Marbre de Carrare - Définition

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Les carrières

Carrière encavée de Fantiscritti

Les carrières, d'où, depuis de nombreux siècles, s’extrait et se travaille le marbre, sont de deux types : fermées ou à ciel ouvert.

Selon le mode d’extraction, la profondeur de prospection des parois blanches, l’espace occupé et la précision symétrique des gradins ou balcons, rappellent l’image d’un amphithéâtre ou d'un cirque naturel.

L'extraction du marbre en carrière a toujours été un continuel témoignage vivant et dramatique à travers les siècles : des premiers coins de bois, au système de « coupe » des Romains, au « fil hélicoïdal » révolutionnaire et à l’actuel « fil diamanté » aussi rapide que dangereux. Les carrières creusées, les ravins blancs et escarpés, témoignent du travail acharné, de la fatigue et des sacrifices des carriers qui, avec la même ténacité, continuent à découper la montagne, morceau après morceau, bloc par bloc, expédiés dans le monde entier depuis le port de Massa proche.

Destination du marbre extrait

Une grande partie du marbre reste sous forme de blocs bruts et envoyés directement au port maritime qui assure, aujourd’hui, la majeure partie des expéditions, surtout vers l’étranger. Presque tout le marbre restant est transformé en plaques de diverses épaisseurs, puis polies pour diverses utilisations.

Pour les opérations de sciage et lustrage, la province de Carrare dispose d’une centaine de scieries en mesure de fournir tous les besoins mondiaux.

Une partie du marbre extrait des carrières est travaillée dans les ateliers de sculpture de Carrare, Massa, Pietrasanta et zones limitrophes. À Carrare, un Institut professionnel d’État pour l’Industrie et l’artisanat du marbre est en mesure de former des professionnels.

Le transport de marbre

Camion des carrières dévalant les pentes
Viaduc ferroviaire transformé en route.
Exploitation du marbre dans la plaine
Port maritime de Carrare et monument aux dockers-chargeurs spécialisés au chargement du marbre.

Une fois extraits en forme, les blocs doivent être descendus dans la vallée entre les coulées de gravas de marbre. La descente des blocs le long des pentes des carrières, qui représentait une entreprise riche en risques et problèmes techniques, a été réalisée avec des méthodes toujours plus sophistiquées au fil du temps et a progressé suivant les conditions économiques et sociales dans la région.

La première méthode consistait à faire rouler les blocs le long des pentes, sans aucun contrôle, jusqu’à leur arrêt sur un tas de gravas. Cette méthode, très pratiquée dans les temps anciens, était si dangereuse qu’une loi l’interdit quand fut trouvée la méthode de la lizzatura ou du glissoir.

La lizzatura est une méthode traditionnelle de transport du marbre, encore pratiquée au début de XXe siècle. Le bloc fixé sur un support de bois, un peu comme sur un traîneau, était accroché à un système de cordage et une équipe d’ouvriers en contrôlait la descente. Ce travail, qui occupait une douzaine d’ouvriers, était très risqué. À l’avant du chargement, le chef opérateur donnait ses ordres et contrôlait la manœuvre. La via di lizza était constituée de rondins de bois de cerisier, que le plus jeune des ouvriers enduisait de savon. En amont, un ouvrier était chargé de l’opération la plus délicate, qui consistait au relâchement progressif et calculé de la corde de maintien pour que le bloc ne prenne pas de vitesse exagérée et ne devienne un danger pour les ouvriers. Cette opération se terminait en bas, le bloc était chargé sur un chariot traîné par des bœufs et amené sur le chantier, à la scierie ou au port de Carrare.

À partir de la fin du XIXe siècle, la construction de voies ferrées (voie ferrée privée de Carrare) permit le transport du marbre par rail, puis les chariots et les bœufs furent progressivement remplacés par des moyens tractés sur pneus. Construite entre 1876 et 1890, la voie ferrée reliait les principaux centres de stockage des blocs des trois bassins marbriers carrarais : Torano, Miseglia et Colonnata, avec les scieries de la plaine, le port et les voies ferrées nationales.

La construction du tracé représenta une entreprise d’ingénierie considérable étant donnés les moyens de l’époque : il y avait un dénivelé de 450 mètres sur 22 km de distance avec une pente de 6 %, en traversant un grand nombre de ponts ferroviaires.

La marbrerie opéra le long du réseau routier, mais le besoin de voies montagneuses plus nombreuses et le bilan économique donnèrent l'avantage au transport par engins motorisés sur pneus. La voie ferrée cessa son activité en 1964 ; son tracé fut démantelé et partiellement transformé en route.

Le transport routier commença progressivement en 1920, avec le développement et la modernisation des routes directes vers les bassins d’extraction. Les premiers moyens de transport mécaniques furent des tracteurs. À partir de l’après-guerre, les transport sur pneus devinrent prédominants avec les gros camions.

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