Nicholas Wiseman - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Nicholas Wiseman
Nicholas Wiseman
Biographie
Naissance 2 août 1802 à
Séville (Espagne)
Décès 15 février 1865
Ordination sacerdotale 11 mars 1825
Consécration épiscopale 8 juin 1840 par le
card. Giacomo Fransoni
Cardinal de l'Église catholique
Titre Cardinal-prêtre
de S. Pudenziana
Créé cardinal 30 septembre 1850 par le
pape Pie IX
Évêque Vicaire apostoliquede Midland District (Grande-Bretagne)
Vicaire apostolique de London District (Grande-Bretagne)
Archevêque de Westminster (Grande-Bretagne)


blason
(en) Notice sur catholic-hierarchy.org


Nicholas Patrick Stephen Wiseman, né le 2 août 1802 à Séville et mort le 15 février 1865, est un cardinal britannique, premier archevêque catholique de Westminster.

Un intellectuel catholique brillant

Nicholas Wiseman naquit à Séville de parents anglo-irlandais installés en Espagne. À la mort de son père, en 1805, on l’envoya à Waterford (Irlande), et, à partir de 1810, il fréquenta Ushaw College, près de Durham, où il resta jusqu’à l'âge de seize ans. À cette date, il partit étudier au Collège des Anglais à Rome, rouvert après vingt ans de fermeture due aux guerres napoléoniennes. En 1825, il obtint son doctorat de théologie avec mention, et fut ordonné prêtre l'année suivante.

Il fut nommé vice-recteur du Collège des Anglais en 1827, recteur en 1828, alors qu'il n'avait même pas vingt-six ans. Il conserva cette fonction jusqu’en 1840. Depuis toujours un étudiant zélé, et spécialiste de l'Antiquité, il consacrait la plus grande partie de son temps à l'étude des manuscrits orientaux conservés à la Bibliothèque vaticane. En 1827, la publication d’un volume intitulé Horae Syriacae, laissa présager une carrière universitaire brillante.

Le pape Léon XII le nomma conservateur des manuscrits arabes à la Bibliothèque vaticane et professeur de langues orientales à l’Université Romaine. À cette époque, Wiseman entretenait des relations étroites, en personne ou par correspondance, avec Angelo Mai, Christian Bunsen, Thomas Burgess (évêque de Salisbury), Friedrich August Tholuck et Kluge. Ses travaux universitaires furent limités par la demande papale de prêcher devant les Anglais résidant à Rome. La publication de ses conférences, sous le titre de On the Connexion between Science and Revealed Religion frappa beaucoup, et justement, les esprits ; sa thèse était en effet que l'enseignement scientifique avait été généralement considéré comme s'opposant à la doctrine chrétienne, mais qu'une étude plus poussée montrait qu'une réconciliation était possible. En 1835-1836, il voyagea en Angleterre, et donna des conférences sur les principaux points de doctrine catholiques à la Sardinian Chapel, à Lincoln’s Inn Fields, ainsi que dans l’église de Moorfields.

Le rétablissement de la hiérarchie catholique en Angleterre

En 1840, Nicholas Wiseman fut ordonné évêque, et nommé coadjuteur de Thomas Walsh, vicaire apostolique pour le district central d'Angleterre. Il fut également nommé président d'Oscott College, près de Birmingham. Sous sa présidence, Oscott devint un point de ralliement des catholiques anglais, mais de nombreux non-catholiques et des étrangers lui rendirent également visite. À partir de 1845, les convertis d'Oxford donnèrent de nouvelles responsabilités à Wiseman. En effet, la plupart d'entre eux se trouvaient désormais sans moyens de subsistance, et les catholiques d’ancienne origine refusaient de les accueillir. Sur ses conseils, Newman et ses proches partirent donc pour Rome, avant d'exercer leur ministère en Angleterre. Peu après l'élection de Pie IX, Wiseman fut nommé vicaire apostolique pour le district de Londres.

Revenant de Rome en 1847, il agit comme un envoyé diplomatique du pape, afin d'assurer que le gouvernement britannique soutiendrait la politique libérale du nouveau pape. En réponse, Lord Minto fut envoyé à Rome, en tant que représentant officiel du gouvernement britannique, mais cette politique de Pie IX tourna court. Demeurant à Londres, à Golden Square, Wiseman se consacra alors activement à ses nouveaux devoirs, notamment auprès des plus pauvres. Il établit avec zèle des communautés religieuses d'hommes et de femmes, encouragea les retraites et l’activité missionnaire. Le 4 juillet 1848, il prêcha dans la nouvelle église Saint-George (Southwark) devant 14 évêques, 240 prêtres et des membres de six ordres religieux, un événement unique depuis la Réforme en Angleterre.

Les progrès du catholicisme en Angleterre étaient réels, mais Wiseman fut contesté par une minorité du clergé catholique anglais, qui s'opposait à son ultramontanisme, son « zèle romain et ses innovations », notamment l'introduction d’images sacrées dans les églises, et l’encouragement des cultes de la Vierge Marie et du Saint Sacrement, jusque-là inconnus des fidèles catholiques anglais. En juillet 1850, il apprit que le pape songeait à l'élever au cardinalat, et espéra être rappelé à Rome. Mais, une fois arrivé, il comprit que son élévation, et sa nomination comme archevêque de Westminster faisaient partie de l'objectif du Saint-Siège de restauration de la hiérarchie catholique en Angleterre, rétablie le 19 septembre 1850 par un bref papal. Le 7 octobre, Wiseman écrivit une lettre pastorale, datée « de la porte flaminienne », une expression correcte diplomatiquement, mais ressentie comme une provocation par les protestants. Dans ce texte, Wiseman évoquait avec enthousiasme, sur un ton légèrement pompeux, le « retour de l'Angleterre catholique sur son orbite, au firmament ecclésiastique ».

Wiseman revint en Angleterre en passant par Vienne. Lorsqu'il arriva à Londres, le 11 novembre, le pays tout entier était révolté par l' « agression papale », qu'on voyait comme une atteinte injustifiable à l'intégrité territoriale du pays. On craignit alors pour la vie de Wiseman, menacée par la violence du sentiment populaire. Mais il fit preuve de calme et de courage, répondant par un admirable Appeal to the English People, un pamphlet de trente pages, où il expliquait la nature de l'action du pape, et en appelait aux principes de tolérance des Anglais pour justifier le rétablissement de la hiérarchie diocésaine. En conclusion, il opposait la domination qu'il pourrait être tenté d'exercer sur Westminster à ses devoirs envers les catholiques pauvres du diocèse, qui seuls comptaient réellement à ses yeux. Des conférences à Saint-George (Southwark), calmèrent modérément l’indignation populaire. En juillet 1852, il réunit à Oscott le premier synode provincial de Westminster, lors duquel Newman prêcha son sermon dit du « Second Spring ». À cette date, le rêve de Wiseman d’une conversion rapide de l'Angleterre à la foi catholique semblait presque possible. Mais de nombreuses difficultés surgirent avec les fidèles et le clergé catholique anglais, notamment la suspicion à l’égard des nouveaux convertis, et à l'égard de leur ultramontanisme fervent, comme celui de Manning, qui s'opposait à la prudence et à la discrétion formelle des catholiques traditionnels.

En 1854, il fut présent pour la proclamation à Rome du dogme de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, et publia la même année un roman historique à succès, Fabiola, sur l’Église au temps des catacombes.

En 1855, Wiseman demanda un coadjuteur, et on lui adjoignit George Errington, évêque de Plymouth, un ami d'enfance, sous le titre d’archevêque titulaire de Trébizonde. Deux ans plus tard, Henry Manning fut nommé prévôt de Westminster, et établit à Bayswater la communauté des Oblats de saint Charles. Ces années furent assombries par l’hostilité profonde d'Errington à l'égard de Manning, et même à l'égard de Wiseman, dans la mesure où il était supposé être soumis à l'influence de Manning. Finalement, en juillet 1860, le pape retira à George Errington sa charge et le droit de succession qui lui était attaché, et il se retira à Prior Park, près de Bath, où il mourut en 1886.

Pendant l’été 1858, Wiseman se rendit en Irlande, où, en tant que cardinal d’origine irlandaise, il fut reçu avec enthousiasme.

Page générée en 0.225 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise