Si l'on considère un polynôme à coefficients rationnels, alors le paragraphe précédent montre qu'il est possible de construire des extensions de
Cette analyse des sur-corps permet de démontrer les propositions suivantes :
Soit L une extension finie de K. Soit l un élément de L. On appelle polynôme minimal de l le polynôme unitaire (c’est-à-dire dont le monôme dominant a pour coefficient 1) qui engendre l'idéal annulateur c’est-à-dire l'idéal des polynômes qui possède l pour racine. C'est le polynôme unitaire (non-nul) de plus petit degré qui possède l pour racine.
Soit β une racine de P(X) dans L' . Considérons alors l'application j de L dans L' définie par :
L'application j est un morphisme d'espace vectoriel, il suffit donc de démontrer qu'elle est aussi un morphisme pour la multiplication interne. Soit a et b deux éléments de L, alors il existe deux polynômes A(X) et B(X) tel que a = A(α) et b = B(α). Les égalités suivantes montrent que j est aussi un morphisme pour l'addition.
Ce qui termine la démonstration.
Le polynôme P(X) est le produit d'un polynôme scindé et de polynômes irréductibles de degré supérieur ou égal à 2.
Si n est égal à 0, c’est-à-dire si le polynôme P(X) est scindé, alors K est l'extension minimale tel que le polynôme soit scindé. Dans le cas contraire, démontrons la proposition par récurrence sur le degré p du polynôme produit des polynômes irréductibles.
Si p est égal à 2, ce qui est la plus petite valeur possible par construction, alors n est égal à 1 et la proposition précédente montre l'existence d'un corps L tel que Q1(X) admette une racine. Ce polynôme est alors scindé car il est de degré 2. La première proposition montre que F est une extension de L.
Supposons la propriété vraie pour toute valeur inférieure ou égal à p. Supposons alors que le produit des polynômes irréductibles soit de degré p+1. Il existe alors une extension K1 tel que le polynôme Q1(X) admette au moins une racine. Sur K1le polynôme Q1(X) est alors produit S'(X).Q'1 d'un polynôme scindé et d'un polynôme de degré strictement inférieur à celui de Q1(X). Par hypothèse de récurrence il existe une extension finie L de K1 minimale tel que le polynôme P(X) est scindé sur L. L est de dimension [K1:K].[L.K1] sur K.
Montrons enfin que F est une extension de L. F est une extension de K1 qui contient toutes les racines du polynôme produit de S(X), S'(X), Q'1 et des Qi. Par hypothèse de récurrence, c'est donc une extension de L. Et la proposition est démontrée.
Soit Pi(X) le polynôme minimal de ai à coefficient dans K. Ce polynôme existe car ai est algébrique sur K. Le produit de tous ces polynômes admet pour racines tous les éléments de la famille. L'idéal annulateur de cette famille dans K(X) est donc non vide. Soit P(X) le polynôme générateur de cet idéal. Il existe un sous-corps de L isomorphe au corps de décomposition de P(X). D'après la proposition précédente, ce sous-corps est de dimension finie et est le plus petit contenant la famille, et la proposition est démontrée.
Soit l un élément de L. Il existe un polynôme à coefficients dans K annulant l car L est algébrique sur K. Notons (a1, a2, ..., an) la famille des coefficients du polynôme, notons F le corps H(a1, a2, ..., an) F est de dimension finie sur H, F(l) est de dimension finie sur F et l est inclus dans F(l) qui est de dimension [F(l):F].[F:H] sur H. Et donc, l est inclus dans une extension de dimension finie de H ce qui démontre la proposition.