Nicolas Beaujon charge en 1773 Étienne-Louis Boullée de redessiner les jardins. La propriétaire, Madame de Pompadour, souhaiterait se conformer à la mode en vigueur, c'est-à-dire les jardins à l'anglaise. Des arbres sont plantés, des allées sont dessinées et une rivière est même créée.
Bathilde d'Orléans ordonne la construction, peu avant la Révolution française d'un jardin paysager assez fantasque, avec notamment une cascade artificielle, un moulin et une laiterie, entourés de ponts et de statues. Ces fantaisies sont enlevées sous la Restauration et le parc est laissé à l'abandon pendant le Second Empire.
Sous la IIIe République, ladite grille du Coq est créée, au fond du parc, par Adrien Chancel (qui a également supervisé la construction de la salle des fêtes) à la demande du président Émile Loubet. Elle est réputée pour servir d'entrée aux invités officieux. C'est par là que le général de Gaulle quitta l'Élysée.
Le jardin de deux hectares se présente de nos jours sous l'aspect d'une longe pelouse incurvée, bordée d'arbres, de fleurs, de bosquets, d'un labyrinthe et d'une fontaine. Chaque année, il est le lieu de la traditionnelle garden-party du 14 juillet où le président de la République invite des invités de marque sur le plan politique, artistique ou social; il est également ouvert en septembre, ainsi que le reste du palais, lors des journées du patrimoine.
Le parc compte cent espèces d'arbres et d'arbustes. Les plus vieux datent de l'époque de la duchesse Bathilde d'Orléans et le plus gros est un platane de 5 mètres 20 de circonférence.
Il y a aussi cent variétés de rosiers, trente de rhododendrons. La plantation des fleurs de printemps donne lieu à l'importation de 20 000 bulbes de jacinthes et de tulipes et de 17 000 pour les fleurs d'été. Un bonsaï géant orne également le parc.
Le rectangle découpé par le bâtiment principal et l'aile est (les appartements privés) constitue le jardin d'agrément du couple présidentiel. Autrefois occupé par une roseraie puis par une pièce d'eau, où circulaient des canards, supprimée par Georges Pompidou, il accueille aujourd'hui un petit jardin à la française.
Le palais compte deux entrées : la grande entrée est située rue du Faubourg-Saint-Honoré, l'autre au fond du parc, par la grille du Coq. La grande entrée permet de pénétrer dans la cour d'honneur, et de là dans le palais (et le vestibule d'honneur. Celui-ci se décompose en un bâtiment principal (l'ancien « hôtel d'Évreux » d'origine) de trois niveaux (en comptant les combles) flanqué de deux ailes (Est et Ouest), respectivement de deux et un seul niveaux, s'enfonçant dans le parc, et de communs entourant la cour d'honneur.
Le corps de bâtiment (ou bâtiment principal) est encore appelé « hôtel d'Évreux ».
Le rez-de-chaussée du bâtiment principal a une fonction purement officielle, accueillant des salons d'apparats servant pour les réceptions et rencontres avec les hôtes étrangers ou la réunion du conseil des ministres.
Le vestibule d'honneur, pavé de marbre blanc de Carrare et rouge royal belge, est orné de pilastres doriques. Le président François Mitterrand y installe en 1984 une sculpture d'Arman, nommée hommage à la Révolution française et constituée de 200 drapeaux de marbre blanc à hampe de bronze doré, et le président Nicolas Sarkozy des candélabres de la manufacture royale de Montcenis. Il est éclairé par un lustre de bronze doré à 30 lumières.
Donnant sur la cour d'honneur, c’est dans ce vestibule que le président de la République accueille les hôtes de marque et les chefs d’État étrangers.
L'escalier Murat a été construit, comme son nom l'indique par Joachim Murat, en 1806, aucun escalier d'apparat n'existant à l'époque pour monter à l'étage. Il s'enfonce dans le mur est du vestibule d'honneur et débouche sur l'antichambre du bureau du président de la République.
Les rampes sont ornées de palmes dorées en bois, symboles de la victoire, et sur le palier se dresse une statue de Rodin, La Défense. Sur les murs de l'escalier est accrochée depuis 1811 la toile L'Europe, de François Dubois.
Cet ancien cabinet de toilette de madame de Pompadour puis de la duchesse de Bourbon, ensuite bureau de Napoléon III, situé à l'angle Nord-Est du bâtiment principal, n'est aujourd'hui qu'un semble lieu de passages entre les différents salons d'apparat du palais. Son décor, remontant pour la plupart à l'époque où il était la « chambre verte » de Nicolas Beaujon, a été entièrement rénové en 1992.
Il doit son nom à la tapisserie des Gobelins du mur ouest représentant la rencontre à Tarse de Cléopâtre et Antoine. Au sol est disposé un tapis tissé en 2005 par la Manufacture nationale de la Savonnerie d'après un carton original réalisé sous le règne de Louis XVI et reprenant la composition de celui qui ornait initialement la pièce à la fin du XVIIIe siècle.
« Salon des muses » de Nicolas Beaujon, salle de musique de Madame de Pompadour puis cabinet de travail de Napoléon Ier, Napoléon III décide de dédier la pièce aux plus importants souverains de l'époque, tous représentés par un portrait en médaillon (remplaçant ainsi ceux de la famille impériale installés à l'origine par Murat) : le pape Pie IX, l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier, la reine de Grande-Bretagne et d'Irlande Victoria, le roi d'Italie Victor-Emmanuel II, le tsar de Russie Nicolas Ier, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, la reine d'Espagne Isabelle II et le roi de Wurtemberg Guillaume Ier.
Le salon, situé à l'angle sud-est du bâtiment principal et donnant sur le jardin, accueille sous les IIe et IIIe Républiques le conseil des ministres avant de devenir entre 1947 et 2007 une salle à manger pour les repas officiels en petit comité (pas plus de huit convives) et enfin, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un bureau privé pour le chef de l'État. De ce fait, un mobilier moderne commandé par l'État aux architectes Chaix et Morel en 1997 a été installé, se fondant ainsi dans le décor général datant des XVIIIe siècle et XIXe siècles. Le tapis, dit « Polylobes », tissé en 1999 par la Manufacture de la Savonnerie d'après un dessin du décorateur d'inspiration néoclassique Emilio Terry.
Ancienne chambre de parade des différents propriétaires aux XVIIe siècle et XVIIIe siècles, du comte d'Évreux à Napoléon Ier, elle est particulièrement modifiée par Madame de Pompadour qui transforme la grande alcôve rectangulaire originale encadrant l'ancien lit en une de forme semi-circulaire (d'où son nom, jusqu'à la IVe République et la disparition totale de la niche afin d'y aménager un ascenseur pour les vestiaires sous Vincent Auriol, de « salon de l'Hémicycle », elle avait déjà été réduite sous Murat à une simple niche pour permettre la construction du grand escalier) dont ne subsistent que les colonnes et les pilastres. Un médaillon entre les fenêtres donnant sur le parc témoigne également des modifications de madame de Pompadour, immortalisée dans la pièce par un buste en marbre blanc de 1759 attribué à Jean-Baptiste Pigalle.
Au mur est accrochée une tapisserie du XVIIe siècle représentant un passage de l'Ancien Testament, où Élisée et Élie sont sur un char de feu. Le mobilier est entièrement de styles Louis XV et Louis XVI.
Après avoir servi de manière éphémère comme l'un des lieux de réunion du conseil des ministres sous la IVe République, le salon Pompadour sert au président pour accorder des audiences à des invités de marque et rarement des dîners, comme celui de François Mitterrand avec les chefs d'État européens, après la chute du mur de Berlin, le 18 novembre 1989.
Ancien grand salon de réception de Joachim Murat puis Napoléon III situé dans le prolongement du vestibule d'honneur et donnant sur le jardin, le président Patrice de Mac Mahon a introduit la tradition pour le chef de l'État d'y recevoir les lettres de créances des ambassadeurs étrangers nommés en France, d'où son nom. Il peut également servir de cadre à certaines réceptions officielles, et a accueilli certaines réunions du conseil des ministres sous la IVe République.
Son décor, d'inspiration militaire, est celui d'origine, tel que réalisé par Jules Hardouin-Mansart pour le comte d'Évreux. Il comprend notamment, comme pièces remarquables, une pendule en bronze ciselé et doré reprenant le thème mythologique de la chute de Phaéton et qui a pour particularité d'indiquer les mois, les lunaisons et la position des signes du Zodiaque à partir de son cadran à 24 chiffres, ou encore une statuette équestre en bronze de l'empereur romain Marc Aurèle. Le mobilier quant à lui est essentiellement constitué de sièges garnis de lampas bleu et crème avec pour motif les quatre parties du monde, renvoyant à la fonction diplomatique de la pièce. Le tapis, lui aussi tissé par la Manufacture de la Savonnerie à partir de 1994, a été installé sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Utilisée pour les déjeuners et dîners officiels de taille moyenne (pas plus de 23 convives), le salon des aides de camp abrite un tapis rescapé du palais des Tuileries (qui se trouvait dans la salle du trône de Napoléon Ier, d'où la présence des abeilles impériales aux quatre angles, tandis que l'aigle figurant en médaillon fut remplacé à la Restauration par des fleurs de lys et le chiffre de Louis XVIII). La cheminée de la pièce est une copie de celle située au château de Versailles, dans la chambre à coucher du roi Louis XIV. Son décor d'ensemble a sinon conservé son aspect d'origine, datant du comte d'Évreux. Il donne au sud sur le jardin, à l'est sur le salon des Ambassadeurs et à l'ouest sur le salon Murat.
À l'origine grande salle de réception de Joachim Murat formée à partir d'une petite chapelle et de la salle à manger de Nicolas Beaujon à l'extrémité ouest du bâtiment principal, le salon est orné de deux toiles d'Horace Vernet en l'honneur du beau-frère de Napoléon Ier et représentant respectivement le château de Benrath (situé au bord du Rhin près de Düsseldorf, résidence officielle de Murat en tant que grand-duc de Berg et de Clèves en 1806) et Murat et sa cavalerie passants le Tibre, pendant la campagne d’Italie.
Le décor comprend également une peinture représentant la colonne Trajane (qui servit de modèle à la colonne Vendôme édifiée en l'honneur des victoires des armées napoléoniennes) placée entre les deux fenêtres donnant sur le parc.
Le 10 décembre 1848, le salon Murat sert de bureau de vote pour les élections présidentielles. Sous le Second Empire, il perd son rôle de salle de réception au profit d'une salle de bal construite dans son prolongement, et sert avant tout à la présentation des invités au couple impérial et présidentiel (fonction qu'il détient encore aujourd'hui lors de l'organisation de grands dîners d'État dans la salle des fêtes voisine). Sous la IVe République, il est l'un des lieux de réunion du conseil des ministres avec le salon des Ambassadeurs et celui de l'Hémicycle (actuel salon Pompadour), puis la seule pièce du palais consacrée à cette tâche depuis Georges Pompidou (sous le général de Gaulle, il se tenait à l'étage, près du bureau doré). Ainsi, tous les mercredis matin, le président de la République face au Premier ministre, les ministres, le secrétaire général de l'Élysée et le secrétaire général du gouvernement se réunissent pour gérer les affaires de l'État. La table du conseil occupe pratiquement toute la longueur de la salle, sur laquelle est placée en son centre, entre le chef de l'État et celui du gouvernement, une pendule portative de cuivre jaune, en forme de coffre, afin que tous deux puissent lire l'heure en même temps. Chaque ministre dispose à sa place d'un sous-main et d'un carton nominatif.
Ce salon, situé entre le vestibule d'honneur et le salon Murat, tire son nom des trois tapisseries des XVIIe siècle et XVIIIe siècles installées là par le président Félix Faure et racontant l'histoire du général romain Scipion l'Africain, qui vainquit le Carthaginois Hannibal Barca lors de la deuxième Guerre punique. Ses boiseries, qui constituent l'essentiel du décor mural du salon, ont d'ailleurs été rénovées en 1991 afin de mieux mettre en valeur ces tentures. Le tapis (d'Aubusson en point de Savonnerie) et le lustre à 36 lumières en bronze doré et cristaux de Bohême sont tous deux d'époque Restauration.
Il sert avant tout de lieu d'accueil et de passage pour les invités aux dîners d'État tenus dans la salle des Fêtes qui y attendent d'être présentés au couple présidentiel dans le salon Murat, mais aussi de salon d'attente pour les visiteurs reçus en audience dans une des autres pièces d'apparat du rez-de-chaussée. Les ministres le traversent pour se rendre au conseil des ministres tous les mercredis matins.
L'accès au premier étage se fait par plusieurs escaliers, essentiellement le grand escalier Murat à partir du vestibule d'honneur pour aboutir aux deux antichambres qui desservent les bureaux du président de la République et de ses principaux collaborateurs, aménagés dans les anciens appartements de l'impératrice Eugénie de Montijo qui servent entièrement aux appartements privés présidentiels sous la IIIe République avant d'être affectés, sous le nom d'« appartements royaux » sous la IVe, aux hôtes d'État étrangers de la République.
Lieux de passage obligé avant d'accéder au salon vert (lieu de réunion) et de là au salon doré (bureau officiel du président de la République), ces deux pièces font suite au palais du grand escalier. Dans la première se trouvent une sculpture de samouraï offerte au président Jacques Chirac ainsi qu'une galerie de portraits des présidents de la Ve République aujourd'hui décédés : celui de Charles de Gaulle est de Roger Chapelain-Midy et ceux de Georges Pompidou et François Mitterrand de Hucleux. La seconde est ornée quant à elle d'un bureau en acajou et bronze de style Empire.
Petit bureau d'angle au nord-ouest de l'étage, venant juste après la seconde antichambre.
Salle à manger privée des présidents de la République jusqu'à 1958, à l'angle sud-ouest de l'étage, Charles de Gaulle y tiendra les réunions du Conseil des ministres avant que celles-ci ne déménagent, et cela, jusqu'à nos jours, dans le salon Murat au rez-de-chaussée à partir de Georges Pompidou. Quatre fenêtres donnent sur le parc d'une part, sur l'avenue de Marigny et le toit de la salle des fêtes de l'autre.
Gaston Doumergue y épouse civilement Jeanne Graves le 1er juin 1931, douze jours avant la fin de son septennat. Bureau des aides de camp sous Charles de Gaulle, contigu au sien, et passage obligé pour accéder au salon doré depuis la seconde antichambre, un appareil y permettait éventuellement d'enregistrer les conversations téléphoniques du président avec des chefs d'État étrangers. Devenu ensuite une salle de réunion, elle est affectée par François Mitterrand à son conseiller spécial Jacques Attali. Jacques Chirac en refait un lieu de réunion où il prépare notamment ses déplacements à l'étranger et ses allocutions. Depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française, il sert aux réunions de travail quotidiennes des principaux collaborateurs du chef de l'État, et plus généralement à toute réunion en présence de ce dernier. De même s'y tiennent le Conseil de Défense et les conseils restreints des ministres.
À l'origine grand salon de madame de Pompadour, vaste pièce située au centre du bâtiment avec vue sur le parc, le salon doré est décoré en 1861 par Ovide Savreux (sculpture) et Jean-Louis Godon (peintures) pour l’impératrice Eugénie. Il est notamment orné de tapisseries des Gobelins, dont surtout celle des Muses et d'un lustre Second Empire à 56 lumières en bronze doré et cristaux.
Charles de Gaulle, une fois devenu président de la République, choisit cette vaste pièce pour en faire son lieu de travail et y fait notamment installer le mobilier actuel qui comprend : le bureau de style Louis XV en bois de violette, chef-d'œuvre réalisé au XVIIIe siècle par l'ébéniste et sculpteur Charles Cressent, trois fauteuils, un canapé, six chaises Empire issues de l'ancien salon de Joséphine de Beauharnais au palais des Tuileries, une grande table ronde en acajou et deux consoles de style Louis XVI et le tapis Louis XIV de la Manufacture de la Savonnerie ayant pour thème principal « L'Amour ». Le mobilier n'a connu une transformation qu'entre 1988 et 1995 à l'instigation de François Mitterrand : celui-ci confie ainsi cette tâche en décembre 1983 au designer Pierre Paulin, déjà auteur de la transformation de trois pièces du rez-de-chaussée de l'aile est, dans les appartements privés, pour Georges Pompidou en 1971-1972. L'ensemble alors réalisé comprend 21 meubles au ton dominant bleu avec des liserés en aluminium rouge : un bureau plat et sa console technique, une table basse, un salon de six fauteuils et un canapé, un siège de travail, quatre fauteuils visiteurs, trois tables guéridons, un meuble bas d'environ trois mètres de long, un chevalet et un meuble de télévision. Avant son départ de la présidence en 1995, François Mitterrand remet en place le mobilier d'origine et verse l'ensemble Paulin au Mobilier national.
Tous les présidents de la Ve République (à l'exception de Valéry Giscard d'Estaing qui lui préfère l'ancienne « chambre de la reine », jusque-là dévolue au directeur de cabinet, à l'angle Sud-Est de l'étage, et qui se sert du salon doré comme lieu de réunion avec ses collaborateurs) ont fait de ce salon leur bureau.
Ancienne chambre des chefs d'État hôtes de la présidence de la République jusqu'en 1958, il a servi depuis lors traditionnellement de bureau au secrétaire général de l'Élysée.
Bureau situé à l'angle Sud-Est de l'étage, elle est affectée depuis 1958 au directeur de cabinet du président, à l'exception de 1974 à 1981 où Valéry Giscard d'Estaing l'occupe lui-même, et depuis 2007 où il est affecté au conseiller spécial de Nicolas Sarkozy Henri Guaino. Tendue de damas vert sur lequel se détache une tapisserie Louis XV portant sur la chasse, la pièce est dotée d'un bureau Louis XVI réalisé par l'ébéniste de la Couronne Jean-Henri Riesener.
À l'origine salle de bains privée de l'impératrice Eugénie de Montijo, cette pièce n'a pas perdu son décor d'origine de style Second Empire (notamment ses nombreux miroirs) et sa baignoire a simplement été recouverte d'une banquette. Transformée en boudoir servant, à partir de Charles de Gaulle, d'antichambre aux appartements privés, il est affecté depuis 2007 à Catherine Pégard, conseillère du président de la République en charge du « pôle politique ». À l'angle nord-est de l'étage, il est situé entre l'ancienne « chambre de la reine » et l'accès aux appartements privés.
Les combles ont été une première fois aménagés en appartements privés pour le roi de Rome à la fin du Premier Empire. Ils sont restaurés et retravaillés par l'architecte d'intérieur Alberto Pinto à la demande de Bernadette Chirac pour en faire un espace privatif de 130 m² servant de nouveau lieu de vie (en remplacement du premier étage de l'aile Est) au couple présidentiel, également occupé de manière ponctuelle par Claude Chirac et son fils Martin. Nicolas Sarkozy a également repris à son compte, à celui de ses épouses Cécilia puis Carla Bruni-Sarkozy, et de son dernier fils Louis, les « appartements du roi de Rome » lorsqu'il séjourne au palais (généralement les week-ends).
L'aile orientale du palais, en L et encadrant le petit jardin à la française ou jardin privé du président, est traditionnellement dévolue aux appartements privés du couple présidentiel, avec au rez-de-chaussée des pièces avant tout de réception ou à fonction semi-officielle, et à l'étage les lieux servant à la résidence du couple présidentiel à proprement parler.
En partant du " salon Cléopâtre ", se suivent, de l'ouest vers l'est puis du nord au sud :
Premier salon privé de Napoléon III, appelé salon des cartes, car décoré de trois tentures représentant une carte de la forêt de Compiègne. Il sert de bureau à certains collaborateurs du président jusqu'en 1958, puis est intégré aux appartements privés en tant que petit salon, ou « antichambre » dans le projet de réaménagement des appartements entrepris par le couple Pompidou à partir de 1971. La transformation de cette pièce est confiée au plasticien Yaacov Agam qui y applique les principes de l'art cinétique, notamment à travers le tapis tissé spécialement à la Manufacture de la Savonnerie d'après un de ses cartons. L'ensemble des transformations contemporaines d'Agam seront ensuite envoyées par le successeur de Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou et la pièce retrouve son aspect original.
Deuxième salon privé de Napoléon III, il sert, jusqu'à 1954, au chef de la maison militaire de la présidence de la République, avant d'être utilisé comme bureau par René Coty en remplacement de la bibliothèque voisine.
En 1971, il est, sous le nom de « salon des Tableaux », confié par le couple Pompidou pour être entièrement redécoré par le designer Pierre Paulin. Comme son nom l'indique, il doit servir avant tout à exposer des toiles d'art moderne et contemporain spécialement choisies par Georges et Claude Pompidou : un Robert Delaunay entouré par deux Kupka pris au Musée national d'art moderne, placés sur le mur du fond et éclairés par des projecteurs encastrés dans le plafond. Les autres murs sont tendus de pièces de tissus décorés par des planches de Henri Matisse, Roger de La Fresnaye et Albert Marquet. Le mobilier comprend quatre fauteuils et quatre canapés (deux à deux places et deux à trois places) à structures métalliques et garnis de cuir retourné et deux sortes de table basse à plateau de verre trempé transparent et fumé reposant sur un piétinement d'aluminium recouvert de « nextel » (peinture projetée à base de microbilles de polyester notamment utilisée pour les cabines du programme Apollo) chamois clair. Là encore, l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing à l'Élysée en 1974 va mettre un terme à cette transformation : le décor est démonté et envoyé au château de Pierrefonds. Les toiles abstraites sont plutôt remplacées par des œuvres impressionnistes, symbolistes ou décoratives, les Giscard d'Estaing retenant notamment un Picasso de la période rose, une aquarelle de Gustav Klimt ou un Caillebotte.
Dite aussi « ancienne chambre Beaujon » pour avoir été la chambre à coucher (d'où la forme en hémicycle héritée de l'ancienne alcôve) de Nicolas Beaujon puis de la duchesse de Bourbon, de Caroline Murat, de Napoléon Ier, du duc de Berry et enfin de Napoléon III, ce dernier la réaménage en 1860 en bibliothèque. Il servira ensuite de bureau à tous les présidents de la République de Patrice de Mac Mahon (à partir de 1874) à Vincent Auriol (jusqu'en 1954).
Félix Faure, qui a fait faire enlever la bibliothèque semi-circulaire Second Empire pour la remplacer par une tenture Louis XIV (les Quatre éléments, modification vite annulée par ses successeurs) et remplacer les sièges de damas rouge par des sièges garnis de tapisserie de Beauvais provenant du château de Compiègne, y décédera le 18 février 1899 des suites d'une congestion cérébrale.
En 1971, à l'instar du salon bleu et de la salle à manger voisins, le changement de décor est confié à Pierre Paulin afin d'en faire le fumoir des appartements privés modernisés voulus par le couple Pompidou. Le mobilier ainsi dessiné comprend des sièges demi-lune épousant la forme de l'hémicycle de l'emplacement de la bibliothèque, quatre poufs à dossier placés au centre de la pièce ainsi qu'une réserve de sept fauteuils (tous recouverts de toile grège reprenant ainsi la couleur des murs de la structure en croisée d'ogives, avec des socles également recouverts de « Nextel » chamois clair), une table basse centrale en forme de grande fleur aux pétales d'Altuglas blanc opalescent entourant un cœur lumineux et surmontée d'un plateau de verre fumé circulaire, une bibliothèque (installée entre le fumoir et le couloir) de 19 caissons, en verre Altulor transparent teinté en brun, montés en quinconce sur un socle, un meuble pour sonorisation et des lampadaires mobiles placés du côté des fenêtres et venant renforcer l'éclairage obtenu par des appliques, à lumière directe ou indirecte et à intensité variable, encastrées dans la structure en hémicycle. Et, comme pour le « salon des tableaux », le fumoir Paulin est démonté en 1974 par Valéry Giscard d'Estaing, qui rend à la bibliothèque sa fonction et son décor datant de Napoléon III, et envoyé au château de Pierrefonds.
Quatre des six présidents de la Ve République ont fait réaliser leur photographie officielle dans cette pièce, devant la bibliothèque : Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Nicolas Sarkozy debout, François Mitterrand assis en train de feuilleter un exemplaire des Essais de Montaigne.
À l'emplacement de l'ancienne chambre qu'occupait Napoléon III, donnant sur l'angle nord-est des jardins privés, la salle à manger est le seul témoignage restant des aménagements modernes du palais - réalisés en 1971 et 1972 par Pierre Paulin, qui lui a donné son nom, pour le président Georges Pompidou et son épouse Claude.
La structure murale démontable est constituée de 22 éléments en polyester moulé réunis par des nervures pour former une véritable nef ornée d'un lustre monumental de 9 000 tiges et billes de verre suspendues à une grille sous un « plafond réflecteur en aluminium anodisé rose tyrien ». Le mobilier comprend surtout deux tables rondes de 12 couverts chacune à large plateau de verre fumé et dont le piétinement est constitué de 4 éléments s'évasant vers le bas et le haut en quadrilobe, celui des 24 chaises étant quant à lui trilobé et tous recouverts de « Nextel ». À ceci s'ajoutent deux dessertes à 4 plateaux circulaires superposés ainsi que 20 fauteuils et 6 chaises de supplément.
Située au rez-de-chaussée et donnant sur la rue de l'Élysée, elle a été affectée à Anne-Aymone Giscard d'Estaing et sert depuis de cabinet de travail aux épouses des présidents de la République française pour leurs fonctions officielles.
Mme Giscard d'Estaing y a fait installer des tissus abricot pour recouvrir les murs, une simple table d'acajou de style Directoire recouverte d'un nécessaire à correspondance et d'une lampe Empire et placée devant la cheminée de marbre, ainsi qu'une moquette gris-bleu ornée d'un tapis bordeaux. Danielle Mitterrand le remanie entièrement sous la conduite de l'architecte d'intérieur Isabelle Hebey : les murs sont écartés (pour s'étendre pratiquement sur toute la largeur de l'aile, empiétant ainsi sur le couloir reliant auparavant la salle à manger au salon d'argent) et prennent une couleur gris clair, les moulures d'époque sont masquées par des doublages, les fenêtres sont dotées de stores blancs bleutés, le bureau Directoire est remplacé par trois tables de travail identiques en frêne décoloré, la moquette devient gris acier et les portes sont dotées de poignées en acier patiné gris et noir.
Le salon d'argent termine l'aile, à son extrémité sud, donnant sur le jardin privé à l'ouest et sur le parc au sud. Il est créé au début du XIXe siècle pour Caroline Murat et a conservé depuis lors son décor d'origine, seule la couleur du textile y ayant été changée en 1813. C'est Jacob Desmalter qui créé les boiseries et le mobilier, dont l'argent est la couleur dominante. Les bronzes sont d'André-Antoine Ravrio.
Cette pièce a accueilli plusieurs évènements d'histoire de France ou de la présidence de la République : Napoléon Ier y dicte à son frère Lucien et signe le 22 juin 1815 son abdication (une copie de l'acte original étant toujours conservé dans ce boudoir), quatre jours après la défaite de Waterloo ; le premier président de la République Louis-Napoléon Bonaparte, y conçoit en 1851 son coup d'État qui le fait devenir Napoléon III ; le président Félix Faure y reçoit régulièrement sa maîtresse Marguerite Steinheil, notamment la nuit de son décès le 16 février 1899 ; c'est enfin la dernière pièce traversée par Charles de Gaulle le jour de son départ définitif du palais, le jour de sa démission de la présidence de la République le 28 avril 1969 après l'échec du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation.
Installée par Georges Pompidou à côté du salon d'argent à l'angle sud-est de l'aile, elle sert de cuisine d'appoint au président de la République pour ses repas pris dans ses appartements privés, notamment dans la salle à manger Paulin. Un escalier rejoint les chambres du premier étage.
Il accueille six pièces et une salle de bain, pour une surface totale d'environ 300 m², et sert de lieu de vie au couple présidentiel lorsque celui-ci réside au palais, ce qui s'est fait de manière irrégulière selon les époques :
Dans le prolongement du salon Murat, l'aile ouest sert essentiellement aux grandes réceptions d'État.
Construit à l'emplacement de l'ancienne orangeraie de la duchesse de Berry, commencé en 1860 sous le règne de Napoléon III par Joseph-Eugène Lacroix pour en faire la première salle de bal du palais, agrandi et transformé sous la présidence de Patrice de Mac-Mahon pour en faire une grande salle à manger d'honneur, le salon Napoléon III conserve encore, comme le laisse supposer son nom, des signes du Second Empire comme les moules d'aigles impériaux ornant les angles des plafonds, le monogramme « RF » entouré de branches d'olivier et de chênes n'ayant été rajoutés qu'ultérieurement pour donner une touche plus républicaine à la salle. Le décor est d'origine, essentiellement composé de colonnes et pilastres chargés d'or. Les trois lustres monumentaux de cristal datent de la fin du XIXe siècle et sont identiques à ceux de la salle des fêtes et du jardin d'hiver. Jusqu'à la construction du jardin d'hiver, la salle donnait sur le parc par une série de baies vitrées masquées par des doubles rideaux de velours de laine frappé rouge, derrière lesquelles le personnel de service s'active lors des grands dîners d'État.
Il sert de nos jours, comme la salle des fêtes et le jardin d'hiver voisins, aux réceptions officielles, aux conférences bilatérales (notamment avec les principaux partenaires européens de la France), mais aussi aux conférences de presse du président de la République.
Cette ancienne serre, qui abritait à l'origine des plantes exotiques et dont les murs étaient recouverts de treillage, est construite en 1881, sous la présidence de Jules Grévy. Il est éclairé par trois lustres de cristal datant du XIXe siècle (les mêmes que ceux de la salle des fêtes et du salon Napoléon III). Sur un mur est accrochée une tapisserie évoquant un épisode de la Bible, à savoir Héliodore chassé du Temple par les Anges après avoir volé son trésor.
Entièrement rénové par l'architecte Guy Nicot en deux vagues successives, respectivement en 1976 et 1984, il a perdu totalement son rôle original, sa verrière et deux orangers provenant du domaine national de Versailles rappellent toutefois cette époque. Servant en partie de prolongement à la salle des fêtes et de lieu de passage obligé pour accéder à celle-ci, c'est aujourd'hui un lieu de réception pouvant également servir à certaines conférences de presse et à des réunions de travail.
La salle des fêtes est le principal lieu de réception du palais, notamment pour la cérémonie d'investiture du président, les grands dîners officiels en l'honneur de chefs d'État ou de gouvernement étrangers, les remises de décorations, l'installation du traditionnel arbre-de-Noël, certaines conférences internationales ou encore les conférences de presse.
Elle est construite par l'architecte Adrien Chancel sur les plans d'Eugène Debressenne à la demande du président Sadi Carnot, préoccupé par le lustre de la fonction présidentielle, à partir de 1888 et inaugurée le 25 mai 1889 (lors d'une fête réunissant 8 000 invités, et cela même si sa décoration, alors inachevée, dut se poursuivre jusqu'en 1950) dans le cadre de l'exposition universelle se tenant cette année-là à Paris. Décorée dans des nuances de ton rouge, elle est ornée de lourds plafonds à caissons peints en 1896 par l'artiste Guillaume Dubufe (qui y représente la République sauvegardant de la Paix, encadrée par les allégories de l’Art et de la Science), de boiseries surchargées de dorures, de colonnes en stuc (flanquées de lourds doubles rideaux rouges), de nymphes (réalisées par Jean-Baptiste Lavastre, Camille Lefèvre et Édouard Pépin), de sculptures décoratives (de Florian Kulikowski, Hamel et Bouet) et d'une petite scène de théâtre, entourée de coulisses et loges d'artiste de part et d'autre et en sous-sol, aménagée dans le mur ouest (en effet, jusque dans les années 1970, un spectacle était proposé aux invités après le dîner, et Louis de Funès y joua notamment pour Charles de Gaulle). Les murs sont recouverts de sept tapisseries des Gobelins du XVIIIe siècle. À l'origine, la salle était cloisonnée sur ses deux longueurs, jusqu'à ce que le président François Mitterrand fasse percer dix portes-fenêtres dans les murs sud et est donnant sur le parc.
Afin de mettre les invités à l'abri des intempéries et aménager un vestiaire, Sadi Carnot fit également édifier une verrière le long de la façade nord du bâtiment principal, donnant sur la cour d'honneur, baptisée sous la IIIe République la « Cage aux singes », car c'est là que se réalisaient les photographies de famille des gouvernements lors de leur mise en place. Elle est entièrement détruite en 1947 par Vincent Auriol qui à la place fait installer les actuels vestiaires au sous-sol, étant reliés au vestibule par des monte-charge.
Dans les deux ailes entourant la cour d'honneur du palais (chacune étant centrée à son tour sur une cour mineure, la cour de l'Ouest et la cour de l'Est, empruntées par les véhicules du président de la République et de ses collaborateurs), se situent des bureaux utilisés par les principaux collaborateurs du président (l'aile ouest abritait les premiers garages de la présidence de la République jusqu'en 1958).
Un abri anti-aérien fut construit par le président Albert Lebrun sous les appartements privés de l'aile est en 1940, durant la Drôle de guerre. Valéry Giscard d'Estaing y installe en 1978 le « poste de commandement Jupiter » ou « PC Jupiter », nom du poste de commandement de la force de dissuasion nucléaire française. Il comprend plusieurs bureaux (dont un pour le président), une salle de réunions et le système de déclenchement de la force nucléaire.
D'autres espaces ont été aménagés en sous-sol, notamment par Vincent Auriol qui y installe les cuisines en dessous de l'aile ouest, et les vestiaires pour les invités des grandes réceptions d'État sous le vestibule. Le parc automobile et les ateliers mécaniques de réparation de la présidence de la République s'y trouvent également (sous l'aile ouest).
Le palais de l'Élysée compte une salle de cinéma, utilisée dernièrement pour la projection du film Home, de Yann Arthus-Bertrand.
D'autres bâtiments annexes ont été progressivement acquis par l'État dans la rue de l'Élysée afin de répondre à l'inflation exponentielle du nombre de services et personnes travaillant pour la présidence de la République, il s'agit surtout de :