Église Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz - Définition

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Introduction

Église Saint-Pierre-aux-Nonnains
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
49° 06′ 54″ Nord
       6° 10′ 10″ Est
/ 49.115035, 6.169446
 
Pays France  France
Région Lorraine
Département Moselle
Ville Metz
Culte Catholique romain
Type Salle de concert et d’exposition
Rattaché à Évêché de Metz
Début de la construction 380 ap. J.-C.
Fin des travaux années 1970

L’église Saint-Pierre-aux-Nonnains est un édifice religieux datant de 380 après J.-C. situé au centre-ville de Metz en Moselle. À l’époque romaine, le bâtiment est utilisé comme palestre et intégré à un ensemble thermal. Au VIIe siècle, il devient la chapelle d’une abbaye de bénédictines. La nef romane est construite vers l’an 1000, ce qui correspond à l’époque ottonienne pour le Saint-Empire romain germanique dont Metz fait alors partie.

Histoire

L’édifice est construit au IVe siècle par les Gallo-Romains et serait alors la palestre d’un ensemble thermal. On reconnaît les murs romains à leurs chaînages de briques, séparant des rangées de pierres taillées. Au VIIe siècle, il devient l’église d’une abbaye de femmes et un chancel – une balustrade en pierre de taille – est installée pour séparer le chœur de la nef. Ce chancel est actuellement conservé aux musées de Metz.

À l’époque romane, aux Xe et XIe siècles, l’empereur Othon enrichit l’abbaye et de grands travaux sont entrepris.

Aux XVe siècle et XVIe siècle, des voûtes gothiques sont construites au-dessus de la nef et des bas-côtés. Malheureusement, le siège de Charles Quint en 1552 ruine en partie l’église. À partir de 1556, au moment de la construction de la citadelle par les Français, Saint-Pierre-aux-Nonnains devient un entrepôt militaire et le restera jusqu’au XXe siècle.

La restauration du bâtiment débute dans les années 1970 et aujourd’hui, Saint-Pierre-aux-Nonnains est devenu une salle de concert et d’exposition.

Problèmes de datation

Vue depuis les vestiges du cloître

L’histoire de Metz reste floue entre la seconde moitié du Ve siècle et l’an 561, date à laquelle la ville devient la nouvelle capitale d’Austrasie. Durant cette même période, l’évolution de Saint-Pierre-Aux-Nonnains est également inconnue.

Des briques estampillées portant respectivement les mots CAPI, CAPOX, ADJUTEX ou ADJUTICE ont été trouvées. Grâce à l’archéo-magnétisme, il a été possible de dater ces briques de 370 à 400. Les mots latins ici en gras ont également été retrouvés à Trèves. Saint-Pierre-Aux-Nonnains ne serait alors pas une construction mérovingienne mais reprendrait une basilique romaine, contemporaine de l’Aula Palatina de Trèves.

Il y aurait peut-être une liaison organique entre l’édifice basilical et le monument balnéaire, ce qui ferait de Saint-Pierre-Aux-Nonnains la première église dotée de son propre baptistère.

Deux thèses s’affrontent au sujet de la datation : la première est celle en faveur d’une fondation au VIIe siècle. Elle aurait eu lieu à l’époque mérovingienne car des éléments seraient d’inspiration paléochrétienne. De plus, elle est soutenue par les spécialistes de l’orfèvrerie mérovingienne, les décors animaliers ne pouvant, selon eux, être postérieurs à la fin du VIIe siècle.

L’hypothèse d’une fondation au VIIIe siècle, c’est-à-dire à l’époque précarolingienne, peut être plausible si l’on rapproche le chancel d’autres connus sur Metz. Cela correspondrait alors à l’œuvre rénovatrice de Chrodegang qui commande de nouveaux chancels pour la cathédrale et Saint Pierre le Majeur, les aménagements liturgiques étant nombreux sous son épiscopat (742-766). L’étude de datation est également basée sur des critères d’ordre stylistiques : une parenté avec l’art lombard du VIIIe siècle est soupçonnée, notamment au niveau de la représentation du Christ. Cette perspective consoliderait encore la thèse d’une fondation datant de la seconde moitié du VIIIe siècle. Toutefois, on peut se demander si les fragments retrouvés font ou non partie d’une même phase de construction.

L’hypothèse la plus couramment retenue est celle d’une fondation datant du VIIe siècle.

Références documentaires

Le premier des textes plus ou moins officiels faisant mention de cette abbaye est la Vita Sanctae Walrade (vie de sainte Valdrade ou Valdrée), datant de l’époque carolingienne. La fondation de Saint-Pierre-aux-Nonnains serait, selon cette source, attribuée à un certain duc Eleutherius, sous Théodebert II (595–612) et Thierry II (mort en 613) ou sous Théodebert III et Thierry III. La sainte morte en 620 aurait été enterrée devant l’autel de sainte Agathe. Eleutherius est également cité par le Pseudo-Frédégaire en 643. Ces indices placeraient donc la fondation au VIIe siècle, la dédicace à Saint Pierre n’étant toutefois attestée qu’à l’époque carolingienne.

Le fait que Saint-Pierre-aux-Nonnains soit une possession royale ou impériale a permis de conserver quelques actes majeurs qui attestent sa fondation à l’époque mérovingienne. Cette origine est corroborée par un diplôme d’Otton Ier, répété même chez Otton II et Otton III. Référence y est faite au privilège du roi Thierry accordant aux moniales le droit d’élire leur abbesse et de choisir leur avoué.

Deux autres textes anciens traitent de Saint-Pierre-aux-Nonnains : le premier mentionne un testament de Waldrade en faveur de l’abbaye aux alentours de 600, et le second, un diplôme de Charlemagne, mentionne pour la première fois le monastère, en 781.

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