Le raton laveur s’abrite dans les arbres creux, les souches, les cavernes, les terriers de marmottes abandonnés, les granges ou les hangars. Il change souvent d’abri. Vers mi-novembre, l’animal se réfugie dans son gîte et y passe l’hiver en état de torpeur, ne se réveillant que de temps à autre. Comme l’ours noir, il cesse de manger et survit grâce à ses réserves de graisse accumulées pendant l’été. Contrairement à ce qu’on a longtemps cru, la température de son corps et son métabolisme demeurent élevés. Les mâles sortent de leur gîte fin janvier, les femelles vers mi-mars.
En ville, on peut trouver l’animal dans les greniers, les égouts et les cheminées auxquels il accède grâce à ses griffes qui lui permettent de grimper facilement à plusieurs mètres du sol. Chaque gîte abrite entre un et cinq individus (jusqu’à 23 dans le Minnesota). Il fréquente plusieurs abris en dehors de l’hiver.
Omnivore, le raton laveur a un régime alimentaire varié mais préfère néanmoins les invertébrés, les insectes, les vers et les larves. Étant protégé des piqûres par son épaisse fourrure, il s’attaque aussi aux nids d’insectes.
Il mange de petits animaux aquatiques : palourdes d’eau douce, moules, écrevisses, poissons, grenouilles, tortues, amphibiens et huîtres. Il s’alimente aussi de petits mammifères (rats musqués, mulots). En été et en automne, il privilégie le maïs, les fruits, les baies, les glands et les noix. Dans les villes, il fouille dans les poubelles qu’il ouvre aisément avec ses doigts agiles. Il lui arrive de manger des charognes.
La croyance populaire selon laquelle le raton laveur lave sa nourriture avant de la consommer vient du fait qu’il se nourrit généralement de petits animaux aquatiques et frotte souvent sa nourriture entre ses mains comme pour la pétrir. Ainsi, des amas de coquilles de palourdes sur la rive d’un cours d’eau ou de tiges rompues dans les champs de maïs sont des signes de sa présence.
Les jeunes se laissent facilement apprivoiser par les hommes. À l’âge adulte, les mâles deviennent agressifs et reviennent facilement à la vie sauvage après un temps de captivité.
Le raton laveur est un bon grimpeur et un bon nageur. Sur terre, il se déplace assez lentement, ce qui le rend vulnérable. Il peut descendre d’un tronc la tête la première, en tournant ses pieds de derrière à 180°. Animal curieux et intelligent, il sort de sa tanière surtout la nuit, sauf pendant la période de reproduction et en ville. Le raton laveur émet des grognements lorsqu’il est en danger.
En été et en automne, il emmagasine des réserves de graisse pour la mauvaise saison et peut gagner jusqu’à deux fois son poids d’origine. L’épaisseur de la couche de graisse peut atteindre 2,5 cm sur le dos. En hiver, le raton laveur n’hiberne pas mais entre dans une période d’inactivité et de dormance, sauf dans les régions du Sud où l’animal continue d’être actif.
Les accouplements ont lieu en janvier ou en février dans les régions du nord, en mars dans les autres régions. Les femelles n’ont qu’une seule portée par année et peuvent avoir des petits dès leur première année. Le mâle est polygame et peut se reproduire dès sa deuxième année. La femelle est réceptive pendant 3 à 6 jours et la gestation dure 63 jours.
Une portée comprend entre un et trois ratonneaux au sud contre trois à sept au nord et parfois jusqu’à neuf. Les petits naissent en avril ou en mai. Ils sont aveugles, pèsent entre 60 et 75 grammes et ont le dos et les flancs poilus. Les premières dents apparaissent au bout d’une vingtaine de jours. Leurs yeux s’ouvrent à trois semaines. Les ratonnes s’occupent seules de l’élevage des petits qui sont sevrés à quatre mois. Le masque noir de la fourrure autour des yeux ainsi que les anneaux de la queue apparaissent avant dix semaines. Leur cri est semblable au pépiement d’oiseau et ils se nourrissent du lait maternel. Les ratonneaux peuvent à leur tour se reproduire à l’âge d’un ou deux ans selon le sexe. Ils passent leur premier hiver avec leur mère et ne se dispersent qu’au début de l’été suivant.