Classification internationale des maladies | ||
CIM-10: | E54 |
Le scorbut (prononciation /skɔʁbyt/ en France, /skɔʁby/ au Québec) est une maladie due à une carence délétère en vitamine C se traduisant chez l'être humain qui en est dépourvu de la synthèse intragénique, dans sa forme grave, par la mort du nourrisson, un allaitement insuffisant, une croissance des os ralentie, la parodontite, une immunité incohérente se manifestant par la purulence des gencives, des hémorragies, et au pire la mort.
Le scorbut, aujourd'hui quasiment disparu, majore considérablement toutes les autres pathologies, même les plus bénignes, pouvant parfois les rendre mortelles.
La vitamine C est un précurseur du coenzyme de l'enzyme impliquée dans l'hydroxylation du collagène. Cette hydroxylation est indispensable à la formation en triple hélice des fibres de collagène qui permettent de maintenir la structure des tissus. La vitamine C intervient en tant qu'antioxydant : il y a hydroxylation des groupements proline et, surtout, lysine du collagène, par attaque d'une molécule de dioxygène, ce qui permet de maintenir la structure des vaisseaux. Un atome d'oxygène est utilisé pour l'hydroxylation d'un acide aminé, mais l'autre atome est présent sous forme de radical libre O.. Celui-ci étant un puissant oxydant, il fragilise les capillaires des gencives, d'où l'apparition du scorbut. Par conséquent, la libération de deux atomes d'hydrogène par l'acide ascorbique va inhiber l'attaque oxydante du radical, selon la réaction suivante : 2 H + O → H2O.
Atteinte scorbutique de la langue Le scorbut se manifeste initialement par de la fatigue, puis par des œdèmes aux membres, puis des hémorragies des muqueuses du nez et des gencives, et des ecchymoses nombreuses sous la peau. Les dents se déchaussent jusqu'à tomber. Incapables de se tenir debout, les sujets atteints meurent d’épuisement ou d’une complication infectieuse respiratoire.
Maladie très répandue chez les marins du XVe au XVIIe siècle, le scorbut fut combattu grâce à l'introduction dans leur régime d'aliments très riches en vitamine C, tels la choucroute et le citron. C'est ainsi que Marc-Joseph Marion du Fresne (1724-1772) ou Jean-François-Marie de Surville (1717-1770) purent explorer la Nouvelle-Zélande.
Au Canada, les colons ont pu utiliser la bière d'épinette pour combattre le scorbut. Le Canada, pays généralement pauvre en fruits auxquels étaient habitués les arrivants de l'Europe, n'a pu qu'aggraver la situation des premiers colons jusqu'à ce qu'ils trouvent des solutions alternatives, le plus souvent en les apprenant des autochtones. C'est en adoptant des habitudes alimentaires semblables à celles des Amérindiens qu'ils réussirent à adapter leur alimentation et améliorer leurs conditions de santé globale.
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