La notion d'efficacité énergétique est une notion désormais pluridisciplinaire qui concerne les sciences exactes mais aussi et plus récemment les sciences humaines avec une signification précise en termes de politiques publiques et en droit. * En physique, cette terminologie est issue de la thermodynamique et des lois s'appliquant à l'énergie.
Selon le Conseil mondial de l'énergie, il existe bel et bien une tendance de fond en faveur de l'efficacité énergétique depuis les années 90 après les deux premières crises énergétiques qui ont ébranlé une vision d'une économie énergivore au pétrole sans limites et à bas coûts. Dans son rapport de 2007 consacré à ce thème qu'il étudie depuis 1992, ses recommandations confirment :
En Europe, la politique européenne de l'efficacité énergétique trouve son acte fondateur avec livre vert sur l'efficacité énergétiquede 2005 qui construit une vision d'ensemble de cette ambition indispensable au développement de l'Union Européenne face aux enjeux stratégiques de l'énergie perçus dès 2020.
En France, le Programme National d'Amélioration de l'Efficacité Energétique (PNAEE), a été présenté par le Premier ministre le 6 décembre 2000 avec pour priorité outre le secteur des transports, la promotion des énergies renouvelables, la maîtrise de la demande d'électricité, les économies d'énergie dans les bâtiments et les entreprises. En 2007 et 2008, le Grenelle de l'environnement a laissé à ce thème toute sa place en particulier au sein des comités opérationnels traitant des bâtiments privés et publics. Le détail du "Plan d'action de la France pour l'efficacité énergétique" remis fin février à la Commission européenne confirme la relance des thématiques de 2000.
Transversale par essence puisque la consommation de l'énergie est partout dans les sociétés développées, l'efficacité énergétique se diffuse dans tous les compartiments de l'économie. Les pays en voie de développement voire les moins avancés comme les nouveaux pays développés (BRIC) ne peuvent négliger cette exigence. « Le concept d'efficacité énergétique comme indicateur de performances énergétiques de l'économie » selon Bruno Lapillonne(cf. Liaison Energie Francophonie, (34), 1er trim. 1997, p. 4-7) se vérifie avec plus d'acuité en particulier si une économie est confrontée à des questions de sécurité d'approvisionnement.
Du point de vue macro-économique, l'efficacité énergétique vise à diminuer la demande énergétique globale, qui additionne la demande primaire à travers les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et du commerce sans oublier les transports et la demande finale finale d'énergie quelles que soient ses formes (consommation domestique).
Du point de vue micro-économique, les mesures visent à renchérir le coût de consommation de l'énergie et de favoriser par le biais d'aides (subventions , déductions fiscales) des unités économiques de plus faible intensité énergétique sous réserve de respecter des normes techniques strictement définies et adaptées. le calcul précis de la demande, des pertes et des économies réalisables font de la phase de diagnostic (diagnostic de performance énergétique par exemple) une phase clef de la recherche d'efficacité par l'acteur économique.
En France, l'approche de l'efficacité énergétique est désormais une thématique professionnelle essentielle des constructeurs de bâtiments (démarche HQE) et des énergéticiens.
A titre d'exemple, le Gimelec promeut par les bonnes pratiques l'effacité énergétique sous la forme de trois guides :
L'efficacité énergétique constitue un nouveau secteur économique à fort développement pour les décennies 2010 à 2030 voire 2050 pour tous les acteurs spécialisés et un champ d'innovation de premier plan au même titre que les énergies renouvelables.