Pour la sortie japonaise, le nom du jeu fut changé en Abe a GoGo par l'éditeur SoftBank, qui s'est chargé de la distribution nippone et seule la version PlayStation fut d'abord sortie, le 11 décembre 1997. D'autres changements furent apportés, notamment dans le logo Mudokon Pops! présent dans le jeu, et représentant une tête de Mudokon transpercée par une pique. À la place, la version japonaise montre une version plus « joyeuse », sous la forme d'un bâtonnet de glace de la même couleur qu'un Mudokon, avec des yeux et les lanières de cuir croisées que possèdent tous les Mudokons esclaves autour de la bouche. Le design d'Abe et des autres Mudokons fut lui aussi modifié. En effet, certains Japonais auraient été offensés par le fait que les Mudokons possèdent 4 doigts, à cause d'une historique classe sociale japonaise d'emballeurs de viande qui était considérée comme inférieure dans la société. Avoir 4 doigts, ou en présenter 4 à une autre personne revient au Japon à insinuer qu'on appartient à cette classe, car il est devenu symbolique pour les emballeurs de viande de perdre un doigt dans un accident de travail. On peut également faire un parallèle avec le yubitsume des yakuzas japonais. Oddworld Inhabitants dut donc changer les mains des Mudokons pour mettre 3 doigts.
La version PC sort quant à elle le 23 février 2001.
Le développeur fit des designs modifiés un modèle permanent, et dans les versions ultérieures du jeu en dehors du Japon, c'est le modèle à 3 doigts et un changement du packaging qui fut placé. Les jeux et médias suivants considérèrent ces changements comme un nouveau canon.
Sur les versions PlayStation (excepté au Japon) du jeu, si le joueur a sauvé les 99 Mudokons du jeu, une nouvelle cinématique de fin supplémentaire, nommée « Ange Gardien », en complément de la fin heureuse, est débloquée, durant laquelle on voit Abe harcelé par une étrange machine nommée « The Shrink » et dotée d'une intelligence artificielle surdeveloppée. La vidéo est remarquable pour son exclusivité PlayStation (la version PC ne la contient pas), et pour sa présentation d'un personnage totalement nouveau dans l'univers d'Oddworld.
The Shrink était visiblement un personnage d'une campagne de publicité antérieure à la sortie du jeu, qui devait inclure des apparitions télévisuelles, et qui aurait été finalement abandonnée.
Critiques de la presse spécialisée | |
Revue/Site | Note |
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Gamespot | 8,4 sur 10 8,1 sur 10 |
GamePro | 9 sur 10 |
Edge | 8 sur 10 |
IGN | 7,5 sur 10 |
Joypad | 94 sur 100 |
Depuis sa sortie en 1997, le jeu reçoit de nombreuses critiques positives. Le magazine Edge décrit le jeu comme « un excellent jeu de plate-formes innovant et avec un excellent character design ». Gamespot donne 8,4/10 à la version PlayStation et le décrit comme « le jeu de plate-formes idéal, combinant action et puzzles à la perfection pour faire le jeu intelligent, engagé, et surtout, amusant ». Animation World Magazine applaudit plusieurs aspects du jeu, affirmant que « le jeu avait parmi les meilleurs graphismes et animations jamais vus » et commente « son gameplay sophistiqué ».
Les graphismes sont considérés comme excellents par de nombreux magazines, et malgré le fait que le jeu soit en 2D, il possède des éléments graphiques appartenant à la 3D. PC Zone remarque que « les développeurs avaient créé un superbe environnement visuel pour qu'Abe s'y promène », et GamePro décrit les graphismes comme « tape-à-l'oeil ». The Adrenaline Vault offre un 5/5 et applaudit les graphismes comme une « parfaite création digitale ».
L'univers sonore du jeu est également très apprécié. Gamespot lui décerne un 9/10. D'autres magazines signalent que « la composition est prodigieuse, la qualité de la bande-son des cinématiques remarquable et que la musique accompagnant les animations est magnifique ».
La plupart des critiques négatives du jeu sont axées sur le système de sauvegarde. Edge ajoute que « Oddworld demande un certain niveau d'engagement pour progresser ». Le Science Fiction Weekly écrit que « le gameplay innovant crée une courbe d'apprentissage raide. La difficulté initiale du jeu est aggravée par un système de sauvegarde qui peut obliger à refaire plusieurs fois des sections difficiles ». The Adrenaline Vault signale que « malgré le nombre illimité de vies, il peut être extrêmement frustrant de refaire la même séquence de jeu un milliard de fois parce qu'une simple erreur cause un retour au début du challenge » et PC Zone note que « la progression semble basée sur la tentative et l'erreur, ce qui implique de rejouer les niveaux et de serrer les dents. Tout cela peut être souvent frustrant, surtout quand Abe revient au début du niveau dès qu'il meurt ». La suite directe de l'Odyssée, l'Exode d'Abe, intègre un système nommé Quicksave en plus de la sauvegarde normale permettant, lors du passage dans un niveau, de revenir au dernier Quicksave à chaque mort, rendant les points de contrôle inutiles.
Malgré quelques critiques négatives, le jeu remporte de nombreux prix, incluant le Prix Nobel du PC Computing Magazine de décembre 1997, l'E3 Showstopper de GamePro en août 1997 et le prix de la meilleure réalisation lors du Festival Mondial de l'Animation 1997.