Les magnons sont des modes d'excitation ou ondes de spin. Dans un milieu ferromagnétique isotrope en dessous de la température de Curie, ou dans un milieu antiferromagnétique en dessous de la température de Néel, les moments magnétiques des atomes sont alignés. On dit qu'il y a brisure spontanée de la symétrie de rotation. Le théorème de Goldstone implique la présence de modes d'excitation de basse énergie, les magnons. Dans le cas ferromagnétique, on peut les visualiser comme une rotation périodique des moments magnétiques autour de la direction moyenne de l'aimantation. Ces magnons se comportent à basse température comme des bosons de spin 1 et suivent la statistique de Bose-Einstein.
Pour les magnons ferromagnétiques, la relation de dispersion pour
et l'aimantation par spin varie à basse température comme :
Où S est le spin des ions ferromagnétiques, J est la constante d'échange, et γ est un nombre sans dimension. On note qu'à T=0, l'aimantation M(0) est exactement S. C'est une conséquence du fait que l'état ferromagnétique est l'état fondamental exact du modèle de Heisenberg ferromagnétique.
Dans le cas antiferromagnétique, la correction à la chaleur spécifique est donnée par
Dans le cas ferromagnétique, F. Bloch a montré en 1930 qu'un magnon unique est un état propre exact du Hamiltonien de Heisenberg. Pour pouvoir traiter le cas d'un nombre thermodynamique de magnons, il est nécessaire d'avoir recours à des approximations basées sur la seconde quantification. Holstein et Primakoff ont introduit en 1940 une représentation des opérateurs de spin de la forme :
où
Les interactions entre magnons ont été étudiées en 1956 par F. J. Dyson. Dyson a utilisé une représentation des ondes de spin différente de celle de Holstein et Primakoff. Il a séparé les interactions des ondes de spin en 2 catégories : les interactions cinématiques qui proviennent de ce que le spin d'un ion donné ne peut varier qu'entre − S et + S, et une interaction dynamique. Dyson a pu montrer que seule l'interaction dynamique est importante à basse température. Dans un milieu ferromagnétique, cette interaction dynamique produit des corrections en T4 / S par rapport au résultat de Bloch qui néglige les interactions entre les ondes de spin. Ces corrections sont trop petites pour être observables expérimentalement. S.V. Maleev a introduit une représentation des opérateurs de spin qui permet de retrouver les résultats de Dyson. On a coutume de parler de représentation de Dyson-Maleev :
L'inconvénient de cette représentation est de ne pas être hermitique (
Une autre approche des ondes de spin dans un milieu ferromagnétique se base sur l'équation de Landau-Lifshitz-Gilbert. Cette équation s'écrit :
Comme l'ont montré Charles Kittel et Herring en 1951, elle peut se déduire des équations du mouvement des spins. Dans le cas où le système possède une aimantation moyenne non nulle, on peut linéariser cette équation ce qui permet de retrouver la dispersion des ondes de spin.