La Planète des singes (film, 1968) - Définition

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Commentaire

La théorie de la relativité restreinte, qui veut que si l’on fait un voyage aller-retour à une vitesse proche de celle de la lumière, le temps passe plus vite pour ceux restés fixes (Cf Paradoxe des jumeaux), s’avère pour ces trois hommes qui, atterrissant à bord d’un vaisseau spatial sur une planète inconnue et désertique, s’aperçoivent qu’entre temps vingt siècles se sont écoulés sur terre : adieu parents et amis.

Lors de leurs déplacements sur ce nouveau sol, ils sont rapidement repérés et chassés comme de vulgaires animaux, anéantis ou faits prisonniers pour les plus chanceux d'entre eux. Leur sort ne préoccupe nullement leurs assaillants, des singes doués de la parole, qui défendent leur rang de maître de la pensée. L’homme devenu bête hérite d’un statut inférieur.

Taylor (Charlton Heston), seul survivant de l’expédition, va devoir lutter bec et ongles pour faire valoir ses droits au respect et reconquérir son rang. Le voyage qui le conduit dans la zone interdite nous renvoie à l'époque où sort le film, en pleine guerre froide, et à la hantise de la catastrophe nucléaire qui risque d'anéantir la planète. C’est en effet le thème sous-jacent du scénario, qui explique la découverte finale de Taylor : celui-ci comprend alors qu'il est revenu à son point de départ, après que vingt siècles se sont écoulés sur la Terre...

Le long débat philosophique qui oppose tout au long du film les deux théories, suprématie des singes ou des humains, aboutit à mettre l'homme à l'index en raison de ses comportements meurtriers.

Le professeur Zaius l’a bien compris : il cherche systématiquement à écarter les preuves de la suprématie de l’être humain qui, incapable de cohabiter pacifiquement avec ses semblables, a fini par détruire sa propre civilisation dans des temps reculés.

Tout en succombant, lui aussi, à l'ambition et à la violence, le singe, nouveau maître de cette planète dévastée, ne peut accepter un tel ancêtre. Les deux camps se sépareront sur cette fracture irrémédiable.

Dans le livre de Pierre Boulle le héros retourne sur Terre, et découvre que sur Terre également les singes ont supplanté l'homme. La portée philosophique du livre n'est pas tout à fait la même. Ce n'est pas nécessairement l'homme qui s'est auto-détruit mais il y a l'idée d'une certaine fatalité dans cette évolution qui amène les singes à devenir supérieurs aux hommes. On peut aussi dire que le film rend l'homme responsable de sa décadence alors que le livre faisait plus du singe le responsable de son évolution. En quelque sorte le film est moins misanthrope et plus anthropocentrique.

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