La cuvette du Sistan se trouve hydrologiquement en fin de parcours d'un grand bassin versant endoréique de 289 000 km², rassemblant quatre cours d'eau importants dont l'Helmand est de loin le plus important. Ce grand bassin versant est inégalement réparti entre l'l'Iran, l'Afghanistan et, très partiellement, le Pakistan. Mais c'est aussi une des régions les plus sèches de la planète. En ces lieux, l'eau est la vie, et elle y est particulièrement convoitée. Tout captage d'eau en amont (Afghanistan) peut appauvrir l'aval et y créer des déséquilibres écologiques et économiques considérables. Or ces captages d'eau en amont ont continuellement augmenté depuis les années 1960, lorsqu'avec la construction de barrages et de réseaux de canaux d'irrigation, on a considérablement augmenté les surfaces irriguées.
Le débit annuel moyen ou module de l'Helmand est de 183 m³/seconde, mais peut varier considérablement (2 000 m³/s lors des crues et 56 m³/s à l'étiage). Quelques 70 % des terres arables en aval de la retenue de Kajakai par exemple sont irrigués au moyen de nombreux canaux construits depuis les années 1960. Pour ce faire, près des deux tiers des eaux de l'Helmand aurait été utilisée.
Un accord signé en 1973 entre l'Afghanistan et l'Iran prévoit que l'Iran a un droit d'utilisation de 22 m³ par seconde des eaux du fleuve, plus éventuellement 4 m³ supplémentaires, soit au total quelques 820 millions de m³ par an.
Une dispute entre l'Afghanistan et l'Iran fait référence à une demande de l'Iran sur cette partie des eaux à laquelle il a droit.
Pour l'ensemble des cours d'eau qui convergent vers les hamouns du Sistan, le débit annuel est estimé à 7,5 milliards de m³, c'est-à-dire près de 240 m³ par seconde.
Pour le seul Helmand (sans les autres tributaires des hamouns), les chiffres des débits annuels, mesurés à Borjak (une vingtaine de kilomètres avant le début du delta en territoire afghan), ont été les suivants :
Débit annuel en kilomètres cubes | |||
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Année | Volume km³ | Année | Volume km³ |
1947-1948 | 2,2 | 1967-1968 | 7,1 |
1948-1949 | 4,4 | 1968-1969 | 6,8 |
1949-1950 | 6,4 | 1969-1970 | 7,0 |
1950-1951 | 6,3 | 1970-1971 | 0,9 |
1951-1952 | 7,0 | 1971-1972 | 6,6 |
1952-1953 | 5,1 | 1972-1973 | 4,3 |
1953-1954 | 3,2 | 1973-1974 | 2,8 |
1954-1955 | 8,0 | 1974-1975 | 3,2 |
1955-1956 | 3,6 | 1975-1976 | 9,4 |
1956-1957 | 9,7 | 1976-1977 | 3,6 |
1957-1958 | 14,9 | 1977-1978 | 3,1 |
1958-1959 | 6,5 | 1978-1979 | 4,0 |
1959-1960 | 6,3 | 1979-1980 | 7,3 |
1960-1961 | 4,2 | 1980-1981 | 5,8 |
1961-1962 | 6,0 | 1981-1982 | 8,8 |
1962-1963 | 2,9 | 1982-1983 | 9,3 |
1963-1964 | 2,7 | ||
1964-1965 | 5,4 | ||
1965-1966 | 9,0 | ||
1966-1967 | 3,8 |
Ce qui donne une moyenne de 5,77 kilomètres cubes par an (calculée sur 36 ans). Le débit annuel moyen ou module est donc de 183 m³ par seconde.
Le tableau suivant reprend les moyennes des mesures des débits mensuels effectuées sur l' Helmand au niveau du barrage de Kajakai, et sur l'Arghandab le seul grand affluent en aval du barrage. Pour être complet, la troisième série de valeurs affiche les débits mesurés à Chahar Burjak localité située dans le désert du Sistan, loin en aval du confluent des deux cours d'eau et proche du delta de l'Helmand.
Ces mesures ont été faites entre 1953 et 1965.
Source :
Période | Débits mensuels moyens en millions de m³ | ||
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Helmand à Karajai | Arghandab au confluent | Helmand à Chahar Burjak | |
octobre | 188 | 10 | 217 |
novembre | 226 | 18 | 229 |
décembre | 250 | 67 | 354 |
janvier | 271 | 67 | 380 |
février | 297 | 115 | 479 |
mars | 894 | 142 | 562 |
avril | 1.648 | 314 | 1.216 |
mai | 1.439 | 184 | 1.408 |
juin | 587 | 49 | 656 |
juillet | 291 | 77 | 377 |
août | 175 | 14 | 286 |
septembre | 163 | 8 | 229 |
Total annuel | 6.429 | 1.065 | 6.393 |
Débit moyen en m³/seconde | 203,86 | 33,77 | 202,72 |
Pour la période en question, un peu plus de l'équivalent du débit de l'Arghandab est donc entièrement consommé, essentiellement par l'irrigation. On note une différence entre le débit de l'Helmand calculé sur la période 1953-1965 (13 ans) et le même débit calculé durant la période 1948-1983 (voir plus haut). Cette différence est parfaitement expliquée par les irrégularités annuelles importantes de la rivière.
Le régime de l'Helmand est de type nival avec crues de printemps, c’est-à-dire de fin mars à début juin, avec un maximum en avril-mai. La rivière est en effet essentiellement alimentée par la fonte des neiges. Quant à l'étiage, il a lieu en automne-hiver, d'octobre à janvier, avec un minimum en novembre.
Le débit du la rivière à l'aval du barrage de Kajakai a été observé pendant 13 ans (1947-1960).
À Kajakai, le débit annuel moyen ou module observé sur cette période était de 201 m³/seconde pour un bassin versant de 46,600 km².
La lame d'eau écoulée dans cette partie du bassin versant de la rivière - de loin la plus importante du point de vue de l'écoulement - atteint ainsi le chiffre de 136 millimètres par an.
Débits moyens mensuels de l'Helmand (en m³/seconde) mesurés à la station hydrométrique de Kajakai
Données calculées sur 13 ans