les portes Saint-Bernard et Saint-Antoine, à Paris.
décoration du chœur et de la chapelle de la vierge de l’église Saint-Laurent, à Paris
En 1675, il publie son Cours d'architecture enseigné à l'Académie royale d'architecture [1] (réédité en 1698 [2]. Dans cet ouvrage, il réfute systématiquement les positions que Claude Perrault développe dans les Dix livres d'architecture de Vitruve (traduction agrémentée de commentaires des dix livres de l'architecture de Vitruve paru en 1673). Cet affrontement s'inscrit dans la querelle des Anciens et des Modernes.
Cet affrontement porte sur :
L'affaire est pleine d'aigreur des deux côtés. On a déjà cité Blondel, on cite ici Perrault dans son Vitruve (VI-ii, note 3) :
« J'ay traité cette question au septième chapitre de la seconde partie du livre de l'Ordonnance des cinq especes de colonnes selon la methode des Anciens ; ce Probleme me paroissant assez important pour meriter d'estre examiné un peu plus serieusement qu'on n'a fait depuis peu dans un ouvrage d'Architecture où traitant ce sujet, & l'Auteur rapportant ce qui est contenu dans cette notte, il fait semblant de negliger mes raisons pour s'attacher à ma personne, qu'il attaque par des railleries, mais d'une maniere assez chagrine pour faire croire qu'il a du dépit de se sentir convaincu & reduit à ne repondre que par des injures : car au lieu de faire voir que ce que j'ay avancé n'est pas vray, sçavoir que les anciens n'ont point pratiqué ce changement des proportions, on répond seulement que j'ay reconnu moy-mesme la necessité qu'il y a de le faire, lorsque j'ay mis au haut de l'Arc de Triomphe, que le Roy a fait bastir au bout de l'avenuë de Vincennes, une statuë de trente piez de haut, afin dit-on qu'estant fort elevée, elle paroisse avoir sa grandeur naturelle : & sur ce que j'ay declaré que ce n'est pas là mon intention, & que je fais cette Statuë Colossale afin qu'elle paroisse Colossale ; on me répond que j'ay donc tort de trouver trop grand l'entablement des trois colonnes de Campo Vaccino qu'on avouë estre d'une exorbitante & monstrueuse grandeur, puis qu'on peut croire que l'Architecte a eu dessein de faire paroistre ces Edifices Colossaux : mais il faudroit dire qu'il a voulu faire paroistre ces entablemens Colossaux, c'est-à-dire de les faire paroistre plus grands qu'ils ne doivent estre ; de mesme que j'ay eu dessein de faire paroistre la Statuë Equestre de l'Arc de Triomphe plus grande qu'un homme & un cheval ne doivent estre. Or ce n'est pas cela qu'on veut dire ; car on pretend que l'élevation extraordinaire de cet entablement le doit faire paroistre avoir sa grandeur ordinaire quoyqu'il ne l'ait pas : & c'est ce qui est en question.
On répond encore avec plus de negligence à mon second argument fondé sur ce que la veue ne nous trompe que rarement ; car quoy qu'on demeure d'accord, que si cela est, il ne faut point changer les proportions, on se contente de répondre que la veue trompe quelquefois les enfans ; c'est-à-dire que les precautions que la bonne Architecture doit employer, ne sont que pour les enfans, & qu'il n'importe pas de choquer par la corruption des proportions, tous les intelligens.
Cette manière de répondre me fait comprendre que le dessein que j'ay eu en communiquant au public la pensée qui m'est particuliere, sur le changement des proportions n'a pas eu le succez que je m'étois proposé…»
Au-delà de la querelle des anciens et des modernes, il faut y voir aussi une querelle entre le professeur en titre et celui qui aurait voulu l'être. La place était fort convoitée, mais ce genre de choses est affaire de soutien institutionnel. À la mort de Blondel, la place resta libre une année durant, mais Colbert étant mort, Charles Perrault n'étant plus Surintendant des Bâtiments, c'est à Philippe de La Hire, protégé de Louvois, que la place revint finalement...