Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) est le décès soudain, brutal et inattendu du jeune enfant, âgé d'un mois à un an et apparemment en bonne santé, lors de son sommeil. Le syndrome est aussi connu sous son acronyme anglais SIDS (Sudden Infant Death Syndrome). Le terme médical français exact en 2008 est mort subite inexpliquée du nourrisson (MSIN). En 2009 le terme de « mort inattendue du nourrisson » (MIN) est désormais utilisé afin de prendre en compte tous les cas de décès survenant brutalement chez un nourrisson alors que rien, dans ses antécédents connus, ne pouvait le laisser prévoir.
Son incidence est variable selon le pays. La Nouvelle-Zélande a, par exemple, une incidence près de dix fois supérieure à celle du Japon. Elle tend à fortement diminuer, surtout à partir des années 1990, pour se stabiliser après les années 2000. Le taux actuel des États-Unis est proche de 0.5 cas pour 1000 naissances.
Il est, pour l'instant, inconnu. L'hypothèse en vogue serait un problème d'automaticité de la respiration ou des fonctions végétatives due à une maturation neurologique insuffisante. L'absence, ou le caractère incomplet, de réveil malgré la présence de stimulus physiologiques pourrait être un facteur aggravant. L'absence de respiration réflexe (« gasp ») en cas de défaut d'oxygénation du cerveau, pourrait être également l'un des mécanismes.
L'autopsie permet d'identifier une cause précise dans un cas sur dix, le plus souvent respiratoire ou infectieuse. Une anomalie génétique cardiaque (syndrome du QT long) est retrouvée également dans un cas sur dix. Une cause « criminelle » est possible mais concerne moins de 5% des cas.
Dans les autres cas, des facteurs de risque ont été déterminés et la lutte contre ces derniers ont permis la chute spectaculaire du nombre de décès de nourrissons dans les années 1990 (plus de 75 % en France) :
Un milieu social défavorable majore également le risque de mort subite, probablement du fait d'une plus grande fréquence de facteurs de risque reconnus.
Il existe une composante génétique, non encore identifiée, avec des formes familiales.
Près de 10% des morts subites n'ont cependant aucun facteur de risque reconnu.
Un déséquilibre de sérotonine pourrait expliquer 50 % des cas de mort subite du nourrisson.
L'Australien Archie Kalokerinos a émis l'hypothèse dans son ouvrage Every Second Child que la mort subite du nourrisson serait due à un manque de vitamine C donc au scorbut. Cette idée va à l'encontre des théories actuelles.
Une autre hypothèse serait possiblement infectieuse avec la présence de certains germes trouvés de manière plus fréquente chez les morts subites inexpliquées par rapport aux morts subites à cause identifiée. L'explication de cette corrélation n'est cependant pas claire.
L'enfant doit être couché sur le dos. Des campagnes d'information ont été lancées dans plusieurs pays à la fin des années 1990, notamment la campagne canadienne, ce changement d'attitude ayant pu réduire le risque de mort subite de moitié ;
Le matelas doit être ferme. Les couvertures et les éléments de literie trop mous sont à éviter. Le couchage de l'enfant doit être séparé de celui des parents ou d'un autre enfant. Il faut éviter le surchauffage et le tabagisme autour des nourrissons.
Les bébés qui dorment dans une chambre où un ventilateur brasse de l'air réduit de 72 % le risque de faire un MSIN comparativement à des enfants qui dorment sans ventilateur. Il importe de réduire le confinement et le fait que le bébé inhale du dioxyde de carbone qu'il a exhalé. D'autres études sont nécessaires pour mieux déterminer les relations entre les différents types de ventilation et les risques de MSIN (pour écarter les biais potentiels de l'étude princeps).
La prise en charge psychologique des familles ayant eu un cas de mort subite du nourrisson est souvent nécessaire. La peur d'une récidive chez un autre enfant en bas âge est toujours présente mais le risque, même s'il est statistiquement majoré, reste extrèmement faible, restant inférieur à 1%