Le nombre plastique, de symbole ψ (à lire psi), est l'unique solution réelle de l'équation du troisième degré :
ψ3 = 1 + ψ
et qui s'exprime par :
C'est un nombre algébrique irrationnel.
À l'instar du nombre d'or, il est à la base d'un système de proportions qui fait partie d’une méthode générale de conception en Arts plastiques. En ce qui concerne le nombre plastique, ce système a été introduit par Hans van der Laan (1904-1991), moine bénédictin et architecte des Pays-Bas. Il fut également étudié par l’ingénieur polytechnicien français Gérard Cordonnier qui appelle ce nombre nombre radiant.
Le nombre plastique est lié à la suite de Padovan.
Mathématiquement, le nombre plastique est la seule solution réelle de l'équation
De l'égalité ψ3 = ψ + 1 se déduisent d'autres égalités démontrables en remplaçant ψ3 par ψ + 1. Parmi celles-ci, on peut citer
qui sont directement liées au découpage d'un segment imaginé par Gérard Cordonnier.
On peut citer aussi
qui fait de ψ le seul nombre à être, avec le nombre d'or, un nombre morphique. Un nombre morphique est un réel solution conjointe de deux équations de la forme
Ce résultat fut démontré en 2001 par Jan Aarts, Robbert Fokkink, Godfried Kruijtzer.
Cette même égalité permet d'exprimer certaines puissances de ψ comme somme infinie de ses puissances négatives:
ou bien comme itération infinie de racines cubiques
Le nombre ψ est la limite de la suite obtenue en prenant le quotient de termes consécutifs dans la suite de Padovan
Les deux derniers quotients fournissent un encadrement de ψ inférieur à 5.10 − 4
C'est aussi le plus petit nombre de Pisot-Vijayaraghavan.
En 1924, Gérard Cordonnier invente une variante de la division d'un segment entre moyenne et extrême raison en imaginant le découpage d'un segment en trois parties définissant 6 sections en progression géométrique. Il démontre que la progression géométrique est de rapport ψ, racine de X3 − X − 1. Il appelle ce nombre "nombre radiant" et en étudie les propriétés tant mathématiques, qu'esthétiques et symboliques. En 1958, il décide d'écrire un livre, Au-delà du nombre d'or: le nombre radian qu'il n'aura jamais le temps de terminer.
D'après l'architecte et moine Hans van der Laan, les dimensions respectives de deux objets sont perceptibles lorsque la plus grande dimension d'un objet est égale à la somme des deux plus petites dimensions de l'autre. Le principe est de construire une pièce dont les dimensions soient telles que, quand on remplace la plus petite dimension de l'une par la somme des deux plus petites, on obtient alors la plus grande dimension d'une pièce de mêmes proportions que la précédente. Si on appelle
Si l'on appelle ψ, le rapport
où l'on reconnait en ψ l'unique racine réelle du polynômeX3 − X − 1.
Les dimensions de la pièce en question sont, donc, en rapport de ψ.
L'architecte Padovan, reprenant les calculs de Van der Laan, montre qu'en partant d'un cube et, en remplaçant systématiquement la plus petite des dimensions par la somme des deux plus petites, on obtient, au bout de plusieurs itérations, un pavé dont les dimensions se rapprochent de celles d'un pavé recherché. Il construit à cet effet une suite qui porte son nom.
Cette construction est à rapprocher de celle du rectangle d'or, en dimension 2, et de la suite de Fibonacci. Cette ressemblance fait dire à Ian Stewart que le nombre plastique est le cousin du nombre d'or.