La première génération correspond à des industries de main d’œuvre : il s’agit tout à la fois de satisfaire la demande intérieure, mais aussi de drainer des devises grâce aux exportations. Les industries sont fondées sur l’abondance (productions de masse), le savoir-faire, la docilité et la faiblesse des salaires de la main d’œuvre. Par là-même les firmes sont concurrentielles sur le marché industriel.
Les deux principales branches sont :
Si les industries de main d’œuvre sont toujours actives, elles sont désormais complétées par des industries de capitaux et d’industries à gros investissements, principalement les industries de base et de transformation à technologie déjà élaborée. Les capitaux sont de sources diverses : nationale (privé ou d’Etat) et internationale.
Les quatre principales branches sont :
Depuis 20 ans, Taïwan a parié sur les industries de haute technologie. Déjà dans les années 1960, ce pays s’était engagé dans les industries électriques (câbles, transformateurs, etc.), l’électroménager et la robotique, et peu après, dans l’électronique (téléviseurs, baladeurs, scanneurs, etc.). Aujourd’hui, il est de plain-pied dans le XXIe siècle et l’État joue toujours un rôle déterminant pour le développement de la recherche, mais aussi de la production.
En 1979, il crée un technopôle à Hsinchu. Ses responsabilités sont :
Aujourd’hui, plus de 100 entreprises y sont implantées et 70 % des capitaux sont taïwanais. La plupart sont spécialisés dans l’électronique. Son 2e technopôle est Hsinsih : 600 ha dévolus à l’électronique, mais aussi aux biotechnologies et aux nouveaux matériaux. Taïwan est désormais un des grands de l’électronique mondial. Il est le 1er producteur de scanneurs, souris, claviers, etc. Il est aussi le 3e producteur de micro-ordinateurs et le 5e pour ses composants. De plus, il produit des montres à quartz, des télécopieurs, des calculatrices, des téléphones portables, etc. Outre l’électronique, il y a l’automation, les technologies au laser, et les biotechnologies en particulier.
Le 1er correspond à Taipei et ses satellites. La capitale est spécialisée dans les industries de transformation (agroalimentaire, textile et confection, matériel électrique et électronique, mécanique, etc.). En revanche, la production de Keelung est bien sûr avant tout fondée sur ses activités maritimes (chantiers navals, conserveries de poisson, récemment des industries plus sophistiquées se sont multipliées). Au sud-ouest, Taoyuan est un grand centre pétrolochimique. Enfin, plus au Sud encore, Hsinchu se limite aux industries de haute technologie. Le choix par l’Etat de cette petite ville pour créer une technopôle s’explique par :
Le second pôle est Kaohsiung, le 1er port du pays. La plus grande part des importations, constituée de matières premières (charbon, pétrole, fer), y est débarquée. Aussi cette ville développe la sidérurgie et la pétrolochimie. Par ailleurs, elle est un centre pour la construction navale, mais aussi pour le démantèlement des navires. Enfin une gamme très ouverte d’industries de transformation, le complexe industrialo-portuaire génère 200 000 emplois. Quant aux 15 zones industrielles, elles se répartissent dans un rayon de 45 km autour de la ville.
Le 3e pôle est Taichung. Mais il est beaucoup moins dynamique et sa sidérurgie est en crise. Aujourd’hui, il s’est reconcentré sur les industries de transformation (objets en plastique, confections, mais surtout électronique et articles de sport) ;
L’essor des exportations est nécessité par la forte dépendance du pays de l’extérieur. Il lui faut importer des produits alimentaires, des sources d’énergie et des matières premières industrielles. Son commerce extérieur est donc un véritable succès : en 1981, Taïwan était le 20e exportateur mondial et en 1990, le 12e. Sa balance commerciale a toujours été positive depuis 1970, à deux années près. En valeur, les exportations vers les EU et le Japon correspondent à plus de 80% du total. Viennent ensuite l’Europe, l’Asie du Sud-Est et la RPC via Hongkong.
En 1952, plus de 90% des revenus de l’exportation provenaient de productions agricoles (brut ou transformées). En 1995, plus de 95% proviennent des industries, non compris ceux de l’agro-alimentaire. Taïwan est donc incontestablement un nouveau pays industriel et qui a su joué à merveille de la mondialisation. Les trois fondements de ce succès exceptionnel sont :
Les principales exportations concernent surtout deux branches :
Cela est possible grâce à l’importance de ses devises, à plus de 80 milliards de dollars EUA et en or. Il le place en concurrence directe avec le Japon. Cette situation a deux causes :
Aujourd’hui, plus de 25000 entreprises à capitaux taïwanais y sont installés, en partie dans le Fujian (du fait de liens familiaux gardés), Guangdong, Hainan et Shanghai. Ces relocalisations concernent les industries de main d’œuvre et de bas de gamme. Les raisons :