Les plantes carnivores se distinguent du reste du règne végétal par leur capacité à capturer et à digérer leur proies. Une plante capable uniquement de capture, éventuellement de dégradation, mais incapable d'assimiler sa proie, est qualifiée de protocarnivore.
Si un grand nombre d’espèces de plantes carnivores se situent dans des régions tropicales, on peut néanmoins en trouver des spécimens sous presque toutes les latitudes. Souvent, ces plantes poussent dans des sols pauvres en azote, comme dans les tourbières, et on peut imaginer que d'un point de vue évolutif, la conquête du caractère « carnivore » a été pour ces plantes un avantage décisif en termes de capacité à occuper un milieu par ailleurs pauvre en espèces. Le mode d'apparition de ces caractéristiques pose un problème passionnant en termes de théorie de l'évolution, au même titre, sinon plus, que l'apparition progressive de l’œil (voir Richard Dawkins, Stephen Jay Gould).
La qualification de « plantes insectivores » ou « plantes entomophages » n'est pas toujours valable : si elle précise le régime alimentaire majoritaire d'un grand nombre de plantes carnivores, certaines ne se nourrissent pas du tout d'insectes (c'est le cas notamment des Utriculaires, qui ciblent des protozoaires). De surcroît, il est toujours possible que des arachnides, des mollusques (petites limaces), voir des vertébrés soient victimes de pièges réputés "insectivores" : la capture de rats par des Nepenthes rajah a été observée.
Les pièges sont, dans la plupart des cas, des adaptations de feuilles. Ils sont pourtant très différents d’un genre à l’autre : l’outre de capture des Utriculaires, l’ascidie des Népenthès, la mâchoire des Dionées, les poils gluants des Rossolis, etc.
La nutrition carbonée et la production de sucres se font par la voie classique de la photosynthèse, comme chez la plupart des végétaux supérieurs : elles sont capables de fixer le dioxyde de carbone de l’air, en présence de lumière, et d’absorber de l’eau et des minéraux par leurs racines. Les proies qu’elles capturent ne sont, bien souvent, que des sources secondaires d’azote. Toutefois, à terme, un manque de nourriture d'origine animale peut être source de carences.
Division | Classe | Ordre | Famille | Genre | Type de piège |
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Magnoliophyta | Magnoliopsida | Caryophyllales | Dioncophyllaceae | Triphyophyllum | adhésif |
Drosophyllaceae | Drosophyllum | adhésif | |||
Droseraceae | Aldrovanda Dionaea Drosera | piège à loup piège à loup adhésif | |||
Nepenthaceae | Nepenthes | ascidie | |||
| Roridulaceae | Roridula | adhésif | ||
Sarraceniaceae | Sarracenia Darlingtonia Heliamphora | ascidie ascidie ascidie | |||
| Byblidaceae | Byblis | adhésif | ||
Lentibulariaceae | Pinguicula Genlisea Utricularia | adhésif piège en tir-bouchon piège en outres | |||
Martyniaceae | Ibicella | adhésif | |||
| Cephalotaceae | Cephalotus | ascidie | ||
| | Bromeliaceae | Brocchinia Catopsis | urne urne | |
Eriocaulaceae | Paepalanthus | urne |