Les écoles, les organisations et les parents peuvent tous contribuer à réduire le nombre d'abus. Il est toutefois surprenant de constater que les agresseurs font souvent partie de l'entourage intime de l'enfant (parents, famille, amis proches). Il faut donc éduquer les personnes qui fréquentent régulièrement les enfants, même si elles appartiennent à une sphère plus large (professeurs, médecins, etc.). La prévention des abus ne doit pas nécessairement passer par la description détaillée d'une agression, ni d'un agresseur potentiel. Il n'est pas non plus nécessaire de dire aux enfants que le danger peut venir de ceux qu'ils aiment. Une prévention positive et concrète peut leur donner la capacité d'identifier et d'agir par eux-mêmes au moment où ils se sentent menacés. Cette technique leur donne également la possibilité de se prendre en charge et d'être les auteurs de leur propre bien-être.
Mais ayant enseigné à l'enfant comment se responsabiliser, il faut aussi lui donner une structure de soutien qui lui permettra de se manifester en toute confiance en cas d'abus.
La meilleure défense des enfants contre les abus est en effet
• La confiance en soi et en ses propres capacités.
• L'aptitude à évaluer et à maîtriser des situations diverses.
• L'assurance qu'il sera entendu et compris.
• Savoir où et comment trouver de l'aide.
Les enfants ont le droit de se sentir en sécurité. Ceux à qui l'art de réfléchir par eux-mêmes aura été enseigné sont ceux qui éprouveront le plus ce sentiment.
La prévention des abus sexuels commence par faire appel aux capacités naturelles de l'enfant, à ce qu'il connaît déjà et aux expériences qu'il a vécues. Les messages les plus importants sont les suivants :
Lorsqu'on montre aux enfants par notre propre comportement que leur corps leur appartient, ils apprennent qu'ils peuvent maîtriser ce qui arrive à leur corps. Dès l'âge de deux ou trois ans, ils savent quelles caresses leur plaisent ou non. Cette méthode de prévention leur donne la possibilité de s'exprimer et leur enseigne comment le faire d'une manière appropriée et efficace. Elle ne doit pas seulement se limiter à l'aspect théorique, mais doit aussi être simulée afin que l'enfant puisse ressentir ce qui pourrait arriver dans une situation réelle. Tout comme on apprend à nager en se jetant à l'eau, on apprend à prévenir les abus sexuels en accumulant les exercices et les exemples concrets.
En sécurité avec des inconnus
Les enfants doivent comprendre que les inconnus sont simplement des personnes qu'ils ne connaissent pas et qu'il n'y a donc pas de raison d'en avoir peur. Ils doivent cependant respecter certaines règles de sécurité lorsqu'ils ne sont pas accompagnés. Les concepts et les règles de comportement face à un étranger sont simples et doivent être enseignés sans faire usage d'histoires horribles ni créer de peurs inutiles.
"Quand tu es seul ou avec tes camarades et que quelqu'un que tu ne connais pas t'aborde, conforme-toi aux règles suivantes" :
1. Garde tes distances. Si cette personne s'approche de toi, recule afin de garder une certaine distance de sécurité.
2. Ne parle pas avec cette personne, même pour lui demander de l'aide. Ne lui pose pas de questions et n'entame pas la conversation. Même si la personne connaît ton nom, cela ne signifie pas qu'elle te connaît.
3. N'accepte jamais rien de cette personne, même s'il s'agit d'un objet qui t'appartient ou appartient à tes parents.
4. Ne pars jamais avec cette personne, même si elle te raconte qu'il s'agit d'une urgence. Vérifie auprès de quelqu'un que tu connais bien.
5. Si tu sens que quelque chose ne va pas, que tu te sens mal ou effrayé, recule encore de quelques pas, retourne-toi et pars en courant. Essaie d'attirer l'attention sur toi et appelle "au secours". Rappelle-toi que personne ne saura que tu as un problème si tu n'attires pas l'attention et ne demandes pas de l'aide. Dans toutes les méthodes de prévention, les théories n'ont de valeur que si l'enfant a simulé le scénario en question. Les recherches ont montré que les règles doivent devenir une seconde nature pour être une protection efficace. Cela signifie qu'il faut exercer les réflexes par la simulation de situations quotidiennes. Cela peut être difficile pour des parents. C'est pourquoi, il est important que l'école participe à ce processus éducatif.
En sécurité quand on est seul
Il arrivera que votre enfant se retrouve seul. Il sera alors voué à lui-même, comme lorsque vous êtes sous la douche et que l'on sonne à la porte ou que vous êtes dans le jardin et que le téléphone sonne. Il est important de discuter avec les enfants des angoisses qu'ils pourraient ressentir lorsqu'ils sont seuls. Il existe des consignes à suivre en cas de situation imprévue.
Répondre au téléphone 1. Un "bonjour" suffit. Les enfants n'ont pas à donner leur nom ni répondre à des questions, à moins que leur interlocuteur ne soit de la famille ou un ami proche.
2. Si l'enfant est seul à la maison, il doit répondre "Ma mère est occupée", ou "Mon père se repose. Est-ce-que je peux lui transmettre un message ?"
3. Si la personne au téléphone insiste et ne veut pas laisser de message, il n'est pas impoli de raccrocher le téléphone. L'enfant ne doit en aucun cas dire qu'il est seul.
4. Si l'enfant ne peut pas prendre de message, il doit demander à l'interlocuteur de rappeler plus tard.
Répondre à la porte La porte d'entrée doit rester fermée à clé lorsque l'enfant est seul à la maison. Il doit aller à la porte lorsque quelqu'un sonne ou frappe et demander "Qui est là ?" Il ne doit toutefois jamais ouvrir à moins que ce ne soit un membre de la famille ou un ami proche et que les parents le lui ont permis. Établissez avec vos enfants des réponses précises à formuler lorsque quelqu'un vient livrer un paquet, "Veuillez laisser le paquet sur le palier" et si une signature est requise, "Veuillez revenir" ou "Allez chez les voisins".
Urgences Les enfants doivent savoir comment se comporter en cas d'urgence (appeler les Urgences - Centres de Santé, une Ambulance, etc.). Soyez prêts
La liste suivante peut servir de base à une discussion en famille. Mon nom Le nom de ma mère / de mon père Mon adresse / Mon numéro de téléphone Le No. de téléphone professionnel de ma mère / de mon père Les No de la police / des pompiers /des urgences / des médecins / des voisins, etc. Si le téléphone sonne, je ... Si quelqu'un frappe à la porte, je ... Je peux laisser entrer les personnes suivantes ... S'il y a une urgence, je dois ... Si j'ai peur, je ... Si je m'ennuie, je ... Mes responsabilités sont ... Etc.
Défendez-les et parlez Apporter des informations de prévention aux enfants n'est qu'un début. Chacun d'entre nous a un rôle à jouer. Prenez conscience que vous êtes le défenseur de chaque enfant que vous connaissez ou côtoyez. Si un enfant est maltraité et que vous n'en parlez pas, qui le fera ? Pour faire part d'une suspicion de maltraitance, veuillez appeler le service ou l'autorité compétents. Devenez un volontaire Les organisations d'aide aux enfants sont nombreuses, à l'instar des centaines d'enfants qui ont besoin de modèles, de maisons d'accueil et de gens qui les défendent.
Donnez
Que ce soit du temps, du matériel, ou de l'argent, les dons sont les bienvenus car les besoins sont grands. Les organisations communautaires feront l'objet de pressions croissantes au fur et à mesure qu'augmentera le nombre d'enfants qui parleront. Prendre soin de ces enfants contribue à enrayer le cycle infernal de l'abus sexuel.
Ce projet témoigne de l'engagement envers la diminution des abus sexuels dans notre communauté. Dès qu'un enfant a déclaré avoir subi un abus, sa guérison peut commencer. L'étape suivante sera de faire une déclaration officielle auprès des autorités et de commencer son traitement. Il faudra également traiter l'agresseur lorsque cela sera possible.