Énergie au Québec - Définition

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Énergies alternatives

Biomasse

L'utilisation de la biomasse au Québec fait l'objet d'une attention particulière des pouvoirs publics depuis ces dernières années. En février 2009, le gouvernement du Québec publiait un plan d'action énonçant quatre objectifs en matière d'utilisation de la biomasse forestière, dont son utilisation accrue dans le secteur énergétique, afin d'augmenter la cogénération à partir du bois et de ses résidus et la création d'une filière de bioraffinage pour produire des produits de remplacement dans l'industrie chimique à partir de cellulose.

Un des leaders dans ce domaine est la société Enerkem de Sherbrooke. Fondée par le professeur de chimie québécois d'origine catalane Esteban Chornet et son fils Vincent, l'entreprise a développé un procédé de gazéification et de conditionnement du gaz synthétique qui permet de fabriquer de l'éthanol cellulosique à une échelle industrielle à partir d'une vingtaine de matières premières, dont les résidus de bois, les matériaux de construction, le bois traité et les déchets solides. Les recherches du professeur Chornet à l'Université de Sherbrooke envisagent aussi l'utilisation du peuplier faux-tremble et la culture d'une souche de saule comme matériau de base des biocarburants de seconde génération.

La technologie de l'entreprise québécoise est utilisée depuis 2009 dans une usine modèle située à Westbury, en Estrie, qui a une capacité annuelle de 5 millions de litres d'éthanol, à raison de 360 litres de carburant par tonne de matière première. Un autre projet, réalisé en partenariat avec la ville d'Edmonton et un producteur d'éthanol, Ethanol GreenField, a également été annoncé en 2008. L'entente prévoit la construction d'une usine de 70 millions de dollars pour traiter une partie des déchets de la capitale albertaine. Le contrat de 25 ans prévoit une production de 36 millions de litres de biocarburant par année.

De son côté, Hydro-Québec Distribution a lancé un appel d'offres en 2009 afin d'acheter la production de nouvelles installations de cogénération à la biomasse, pour une capacité totale installée de 125 mégawatts pour une période allant de 15 à 25 ans. Ces nouvelles installations devraient être en service d'ici le 1er décembre 2012.

Chauffage au bois

Bois de chauffage.

Le chauffage au bois connaît un regain de popularité au Québec depuis les années 1980 et en particulier depuis la crise du verglas de 1998. Selon des données de Statistique Canada, le nombre de foyers équipés de poêles à bois a augmenté de 60 % entre 1987 et 2000 sur le territoire de la ville de Montréal. En 2007, la ville de Montréal évaluait que 85 241 poêles à bois étaient installés dans des résidences de l'île de Montréal, dont 50 550 sur le territoire de la métropole québécoise.

Depuis le début des années 2000, la situation inquiète les autorités, qui ont conduit des études afin de déterminer l'impact de cette forme de chauffage sur la pollution atmosphérique. Selon une étude menée conjointement par le gouvernement du Québec, la ville de Montréal et le gouvernement du Canada, les émissions de particules fines de ces appareils de combustion domestique constitueraient la principale cause des épisodes de mauvaise qualité de l'air à Montréal durant les mois d'hiver, estimant que 47 % des émissions de PM2.5 émises au Québec proviendrait de cette forme de combustion.

L'importance du phénomène a incité la ville de Montréal à proposer un règlement afin d'encadrer cette forme de chauffage. Cependant, l'opposition des conseillers municipaux des quartiers où cette forme de chauffage est la plus populaire a obligé l'administration du maire Gérald Tremblay à en diluer la portée.

Géothermie

Le Québec ne dispose pas de source d'énergie géothermique à haute température sur son territoire, ce qui limite l'exploitation de cette technologie pour produire de l'électricité. Cependant, l'installation de systèmes de chauffage géothermiques à basse température est en progression depuis la fin des années 1990, en particulier dans le secteur tertiaire.

Dans le secteur résidentiel, Hydro-Québec et les gouvernements canadien et québécois accordent des subventions pouvant aller jusqu'à 7 675 dollars pour les projets de rénovation qui comprennent l'ajout d'un système de pompe à chaleur à une résidence chauffée à l'électricité. L'installation d'un système dans une nouvelle construction est également subventionnée par le distributeur d'électricité, à hauteur de 2 800 dollars.

L'incorporation des systèmes de géothermie à détente directe (DX) dans la norme canadienne CSA/C-448 en octobre 2009 et leur admissibilité aux programmes de subvention devrait augmenter le nombre de systèmes à certifier au cours des prochaines années.

Solaire

L'énergie solaire est généralement méconnue et laissée pour compte par les programmes gouvernementaux de développement des énergies renouvelables au Québec. Les tarifs d'électricité relativement bas et l'absence de programmes incitatifs peuvent expliquer le peu d'engouement pour cette forme d'énergie.

Contairement à l'Ontario, qui subventionne le kilowatt-heure solaire produit par les auto-producteurs en l'achetant à des prix variant entre 44,3 et 80,2 cents, le programme de mesurage net d'Hydro-Québec, établi en juillet 2006, accorde à ce type de client un crédit équivalant à l'énergie injectée sur le réseau, c'est-à-dire de 5,3 à 7,5 cent/kWh au tarif résidentiel. En janvier 2008, seulement 7 clients de l'entreprise publique avaient adhéré au programme. Pourtant, avec 2 200 heures, le nombre d'heures d'ensoleillement par année est plus élevé à Montréal qu'à Berlin ou Tokyo, capitales de deux pays qui font figure de pionniers dans ce domaine.

L'Agence de l'efficacité énergétique du Québec a lancé un projet pilote afin d'installer 1 000 chauffe-eau solaires d'ici 2010. Les systèmes, dont le coût varie entre 5 500 et 7 500 dollars, peuvent fournir entre 40 et 60 % de la consommation d'eau chaude d'un ménage et permettraient d'économiser annuellement environ 200 dollars sur une facture d'électricité typique.

Si le Québec est lent à adopter l'énergie solaire, certains acteurs de l'industrie s'y implantent néanmoins. En août 2008, l'entreprise norvégienne Renewable Energy Corporation (REC), troisième producteur mondial de silicium polycristallin, un composant de base des panneaux solaires, a annoncé un investissement de 1,2 milliard de dollars à Bécancour pour y construire une usine qui produira annuellement 13 000 tonnes de ce composé. L'usine qui ouvrira ses portes en 2012, créera 300 emplois.

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