Bien qu'ils échappent à une définition unique, les grands ensembles sont typiquement des ensembles de logement collectif, souvent en nombre important (plusieurs centaines à plusieurs milliers de logements), construits entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970, marqués par un urbanisme de barres et de tours inspiré des préceptes de l'architecture moderne.
Ces grands ensembles, dont plusieurs centaines ont été construits en France, ont permis un large accès au confort moderne (eau courante chaude et froide, chauffage central, équipements sanitaires, ascenseur...) pour les ouvriers des banlieues ouvrières, les habitants des habitats insalubres, les rapatriés d’Algérie et la main-d’œuvre des grandes industries.
Ils se retrouvent fréquemment en crise sociale profonde à partir des années 1980, et sont, en France, l'une des raisons de la mise en place de ce qu'on appelle la politique de la Ville.
Comme tout aménagement urbain contemporain, un grand ensemble est un ensemble complexe dont la définition s'épuise difficilement en quelques mots. Il existe une définition propre à chaque acteur et chercheur qui se penche sur le sujet. On peut en distinguer ici deux :
Le géographe Hervé Vieillard-Baron apporte des précisions : c'est, selon lui, un aménagement en rupture avec le tissu urbain existant, sous la forme de barres et de tours, conçu de manière globale et introduisant des équipements règlementaires, comportant un financement de l'État et/ou des établissements publics. Toujours selon lui, un grand ensemble comporte un minimum de 500 logements (limite fixée pour les Zone à urbaniser en priorité (ZUP) en 1959). Enfin, un grand ensemble n'est pas nécessairement situé en périphérie d'une agglomération.
Même si la question du seuil peut être débattu (100 logements ? 500 ? 1000 ?), la forme du grand ensemble est souvent récurrente. Ils sont en général inspirés des préceptes de l'architecture moderne et des CIAM et se veulent une application directe de la Charte d'Athènes, publiée en 1943 par Le Corbusier. Pour autant, on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une application directe des principes de l'architecte suisse. Ils sont aussi le fruit d'une industrialisation progressive du secteur du bâtiment et, notamment en France, des procédés de préfabrication en béton.