La musique et l'informatique sont désormais liées dans tous les domaines, de la création à la notation musicale en passant par toutes les étapes de transformation du son, instrument modifié en temps réel, montage et gravure de disques. Cet article a pour objectif de fournir des entrées vers ces aspects différents, qui peuvent être développés dans des articles plus détaillés concernant chacun de ces secteurs.
Deux formes de création musicale se sont servi de l'ordinateur. La première, appelée composition assistée par ordinateur (CAO), a tenté de faire « calculer » à l'ordinateur les notes de la partition pour les faire jouer par la suite par des instruments traditionnels. La première œuvre en la matière fut celle d'Hiller et Isaacson en 1957, quatuor à corde dit « Illiac Suite ».
La deuxième forme de création musicale, plus tournée vers l'interactif, a utilisé les éléments de la synthèse sonore pour, dans un premier temps, se servir des nouvelles sonorités ainsi conçues, et dans un deuxième temps les faire interagir avec les instruments traditionnels.
L'article informatique musicale développe l'histoire de ces deux formes de création musicale, et expose les nouveaux outils que l'informatique a forgés. Ce descriptif montre l'évolution de leur utilisation vers ce qui tend à être appelé aujourd'hui CMAO (ou MAO), pour création musicale assistée par ordinateur (la CAO étant plus connotée « conception » assistée par ordinateur).
La progression exponentielle de la capacité de calcul des ordinateurs et de la miniaturisation des composantes, ont amélioré le rapport des compositeurs à ce nouvel outil. Certains compositeurs de la deuxième moitié du XXe siècle ont pu utiliser l'informatique pour introduire une interaction en temps réel avec un musicien interprète ; les premiers essais avec bande magnétique, contraignant l'interprète à suivre rigoureusement la bande, ont conduit les chercheurs, notamment à l'IRCAM et à l'ACROE (Grenoble), à élaborer des logiciels capables de réagir en temps réel à l'interprétation du musicien (par exemple les logiciels Pure Data et MAX de Miller Puckett). Ils utilisent des capteurs installés sur les touches d'un piano ou sur les clefs d'une flûte traversière pour mesurer des paramètres musicaux, tel la hauteur, la durée de la note, et des paramètres physiques, tel l'enfoncement de la touche ou la vélocité.
Avec le développement de la micro-informatique, la possibilité d'écrire des partitions a connu un fort développement. Les opérations complexes nécessaires à la construction des signes musicaux est en effet hors de portée d'une simple machine à écrire et l'activité de la gravure musicale a donc été longtemps du seul ressort des professionnels. Des logiciels ont été développés pour permettre à tout musicien de créer lui-même des partitions avec la possibilité non seulement de produire des partitions parfaitement lisibles, mais aussi de transformer, corriger, améliorer sans devoir pour autant récrire l'ensemble de la partition.
Parmi les logiciels les plus utilisés, on peut citer Finale ou Berlioz pour les logiciels propriétaires ou LilyPond, Frescobaldi, MuseScore et ceux utilisant le système de notation ABC pour les logiciels libres. Par ailleurs, le formatteur LaTeX a des extensions (comme MusixTex) pour éditer des partitions.