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Coordonnées | |
Pays | Belgique |
Subdivision | |
Région** | Europe |
Type | Culturel |
Critères | ii, iv |
Superficie | 1,48 ha |
Numéro d'identification | 857 |
Année d’inscription | 1998 |
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La Grand-Place (Grote Markt en néerlandais) est la place centrale de Bruxelles. Mondialement renommée pour sa richesse ornementale, elle est bordée par les maisons des corporations, l'Hôtel de Ville et la Maison du Roi (Broodhuis en néerlandais). Elle est généralement considérée comme l'une des plus belles places du monde. Elle a été inscrite en 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Lieu historique, elle a vu se dérouler de nombreux évènements heureux ou tragiques. En 1523, les premiers martyrs protestants, Henri Voes et Jean Van Eschen, y sont brûlés par l'Inquisition, quarante ans plus tard, les comtes d'Egmont et de Hornes y sont décapités.
En août 1695, pendant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, la plupart des maisons, dont certaines sont encore construites en bois, sont détruites lors du bombardement de la ville par les troupes françaises commandées par le maréchal de Villeroy. Seules la façade et la tour de l'Hôtel de Ville, qui servait de cible aux artilleurs, et quelques murs en pierre ont résisté aux boulets incendiaires. Les maisons entourant la place furent reconstruites en pierre par les différentes corporations. Parmi celles-ci, la maison de la corporation des Brasseurs abrite aujourd'hui le Musée des Brasseurs.
Au Xème siècle, les Ducs de Basse-Lotharingie,ayant construit un château-fort sur une île de la Senne, furent à l'origine de la naissance de Bruxelles. Vers la fin du XIe siècle, près de ce château s'installa un marché en plein air dans un marais asséché (le quartier de la Grand-Place était à l'époque un vaste marécage entouré de bancs de sable) : on l'appela finalement le "Nedermerkt", "le Marché Inférieur".
L'implantation d'un lieu de marché à cet endroit est sans doute contemporaine du début du développement commercial de la localité. Un écrit daté de 1174 mentionne un marché bas (forum inferius) situé non loin du point à partir duquel la Senne devenait navigable et avait été aménagée pour permettre le chargement de barques (portus). Ce quartier commerçant dépendant de l'église Saint-Nicolas (patron des marchands), se présente alors comme un espace découvert qui occupe l'emplacement d'un ancien marais asséché le long du Steenweg (chaussée), route importante à l'époque, qui relie deux régions prospères, la Flandre et la Rhénanie.
Au début du XIIIe siècle sont construites trois halles commerciales entre la place et le steenweg, une halle aux viandes ou Grande Boucherie, face au quartier des bouchers, et côté place, une halle au pain et une halle aux draps. Ces halles qui appartiennent au duc de Brabant, permettent d'exposer la marchandises à l'abri des intempéries et de contrôler son entreposage et sa vente afin de percevoir les taxes. Les aménagements de la place à partir du début du XIVe siècle, marquent l'émergence de l'importance des autorités de la ville, constituées par les marchands et les métiers, face à l'autorité des seigneurs. À court d'argent, le duc cède progressivement contre payement une partie de ses prérogatives quant au contrôle du commerce et des moulins au Magistrat, conseil de la Ville. La ville de Bruxelles, qui est également en concurrence avec les villes voisines, Malines et Louvain fait d'abord construire à ses frais en 1362 une nouvelle et vaste halle aux draps, de l'autre côté de la place, puis rachète pour les démolir les maisons et boutiques qui encombrent la place et en définit les limites. La construction de l'Hôtel de Ville en plusieurs phases entre 1401 et 1455 transforme la place en siège du pouvoir municipal, répondant au pouvoir central symbolisé par le palais du Coudenberg. En face de l'Hôtel de Ville, le pouvoir du duc reste cependant présent, l'ancienne halle au pain, qui prendra plus tard le nom de Maison du Roi, a perdu depuis 1406 sa fonction commerciale et a été transformée en lieu de perception et de justice princière. Autour de la place sont construite les maisons de quelques riches négociants et surtout des corporations dont l'influence est de plus en plus importantes. Pour la plupart en bois, certaines de ces maisons sont reconstruites en pierre au cours du XVIIe siècle.
Après le bombardement et l'incendie de 1695 qui la détruit presque entièrement, la place est reconstruite en quelques années, plus belle qu'avant.
Au cours des deux siècles suivants, la place aura à subir d'importantes dégradations. À la fin du XVIIIe siècle les sans-culotte détruisent une bonne partie des symboles et statues de l'ancien Régime. Par la suite les bâtiments seront victimes de transformations et de rénovations malheureuses, façades stuquée et blanchies, décorations supprimées, ainsi que de la pollution. Sous l'impulsion du bourgmestre Charles Buls, l'ensemble sera progressivement restauré ou reconstruit, grâce au plans et représentation de l'époque de la reconstruction.
Au centre de la place sera installée en 1856 une fontaine monumentale en commémoration du vingt-cinq ème anniversaire du règne de Léopold Ier. Elle sera remplacée en 1860 devant la Maison du Roi, par une autre, surmontée des statues des comtes d'Egmont et de Hornes décapités à cet endroit. Ce monument sera déplacé au petit Sablon. Trente ans plus tard, à la Belle Époque, un kiosque à musique y sera construit.
La Place du Grand-Marché (Gruute Met en bruxellois) a conservé sa fonction séculaire de marché matinal jusqu'au 19 novembre 1959. en néerlandais elle est toujours appelée Grote Markt.