Radar H2S - Définition

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Introduction

Radôme (en haut) recouvrant l'antenne (en bas) du H2S dans un bombardier Halifax

Le H2S est un système radar utilisé sur divers bombardiers britanniques de 1943 aux années 1990. Il fut conçu pour identifier les cibles au sol la nuit dans toutes les conditions météorologiques. Il pouvait être utilisé jusqu'à 25 000 pieds (7 630  mètres) d'altitude et avait un rayon d'action de 80 kilomètres. La première utilisation remonte au 30 janvier 1943 alors que la RAF se servit de ce radar pour reconnaître les contours du terrain lors d'une sortie de bombardement.

Les premières versions utilisaient un émetteur/récepteur connu sous les noms de TR3159 (H2S Mk I / ASV VIB) et TR3191 (H2S Mk II). Ils étaient montés sur des bombardiers Stirling et Halifax pour les bombardements nocturnes. C'est le développement du magnétron à cavité, produisant un onde de 9,1 cm, qui a permis sa production en permettant de réduire l'antenne à des dimensions acceptables pour un avion. Dans les versions subséquentes, la longueur d'onde a été réduite à 3 puis à 1,5 cm ce qui rendit le système encore plus compact et permettait de mieux voir les précipitations mais il était également plus sujet à l'atténuation par la pluie.

Les Américains adaptèrent une version utilisant la bande X (longueur d'onde de 3 cm), la H2S (H2S Mk VI), qu'ils nommèrent radar H2X. Ils la considéraient comme une amélioration majeure et elle fut testée par le Bomber Command de la RAF en 1945.

Origine

Après la bataille d'Angleterre, le Bomber Command de la RAF a commencé ses attaques nocturnes sur les villes allemandes. Même si le commandement se disait satisfait des résultats, une enquête indépendante des photos de reconnaissance aérienne montra que la moitié des bombes étaient tombées en rase campagne à l'été 1940 et seulement une bombe sur 10 avait atteint la cible prévue.

Les Britanniques, à l'instar des Allemands, ont développé des systèmes de radionavigation pour améliorer leur tirs. Les systèmes "Gee" et "Oboe" permettaient de guider les bombardiers vers les cibles mais étaient limités à la portée en ligne directe de leur transmetteur ce qui limitait grandement leur utilité. De plus, ils étaient sujet au brouillage comme le furent les appareils allemands (voir Bataille des faisceaux).

Robert Watson-Watt avaient déjà envisagé l'utilité d'un radar aéroporté pour le repérage des navires et avions. Il avait chargé Edward George Bowen de travailler sur ce problème et ce dernier avait remarqué que les échos de retour était différents selon la cible : champs, édifice, véhicules, etc. Il avait suggéré que le radar pouvait également être utilisé comme pointeur mais son idée ne fut pas retenu au début de la guerre. En 1941, une expérience du physicien britannique Philip Dee avec un radar de 10 cm de longueur d'onde (bande S), monté sur un Bristol Blenheim, permis de redécouvrir cette propriété. En octobre de la même année, Dee assista à une réunion du Bomber Command où on discuta du problème de ciblage lors des raids nocturne. Il proposa une démonstration avec son radar, le AIS, qui permit le 1er novembre de détecter les contours d'une ville distante de 55 kilomètres de l'appareil.

Mise en service

Malgré tous les efforts, ce n'est que le 1er janvier 1943 que les premiers douze bombardiers Stirling et douze Halifax ont été équipés d'un H2S. La nuit du 30 janvier marque la première sortie opérationnelle du H2S à bord de treize bombardiers "Pathfinder". Ces derniers volaient en reconnaissance et ont lâché des bombes incendiaires ainsi que des fusées éclairantes sur Hambourg qui a été attaquée ensuite par le reste de la flotte (100 Lancaster).

Raid sur Cologne

Lors du raid sur Cologne, les 2 et 3 février 1943, un bombardier Stirling de l'escadron Pathfinder de la RAF fut abattu au-dessus des Pays-Bas. Il s'agissait de la seconde utilisation de ce radar lors de bombardements. Le H2S qu'il contenait fut endommagé mais encore réparable et la firme Telefunken put le ré-assembler, sauf pour son affichage PPI qui avait été détruit. Ceci permit aux Allemands de travailler à un détecteur de radar nommé Naxos comme Lord Cherwell l'avait redouté. Les chasseurs nocturnes de la Luftwaffe purent ainsi traquer les bombardiers britanniques grâce à leurs émissions.

Usage intensif

Il a fallu attendre à l'été 1943 pour que le Bomber Command utilise régulièrement le H2S. La nuit du 24 juillet, la RAF a débuté l’opération Gomorrhe , une attaque systématique de la région de Hambourg. Il y avait assez de H2S à ce moment-là pour équiper les Lancaster, le fer de lance des raids. Les Pathfinders servaient toujours à pointer les cibles mais les Lancaster pouvaient utiliser leurs H2S pour larguer leurs bombes incendiaires. Les raids continuèrent les nuits du 25 et 27 juillet et la United States Army Air Forces bombarda de jour entre les sorties de la RAF. La ville était en flammes, le brasier causant une tempête de feu qui tua 45 000 personnes, la plupart des civils.

Le H2S a également été essentiel lors de la bataille aérienne de Berlin, une série de raids sur la capitale et d'autres villes allemandes de novembre 1943 à mars 1944. Berlin était en effet hors de portée pour les systèmes de radionavigation Gee et Oboe. De plus, les nuages bas hivernaux cachaient le plus souvent les objectifs. Le commandement espérait que H2S permettrait de repérer les lacs et autres reliefs de la région pour diriger les bombardiers. La version originale n'était malheureusement pas assez précise pour cela mais la version Mark III mise en service le 2 décembre 1943 remédia à ce problème.

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