Palais de l'Élysée - Définition

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Introduction

Palais de l'Élysée
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Présentation
Période ou style classique
Type Hôtel particulier
Architecte Armand-Claude Mollet
Date de construction 1718-1722
Destination actuelle Présidence de la République française
Protection monument historique
Géographie
Latitude
Longitude
48° 52′ 12.52″ Nord
       02° 18′ 59.35″ Est
/ 48.8701444, 2.3164861
 
Pays France  France
Localité Paris

 

Palais de l'Élysée

 

Le palais de l’Élysée est le siège de la présidence de la République française et la résidence officielle du président de la République depuis la IIe République (1848 à 1851). Il est situé 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, dans le 8e arrondissement.

(M)  Ce site est desservi par les stations de métro Concorde et Champs-Élysées - Clemenceau. et situé à proximité de la gare des Invalides sur le (RER) .

Histoire

L'hôtel du comte d'Évreux

En 1715, Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, sollicite du régent Philippe d'Orléans la capitainerie des chasses de Monceaux. Ce dernier aimant se moquer des courtisans désargentés lui rétorque : « Je vous l'accorderai lorsque je pourrai vous en porter moi-même le brevet dans un hôtel à vous ». La moquerie affecte directement le comte qui n'a pas de demeure digne de ce nom ; Saint-Simon disait d'ailleurs de lui : « Tout ce qu'il avait en lui était tourné à l'ambition ». Il vend alors au célèbre banquier John Law son comté de Tancarville, en Normandie pour 732 000 livres (alors qu'il l'avait acheté dix ans auparavant à la duchesse de Nemours pour juste 350 000 livres) et rachète deux terrains d'une dizaine d'hectares pour 77 000 livres, situé entre l'actuelle rue du Faubourg-Saint-Honoré, alors simple chaussée menant au village du Roule, et le Grand Cours (Champs-Élysées). Il n'y alors encore aucun hôtel particulier, mais des jardins maraîchers, mais le projet de construction de la future avenue des Champs Élysées va rapidement y amener architectes et aristocrates. L'ancien propriétaire du terrain, l'architecte et contrôleur des bâtiments du Roi Armand-Claude Mollet (futur architecte de Louis XV), est alors aussi chargé par le contrat de vente d'y construire un hôtel destiné à la résidence du comte d'Évreux.

Mais pour payer la construction et s'assurer un train de vie en accord avec son rang, le comte d'Évreux épouse la fille de l'homme d'affaires Antoine Crozat, ce qui lui apporte une dot de 2 000 000 livres. Elle a alors douze ans et lui trente-deux. Le souci des nobles de la fin du règne de Louis XIV est alors de trouver de l'argent, dépensé dans les fastes de la Cour et les guerres ; le souci des bourgeois, de s'élever socialement : cette union est un exemple de ce qui avait beaucoup cours en ces temps. Mais le comte, désirant rester célibataire et fortuné, congédie sa jeune épouse en 1720, le jour du bal de l'inauguration de l'hôtel. Le comte, ayant spéculé sur le système de Law (notamment sur la Compagnie des Indes), retire assez d'argent pour rembourser, à son beau-père, la dot de son épouse. Celle-ci meurt à l'âge de vingt-neuf ans et son père n'aura alors de cesse que de vouloir plus d'argent du comte, arguant du fait que la banqueroute de Law a bouleversé la valeur de la monnaie.

Un somptueux édifice

Édifié entre 1718 et 1720 et décoré entre 1720 et 1722, l'hôtel d'Évreux est aménagé selon les principes d'architecture en vogue à l'époque. Il y a un corps de bâtiments de deux étages, élevé sur un vaste sous-sol. Il reste l'un des meilleurs exemples du modèle classique : il commence par un vestibule dans l'axe d'une cour d'honneur, d'un appartement de parade avec un grand salon en son milieu ouvert sur le jardin, un corps central à trois degrés et deux ailes de part et d'autre en simple rez-de-chaussée (qui servent de petits appartements au compte). La vaste cour d'honneur est bordée de deux murs à arcades et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques. L'ordonnancement des lieux permet alors toutes les adaptations souhaitées par les propriétaires successifs. Il n'y a pourtant pas encore d'escalier d'honneur, mais que des coursives et le premier étage n'est ni meublé ni décoré, le compte considérant que les travaux lui ayant assez coûtés et qu'il vivait au rez-de-chaussée, pensait que de toute manière, le Régent ne voudrait pas visiter l'étage, mais se contenterait des salons d'apparat.

Les décors intérieurs sont de style Régence. Il est à noter le nombre important de boiseries. Le décor des salons de réception, bien que modifié au cours des siècles, conserve l'essentiel de son aspect d'origine. L'abbé Antonini, en visite, déjà frappé par un « tableau mouvant » (ce qui est alors très moderne) déclare en outre être étonné par « les lustres qui étaient du dernier beau ».

Comme il l'avait promis, le Régent vient en personne apporter le brevet au comte, rajoutant en plus 140 toises (530 mètres carrés) de terrains pour le féliciter d'avoir relevé le défi, ce qui permet de fermer le récent jardin à la française. À sa mort en 1753, le comte d'Évreux laisse un hôtel admiré de tous ses contemporains. Il démissionne pourtant de ses charges et vit reclu dans son hôtel, avec sa gouvernante, Mlle de La Haye, son officier d'ordonnance,Fline, et des laquais, piqueurs et cochers.

La résidence de Madame de Pompadour

En 1753, le roi Louis XV achète alors l'hôtel pour en faire la résidence parisienne de la marquise de Pompadour, une de ses favorites. La vente a lieu le 24 décembre de la même année, au Châtelet de Paris. M. Lenote est curateur, Me Melin, notaire ; une estimation est faite par l'architecte Desmaisons. Il en coûte 730 000 livres.

Elle y fait de nombreuses transformations. Celle qui possède depuis quelques années le marquisat de Pompadour suit sa devise « Mon plaisir n'est pas de contempler l'or de mes coffres, mais de le répandre ». Mais les travaux sont en réalité à la charge du royaume de France. La marquise presse Lassurance, son architecte favori, de réaménager la chambre des Parades et le premier étage, alors que le jardin se voit garni de portiques et de charmilles et même de cascades, d'un labyrinthe et d'une grotte dorée. Aimant jouer les bergères, comme le veut la mode du « retour à la nature », elle y fait aussi paître un troupeau de moutons aux cornes dorées et au cou enrubanné : un jour où Madame de Pompadour décide de les laisser entrer dans son boudoir, effrayés, ils saccagent la pièce.

La propriété de Bathilde d'Orléans

Neuf ans après le décès de la marquise, en 1773, l'hôtel devient la propriété du banquier Nicolas Beaujon : il agrandit le domaine et remanie la décoration des intérieurs. Il conserve la propriété jusqu'en août 1786, date à laquelle il le vend en viager au roi Louis XVI. Ce dernier fait transformer l'hôtel par l'architecte Étienne-Louis Boullée : il fait notamment prolonger l'aile des Petits Appartements vers les Champs-Élysées et aménager une galerie pour exposer sa collection de tableaux, parmi lesquels La Bohémienne de Frans Hals et Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune ; il fait également réaménager le parc à l'anglaise. La dernière occupante de l'hôtel est Louise-Marie-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, qui s'y installe en 1787.

Fille du duc d'Orléans, sœur de Philippe Égalité, tante de Louis-Philippe Ier, mère du duc d'Enghien, belle-fille du prince de Condé, qui occupe précédemment les lieux, elle achète à Louis XVI, son cousin, l'hôtel d'Évreux. Son mari, le duc de Bourbon, l'abandonne assez rapidement après leur mariage : leur séparation est officielle en 1781, ce qui la conduit à ne plus être la bienvenue à la Cour.

L'hôtel d'Évreux est rebaptisé « palais de l'Élysée », en raison de l'avenue toute proche des Champs-Élysées. La duchesse s'y installe avec une fille adultérine, née d'une aventure avec un officier de la marine. Très fantasque, passionnée de chiromancie, d'astrologie et de sciences occultes, elle s'y adonne dans les salons du palais en compagnie de personnalités comme le magnétiseur Mesmer, l'oracle Catherine Théot ou encore Suzette Labrousse.

Citoyenne Vérité

Pendant la Révolution française, Bathilde d'Orléans est surnommée « citoyenne Vérité », en raison de son nouvel esprit républicain. Elle offre au gouvernement son palais de l'Élysée. Elle subit néanmoins les représailles de la fuite en Autriche de son neveu Louis-Philippe d'Orléans, en avril 1793 : tous les membres de la famille des Bourbons sont emprisonnés par la Convention. La duchesse est emprisonnée à la prison du fort Saint-Jean, à Marseille un an et demi et ne réchappe que miraculeusement à la Terreur : elle est en outre libérée en 1795 et retrouve son palais parisien.

Le palais de l'Élysée a néanmoins beaucoup souffert pendant ces troubles années. Le domaine a successivement accueilli l'Imprimerie nationale, la commission de l'envoi des Lois puis le dépôt national de meubles provenant des saisies d'émigrés ou de condamnés. Elle ne peut plus entretenir cette grande demeure et est obligée de louer le rez-de-chaussée à Hovyn, un négociant flamand qui y organise des bals populaires.

Le café-concert

Sous le Directoire, les Parisiens cherchent l'amusement, le souvenir de la Terreur étant encore palpable. Le rez-de-chaussée du palais de l'Élysée devient alors, sous l'égide du négociant flamand Hovyn, un café-concert. Y ont aussi lieu des expositions, des concerts, des salons de lecture ou des bals ; mais les « chambres privées » constituent l'endroit le plus significatif de cette période, où se rencontrent les amants d'une nuit.

L'inauguration est fastueuse : un ballon posé dans les jardins emmène un mouton dans les airs et le lâche avec un parachute. Le succès est là, les créoles Fortunée Hamelin et Joséphine de Beauharnais étant des habitués, à l'instar des Incroyables et des Merveilleuses.

Les travaux de Joachim Murat

Le Consulat, en 1799, met fin à ces années de folie : le beau-frère du Premier consul Napoléon Bonaparte, le maréchal de France Joachim Murat achète la propriété à la fille ruinée de Hovyn et y entreprend d'énormes travaux. Il s'y installe avec son épouse Caroline Bonaparte et en fait une de ses nombreuses et luxueuses demeures.

La restauration est confiée aux architectes Barthélémy Vignon et Jean-Thomas Thibault. Sont construits le vestibule d'honneur garni de portes vitrées, une grande salle de bal (actuel salon Murat, lieu du Conseil des ministres) et surtout le grand escalier, la rampe étant constituée de palmes d'or. Le rez-de-chaussée sert à de grandes réceptions, le premier étage au maréchal, le deuxième aux enfants et l'aile est à Caroline Bonaparte. Cette dernière crée notamment le « salon d'argent », une pièce somptueuse aux murs tendus d'argent et aux magnifiques boiseries.

Le palais de l'Élysée sous le Premier Empire

C'est sous le règne de Napoléon Ier que l'histoire du palais se lie à l'histoire de France. Murat parti pour Naples, l'empereur occupe l'hôtel particulier jusqu'à la campagne de France, après une courte occupation par Joséphine de Beauharnais.

En 1814, après la défaite, le tsar Alexandre Ier de Russie, grand adversaire de l'Empereur, prend possession du bâtiment. Néanmoins il ne désire pas rentrer comme un conquérant dans la capitale, car il admirait son rival et méprisait les Bourbons : il ne porte donc pas son uniforme de cérémonie et rend visite à Joséphine de Beauharnais au château de Malmaison. Au palais, il reçoit Chateaubriand, qui lui fait part de sa haine pour Napoléon Ier et organise des dîners pour arriver à faire s'entendre noblesse d'Empire et noblesse de robe. La duchesse Bathilde d'Orléans profite des turbulences de ces années pour aller demander au tsar le palais de l'Élysée ; il refuse, mais lui offre l'hôtel Matignon.

La période des Cent-Jours permet à l'Empereur d'habiter, quelque temps, l'hôtel. Il dicte à son frère sa reddition dans le salon d'argent « Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Ma vie politique est terminée et je proclame mon fils, sous le nom de Napoléon II, Empereur des Français ».

Le drame du duc de Berry

Portrait du duc de Berry.

Le nouveau régime, la Restauration, amène Louis XVIII sur le trône de France : récupérant au passage les biens spoliés par les différents régimes, le nouveau roi fait don du palais de l'Élysée à son héritier le duc de Berry qui y emménage avec son épouse Marie-Caroline en 1815. Loin de la Cour, aux Tuileries, ils profitent d'une vie insouciante en allant par exemple écouter de la musique sur les Champs-Élysées, mais se faisant souvent chasser sous les injures, car n'ayant pas d'argent sur eux et n'étant pas connus du public.

Mais leur principale préoccupation est de donner un héritier. Après deux enfants mort-nés, le médecin accoucheur est accusé d'incompétence, le duc de Berry pensant toutefois à quelque chose « qui n'était pas de saison, sur un canapé, en habit de cour, en revenant d'une réception ». Les doutes sont dissipés quand naît une fille, mais la primauté mâle sur la couronne de France les oblige à attendre un garçon. En 1820, Marie-Caroline est enceinte : elle se soumet alors à un régime draconien qui lui interdit toute sortie ou réception. Mais le 13 février, contournant la règle, ils sortent à l'Opéra, où comble de malchance, le duc de Berry est assassiné. Son épouse rentre au palais dans une robe tachée de sang et après quelque jours de dépression, déménage aux Tuileries où elle accouche du futur comte de Chambord.

Le palais de l'Élysée sous la IIe République et le Second Empire

La IIe République

Le parc du palais sous la IIe République.

Pendant le gouvernement provisoire de la IIe République, le palais prend le nom d'« Élysée national ». S'y retrouve la commission des secours où siège le célèbre et très populaire chansonnier Béranger qui y reçoit un jour l'hommage de 800 chanteurs, musiciens et mendiants des rues.

Par décret l'Assemblée nationale assigne le palais comme résidence du président de la République. Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République élu au suffrage universel en 1848, s'installe en effet au palais et non pas aux Tuileries, souvenir de l'Empire et de la royauté.

L'hôtel est certes délabré, mais le président en profite pour l'aménager dans un style londonien qu'il a pu étudier durant ses années d'exil. Des réceptions sont organisées où défilent Victor Hugo, Lamartine, Eugène Delacroix ou encore Alfred de Musset.

Mais ne pouvant se représenter, le président tente un coup d'État à la troisième année de ses quatre de mandat : il devient empereur sous le nom de Napoléon III. La décision est prise lors d'une réunion secrète, le 1er décembre 1852, à laquelle il convie dans le salon d'argent son demi-frère, le duc de Morny, et d'autres conjurés, après une réception en l'honneur du préfet Georges Eugène Haussmann.

Le Second Empire

Célibataire, Napoléon III remarque que les cours d'Europe ne se pressent pas pour proposer une promise au neveu de l'ennemi d'hier. C'est finalement un mariage d'amour qui a lieu avec Eugénie de Montijo, laquelle passe au palais de l'Élysée sa dernière nuit de jeune fille.

En 1853, Napoléon III décida de la rénovation complète du palais par un nouvel architecte, Joseph-Eugène Lacroix. Les structures actuelles du palais proviennent pour l'essentiel de cette époque, et l'ensemble de ces travaux, qui s'achevèrent en 1867, constituent les derniers grands aménagements : les ailes latérales, une nouvelle salle à manger dans le prolongement du salon Murat sont construites ainsi que la grande entrée (aujourd'hui toujours utilisée). L'aménagement le plus étrange est certainement le souterrain secret reliant l'hôtel numéro 18 de la rue à la sacristie de la chapelle du palais : cet hôtel loge alors Louise de Mercy-Argenteau, maîtresse de Napoléon III. Des tableaux des souverains européens sont accrochés aux murs du salon de l'Est (la reine Victoria ou le pape Pie X).

Le palais de l'Élysée sous les IIIe, IVe et Ve Républiques

Réception dans les jardins du palais, par le couple présidentiel Thiers.

La chute de Napoléon III en 1871, met fin à l'époque monarchique du palais. En 1873, le nouveau président Patrice de Mac Mahon y reçoit le shah de Perse Nasseredin Shah et s'installe définitivement dans le palais à partir de septembre 1874. Mais ce n'est que par la loi du 22 janvier 1879 que l'Élysée devient officiellement la résidence des présidents de la République française.

Mac Mahon fait agrandir l'ancienne salle de bal de Napoléon III (actuel salon Napoléon III) pour en faire une salle à manger d'honneur. Elle est doublée par son successeur, Jules Grévy, d'une serre, l'actuel « jardin d'hiver ». C'est ce dernier également qui fait installer les premières lignes téléphoniques, reliant les postes de garde du palais aux casernes voisines. Sadi Carnot, voulant donner de la majesté à la fonction présidentielle, fait réaliser l'actuelle salle des fêtes, inaugurée en 1889, donnant son aspect définitif extérieur à l'édifice. De plus, il équipe le bâtiment central d'électricité. Les modifications ultérieures toucheront essentiellement le décor intérieur et la modernisation des installations (le premier ascenseur est mis en place sous Armand Fallières, quand Raymond Poincaré complète l'électrification de l'Élysée, installe les premières salles de bains et le premier calorifère, Albert Lebrun instaure le chauffage central).

L'entrée du palais de l'Élysée, en 1900.

Abandonné entre 1942 et 1946 (l'amiral Darlan l'a occupé quelques temps), il est entièrement rénové et transformé par Vincent Auriol en 1947 : l'horloge du fronton, les fenêtres adventices du corps central et la verrière servant de vestiaire installée par Sadi Carnot le long de la façade nord du bâtiment central (donnant sur la cour d'honneur) sont supprimées, ce qui permet de rétablir les sculptures primitives, de reconstituer les fenêtres du rez-de-chaussée (dont certaines avaient été transformées en porte) avec leurs balcons de fer forgé et de relever le niveau de la cour d'honneur. Les réverbères en fonte de Napoléon III sont quant à eux remplacés par des lanternes en fer forgé appliquées sur les parois. Les cuisines et les vestiaires sont installés en sous-sol.

Charles de Gaulle, à partir de 1958, définira l'organisation générale de l'intérieur du palais qui perdure jusqu'à aujourd'hui : au bâtiment central et l'aile ouest les fonctions officielles (le rez-de-chaussée et l'aile servant aux réceptions et réunions officielles d'apparat, l'étage étant réaménagé pour accueillir les bureaux du président et de ses principaux collaborateurs), à l'aile est les appartements privés (irrégulièrement occupés par les présidents qui s'attacheront pourtant tous à en changer la décoration) et aux communs entourant la cour d'honneur les bureaux de ses conseillers techniques, chargés de mission et de certains services techniques.

Le palais est ouvert une première fois au public le 14 juillet 1977 par Valéry Giscard d'Estaing, mais l'expérience ne put être renouvelée en raison de la forte affluence de visiteurs, ingérable pour les services de sécurité (en trois heures, près de 10 000 visiteurs ont défilé en file continue dans les salons du rez-de-chaussée). Chaque année depuis 1990, lors des journées du patrimoine, le palais de l'Élysée est ouvert au public, certaines salles des appartements de l'aile Est ayant notamment été rajoutées à la visite à partir de 2007.

L'entrée du palais de l'Élysée, en 2009.

Vers un changement de résidence du président de la République ?

Au début de sa présidence, Charles de Gaulle trouve le palais peu adapté à la fonction. Le transfert de la présidence vers un autre lieu est étudié, plus particulièrement vers les Invalides ou le château de Vincennes pour disposer de plus de place, assurer une meilleure sécurité et pouvoir y accéder par hélicoptère. Ce projet n'a pas de suite, pas plus que celui de Valéry Giscard d'Estaing qui dit avoir songé à l'École militaire en 1978 et celui de François Mitterrand qui, dès son investiture le 21 mai 1981, envisage pareil transfert aux Invalides. La question est de nouveau à l'étude début 2008, mais la crise économique de 2008-2009 rendrait peu compréhensible ce changement nécessairement coûteux.

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