Énergie au Québec - Définition

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Consommation d'énergie

En 2006, le Québec consommait 41,04 millions de tonnes d'équivalent pétrole ou 1 717 975 térajoules, réparties comme suit : 192,7 TWh d’électricité; 17,3 milliards litres de produits pétroliers ; 5,6 milliards m3 de gaz naturel ; 550 000 tonnes de charbon et de coke et 3,8 millions tep de biomasse.

La demande d'énergie, qui croît à un taux annuel d'environ 1 % par année, est inférieure à la croissance du produit intérieur brut du Québec. Il en résulte une réduction de l'intensité énergétique de l'économie québécoise, qui est passée de 10,17 à 7,10 gigajoules par 1 000 dollars de production en dollars constants de 2002. Cette réduction peut s'expliquer par une amélioration de l'efficacité énergétique, mais le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, qui compile les statistiques énergétiques québécoises, note « que les variations de température ou même des changements structurels ou conjoncturels dans l’économie peuvent également faire varier l’intensité énergétique ».

Consommation énergétique finale, Québec 1961-2007
1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2007
Consommation finale (en tep) 16 988 901 22 886 923 28 702 195 32 688 532 34 134 261 32 899 539 34 063 237 37 698 370 38 925 589 40 267 694 42 747 477
Consommation finale (en TJ) 711 242 958 162 1 201 620 1 368 508 1 428 792 1 377 109 1 425 819 1 577 978 1 629 737 1 685 928 1 789 751
GJ par habitant 218,21 205,28 201,83 217,75 220,32 220,34 232,41
GJ par 1 000 CAD de production 10,17 8,71 8,42 8,63 7,46 7,04 7,30

Consommation d'énergie par forme

Les Québécois ont consommé 192,7 TWh d'électricité en 2006, ce qui représente 40,4 % de la demande énergétique totale.

Les choix énergétiques des Québécois ont évolué de manière importante depuis une cinquantaine d'années. La consommation totale de produits pétroliers énergétiques est passée de 61 millions de barils en 1958 à 160 millions en 1973, pour une augmentation moyenne annuelle de 6,7 % durant cette période, alors que la consommation d'électricité n'a crû que de 5,4 %, passant de 34 à 75 TWh. Les chocs pétroliers de 1973 et de 1979 ont cependant eu un impact considérable sur la consommation énergétique au Québec.

Après un rattrapage qui a duré deux décennies, l'électricité est devenue la forme d'énergie la plus consommée au Québec. Cet effet de substitution est particulièrement visible au cours des années 1980, alors que la part du pétrole a chuté de 56,3 % à 38,6 % de la consommation totale. Cette diminution de la consommation de pétrole s'est faite au profit de l'électricité, dont la part dans le bilan énergétique québécois s'est accrue de 28 % à 37,7 % durant la même période. Les parts relatives des deux formes d'énergie sont demeurées relativement stables au cours des années 1990, mais l'électricité a finalement dépassé le pétrole à compter de 2001.

Les parts relatives du gaz naturel (8,4 % en 1981 ; 12,6 % en 2006) et de la biomasse (6,1 % en 1981 ; 9,4 % en 2006) ont également profité du déclin net de la consommation des produits pétroliers pour augmenter leurs parts de marché au cours des 25 dernières années.

En termes absolus, la consommation de pétrole (–21,4 %) et celle de charbon (–9,6 %) ont chuté depuis 1981 alors que la demande intérieure d'électricité (+73,4 %), de gaz naturel (+80,4 %) et de biomasse (+84,6 %) a fortement augmenté entre 1981 et 2006.

Consommation énergétique par forme, Québec 1961-2006 (en TJ)
1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2007
Charbon 94 625 53 122 24 309 23 193 17 311 16 479 16 617 17 182 18 631 15 557 15 440
Pétrole 444 083 683 188 887 570 962 356 804 697 545 838 550 044 590 190 623 766 634 640 674 039
Gaz naturel 27 760 36 310 57 364 85 184 119 611 189 333 203 642 235 414 200 175 215 323 233 615
Électricité 144 774 185 542 232 376 297 376 399 958 502 313 537 786 597 638 635 308 693 610 713 387
Biomasse 87 215 123 146 117 730 137 554 151 504 126 797 153 270
Total 711 242 958 162 1 201 620 1 368 508 1 428 792 1 377 109 1 425 819 1 577 978 1 629 737 1 685 928 1 789 751

Consommation d'énergie par secteur d'activité

Le secteur industriel est le principal utilisateur d'énergie au Québec. En 2006, ce secteur accapare 40,3 % de la consommation totale. Il est suivi du secteur des transports avec 24,7 %, le secteur résidentiel qui compte pour 18,4 % ; le secteur commercial ferme la marche avec 16,6 % de la consommation d’énergie au Québec.

Consommation énergétique par usage, Québec 1961-2007 (en TJ)
1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006 2007
Secteur industriel 263 063 317 287 382 686 416 687 550 465 550 707 578 028 637 562 654 173 667 253 700 606
Secteur des transports 194 671 265 749 329 027 405 679 385 295 324 783 343 044 384 962 412 260 440 291 478 222
Secteur résidentiel 170 629 237 446 278 679 324 046 290 789 291 952 288 355 315 480 298 832 306 040 328 596
Secteur commercial 54 896 132 632 194 662 213 497 197 576 207 321 216 397 239 930 264 138 285 013 299 173

Secteur industriel

L'industrie de l'aluminium a une longue tradition au Québec.

Le Québec compte plusieurs industries grandes consommatrices d'énergie et leur impact est important sur la consommation de l'ensemble du secteur. Avec une consommation de 5,0 millions tep chacune en 2006, les industries des pâtes et papiers et de la fonte et de l'affinage des métaux comptent pour 60,3 % de la consommation d'énergie du secteur industriel. Le secteur fonte et affinage, qui comprend la production d'aluminium primaire, a doublé sa consommation d'énergie, qui est passée de 2,355 millions en 1981 à 4,972 millions de tep en 2006. La consommation d'énergie de ce secteur a enregistré la plus forte augmentation de sa consommation d'énergie, avec une hausse annuelle moyenne de 3 % par année, comparativement à 0,9 % en moyenne pour l’ensemble de l'industrie.

En 2009, les clients industriels ont acheté 63,3 TWh d'électricité à Hydro-Québec, soit 38,3 % de toute l'électricité qu'elle a vendu au Québec. Ce chiffre n'inclut pas la production des six centrales de Rio Tinto Alcan ou celle produite par Alcoa, qui possède un intérêt de 40 % dans la centrale McCormick, située près de son aluminerie de Baie-Comeau.

Secteur des transports

Plus de 20 % de toute l'énergie consommée au Québec sert à propulser des véhicules automobiles. Le secteur des transports a consommé plus de 11,5 milliards de litres de produits pétroliers en 2006 et la consommation de carburants fossiles dans ce secteur représente 66,1 % de tous les produits pétroliers consommés au Québec ; 99,8 % de l'énergie consommée dans le secteur des transports est d'origine pétrolière.

Le secteur en plus forte croissance est celui du transport routier des marchandises, qui a connu une progression marquée depuis le début des années 1990. Le volume du transport de marchandises, exprimé en tonnes-kilomètres, s'est établi à 43,49 milliards de tonnes-kilomètres en 2006, soit le double de sa valeur de 1990 (21,15). La consommation de carburants dans ce secteur est passée de 88 900 TJ à 140 700 TJ entre 1990 et 2006, pour une hausse de 58,3 % et les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur ont augmenté dans la même proportion.

Le nombre de véhicules sur les routes du Québec a augmenté en moyenne de 3 % par année entre 1981 et 2007, passant de 3 172 056 à 5 539 013. Le nombre de camions légers — une catégorie qui regroupe les fourgonnettes, les véhicules utilitaires sport (VUS) et les camionnettes — en circulation a dépassé le cap du million et s'est accru de 50 000 unités en 2007. Il s'agit d'une croissance cinq fois plus rapide que le nombre d'automobiles immatriculées. Cette progression des camions légers destinés au transport de passagers n'est pas sans conséquence, puisque la consommation de carburant des fourgonnettes, VUS et camionnettes est plus élevée que celle des automobiles. Le rythme de croissance de ce type de véhicule est partiellement responsable de l'augmentation de 33,8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le transport routier rapportées par l'inventaire des émissions québécoises de gaz à effet de serre, publié annuellement par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec.

Le Québec, qui dépend entièrement du pétrole importé, s'intéresse depuis plusieurs années au développement des moyens de transport électriques. Dans les années 1990, Hydro-Québec a développé un moteur-roue performant le TM4, dont le descendant équipe une voiture sous-compacte qui a été testée en Norvège en 2009 et qui sera lancée dans le nord de l'Europe en 2011. Le président d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, estime que la production prévue du complexe de la Romaine, un aménagement de quatre centrales hydroélectriques en construction depuis 2009 sur la Côte-Nord — qui produira 8,5 TWh d'énergie lors de sa mise en service en 2020 —, serait suffisante à elle seule pour alimenter la totalité du parc automobile québécois, s'il devait éventuellement être converti à l'électricité.

Secteur commercial et institutionnel

Le secteur commercial a enregistré une croissance annuelle de sa consommation énergétique d'environ 1,5 % au cours de la période 1981-2006. Contrairement aux secteurs industriel et résidentiel, la réduction de la consommation de produits pétroliers des commerces, bureaux et institutions s'est effectuée à un rythme beaucoup plus lent, passant de 2,43 millions à 2,21 millions tep entre 1981 et 2006. La consommation d'électricité a augmenté de 21,0 à 34,9 TWh alors que la consommation de gaz naturel a plus que triplée, passant de 527 à 1 746 millions m3 durant la même période.

Les administrations publiques constituent 15 % de la consommation de ce secteur, une proportion demeurée à peu près constante au cours des dernières décennies.

Secteur résidentiel

Quartier résidentiel de Saint-Augustin-de-Desmaures en février 2008. Les besoins de chauffage constituent une dimension essentielle du bilan énergétique québécois.

La consommation du secteur résidentiel et agricole représente 18,3 % du total québécois. Elle est demeurée relativement stable depuis 25 ans, avec une augmentation moyenne de 1 000 térajoules par année. Selon le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, cette stabilité peut être expliquée par une amélioration de l’efficacité énergétique, notamment au chapitre de l'isolation et du rendement des appareils de chauffage, malgré la croissance démographique.

L'électricité occupe la part du lion dans ce secteur, avec des ventes de 60,7 TWh en 2008. La consommation moyenne des 3,6 millions de clients résidentiels et agricoles d'Hydro-Québec s'établit à 16 974 kWh par année. Cette consommation est relativement élevée en raison de l'utilisation de l'électricité pour le chauffage dans 68 % des résidences. Le distributeur d'électricité québécois estime que le chauffage est responsable de plus de la moitié de la consommation électrique d'une résidence au Québec.

Gaz Métro, le principal distributeur de gaz naturel au Québec, compte 121 000 clients résidentiels qui ont consommé 645 millions m3 en 2007. Cette année-là, Gaz Métro a relié 5 000 nouvelles constructions à son réseau — sur un total de 52 600 mises en chantier en 2007, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement — et converti environ 900 résidences au gaz.

La consommation de mazout pour le chauffage est en chute libre depuis 25 ans au Québec. La consommation résidentielle de produits raffinés a chuté en termes absolus, passant de 3,13 millions à 878 000 tep entre 1981 et 2006.

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