archives du Mans) fonds chappée.
A la date de 1464, on trouve, aux archives du Mans, un titre relatif à Jehan Gaudin, dans lequel ce personnage est noté comme seigneur de Lavardin et de Courmenant ; mais ce dernier titre ne peut être dù qu’à sa qualité de suzerain pour les fiefs de Monpion et de Leurson, qui étaient partie intégrante du fief de Courmenant, dont ils portaient le nom et qui étaient situés dans la mouvance de Lavardin et d’Assé ; ce qui est prouvé par un titre authentique portant que Courmenant était en 1462, aux mains de Jehan d’Ingrande, comme nous le verrons ci-après.
Les fiefs de Monpion et de Leuson, situés dans les paroisses de Domfront et de Conlie, sur la lisière de la forêt de Lavardin, avaient été réunis, au moins pour partie, au fief de Courmenant, vers 1379, par Guillaume de Tussé, comme il a été dit précédemment.
Après cette réunion, ces fiefs ne conservèront pas moins une certaine autonomie motivées, sans doute, par la division des juridictions ; car Courmenant ressortissait à la baronie de Sillé, et Monpion et Leurson étaient dans le mouvance de la chatellerie de Lavardin.
Un titre de 1100 nous apprend que Monpion appartienait alors à l'Église Notre-Dame de la Couture.
Le fief de Courmenant qui, après la Jehanne, était devenu la propriété de sa sœur Marguerite, en 1458, fut bientôt l’objet d’une nouvelle mutation.
le 11 novembre, on le trouve en la possession de Jehan d’Ingrande, escuyer, seigneur d’Ingrande de St-Martin de Villeclose et de la Bidinière, frère de Jehanne d’Ingrande, mariée à Guy de Champereviers, seigneur de plessis d’Auvers. Jehan d’Ingrande était un des héritiers naturels de la maison de Tussé, par Marie d’Andigné sa femme, fille de Lancelot d’Andigné et de Catherine de Tussé contracté vers l’an 1426. De ce mariage était nés :
Marie d’Andigné avait épousé Jehan d’Ingrande en 1446. De ce mariage il n’y eut qu’un fils ; Jehan d’Ingrande, seigneur d’Azé, de St-Martin, de la Bodinière, de Courmenant et de Juigné-sur-Loire ; capitaine de Château-Gontier en 1478 ; marié le 15 octobre 1472 à demoiselle Louise de Chateaubriant fille de Theaud de Chateaubriand, chevalier, seigneur de Lion d’Angers, et de Françoise Odard. Il mourut sans postérité en 1502 et sa succession fut partagé entre