Paquebots à quatre cheminées - Définition

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Introduction

L’Olympic et le Lusitania, deux paquebots à quatre cheminée, font escale dans le port de New York.

Quatorze paquebots à quatre cheminées sont construits entre 1897 et 1921. Ce sont les seuls dans l'histoire à avoir arboré autant de cheminées, à l'exception du Great Eastern qui, en 1860, en comptait à l'origine cinq. Dans la mesure où ces cheminées sont généralement en surnombre, une partie étant factice, elles illustrent la volonté de gigantisme des compagnies maritimes du début du XXe siècle. Elles servent en effet à donner une impression de sécurité et de puissance aux passagers.

Sur ces quatorze navires, douze servent sur la route de l'Atlantique Nord. Cinq d'entre eux sont allemands, huit sont britanniques, et le dernier est français. Tous font partie des plus grands et prestigieux navire de leur temps. Cependant, à l'aube de la Première Guerre mondiale, la mode des navires à quatre cheminées passe. Deux derniers sont construits après le conflit, et un seul survit jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Aquitania.

Histoire

Pourquoi autant de cheminées ?

Le Great Eastern est le seul paquebot ayant arboré cinq cheminées.

Le nombre de cheminées d'un navire donne une impression de grandeur qui vise à impressionner la clientèle. Lorsqu'il est mis en service en 1860, le Great Eastern est le plus grand navire au monde (et son record n'est pas dépassé pendant quarante ans), et arbore cinq cheminées qui contrastent avec les cheminées uniques des paquebots contemporains. Cependant, le navire peine à séduire la clientèle et fait la plupart de ses traversées à vide avant d'être plusieurs fois reconverti, perdant une de ses cheminées au cours de sa carrière. Suite à cet échec, la taille des navires est réduit, et il en va de même pour le nombre de cheminées. Jusqu'à la fin du siècle, les navires les plus grands n'arborent que deux ou trois cheminées.

C'est en 1897 que l'Allemagne lance la mode des quatre cheminées, avec le Kaiser Wilhelm der Grosse, premier paquebot construit avec quatre cheminées. Très vite, celles-ci deviennent symbole de puissance (symbole renforcé par la conquête du Ruban bleu par le navire), et quatre autres grands paquebots allemands en arborent. Le nombre de cheminées devient également, dans l'imaginaire collectif, une marque de sécurité et de solidité du navire

Apogée et fin de l'effet de mode

Le Windsor Castle est l'un des deux seuls paquebots à quatre cheminées construits pour desservir une route autre que la ligne transatlantique.

La silhouette des navires de classe Kaiser devient rapidement familière pour les passagers des compagnies transatlantiques. Aussi, lorsqu'elle envisage de construire les plus grands et plus rapides navires du monde, la Cunard Line décide de pourvoir ses nouveau-nés de quatre cheminées. Le Lusitania et le Mauretania sont de fait pourvus d'une quatrième cheminée factice qui, outre l'impression favorable qu'elle donne à la clientèle quant à la puissance et à la solidité du navire, équilibre également la silhouette du paquebot. La rivale de la Cunard, la White Star Line, prend la même décision pour ses navires de classe Olympic en les équipant d'une quatrième cheminée en réalité destinée à ventiler les cuisines. Avec son France, la Compagnie générale transatlantique adhère à l'effet de mode, bien que le navire arbore des dimensions moindres. L’Aquitania reprend pour sa part, en 1914, la silhouette des deux « lévriers des mers » de la Cunard.

La mode des quatre cheminées est cependant déjà passée. Le naufrage du Titanic remet en effet en question l'idée de sécurité qui est liée au nombre. Ainsi, le nouveau plus gros paquebot au monde, l’Imperator n'arbore plus que trois cheminées, le directeur de la Hamburg America Line désirant créer un nouveau style de navires. Deux derniers navires, l’Arundel Castle et le Windsor Castle sont mis en service avec quatre cheminées, en 1921 et 1922, mais deux d'entre elles sont retirées à chaque navire lors d'une refonte visant à les moderniser, en 1937. L’Aquitania est le dernier quatre cheminées retiré du service, en 1949.

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