Régions pétrolifères en Afrique - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Reste de l'Afrique

Des premières explorations ont été réalisées de façon confidentielle au Somaliland. La production de pétrole au sud du Tchad a commencé en 2003 (alors que les réserves sont connues depuis les années 70), permise par un oléoduc reliant le bassin de Doba à Daoula (Cameroun), d'une capacité de 220 kbbls/j. Seuls les trois principaux gisements (totalisant 900 Mbbls) sont exploités pour le moment, d'autres seront ajoutés progressivement pour compenser leur déclin. Le pays possède au moins 2 Gb de réserves, mais le pétrole est d'assez basse qualité. Outre le bassin de Doba, de petites quantités de pétrole existent dans le bassin du Lac Tchad. Encana explore le nord du pays.

Environ 300 Mbbls ont été identifiés au Niger. L'exploration continue, mais vu l'isolement du pays, il faudra probablement un Gb pour justifier un projet d'exportation. Il en va de même pour la République centrafricaine; le bassin de Doba se prolonge dans ce pays.

Au Soudan, les réserves prouvées en 2005 sont de 563 Mbbls, plus du double de la valeur estimée en 2001 (262 Mbbls). D'après le ministère de l'Énergie du pays, le bassin du Nil bleu et la région de la mer Rouge à l'est du Soudan recèlent un potentiel de découverte et de production très élevé. Notons cependant que jusqu'ici l'exploration de la mer Rouge (que ce soit au Soudan ou dans les quatre autres pays qui y ont un littoral) n'a jamais donné beaucoup de résultats. La production soudanaise, infime jusqu'en 1998, devrait atteindre 500 kbbls/j cette année et le pays envisage de rejoindre l'OPEP.

Pauvre en pétrole, l'Afrique du Sud a développé une industrie de syncrude à base de charbon pour améliorer son indépendance énergétique. La production est de 165 kbbls/j de synfuels, soit le tiers de sa consommation. Une partie de cette industrie utilise désormais du gaz naturel comme matière première, depuis que de petites quantités d'hydrocarbures (plus de gaz que de pétrole) ont été trouvées en offshore (Mosselbay). Plusieurs petits gisements offshore fournissent plus de 50 kbbls/j de brut et de liquides de gaz naturel. Le pays commence à exporter sa technologie de synfuels.

Le détroit du Mozambique et les côtes malgaches fait aussi l'objet d'un certain intérêt. Madagascar possèdes plusieurs milliards de barils de sables bitumineux dans les gisements de Tsimiroro et Bemolanga, dans le premier un puits expérimental produit de petites quantités de bitumes par injection de vapeur depuis 2007. Ce pétrole lourd prouvant l'existence d'un système pétrolier dans le bassin de Morondava, diverses compagnies recherchent du pétrole dans le pays. Le Mozambique possède de petites réserves de gaz naturel, exportées vers l'Afrique du Sud depuis 2004. Petronas explore actuellement le delta du Zambèze.

L'exploration du Lac Albert (à la frontière entre le Congo-Kinshasa et l'Ouganda) et de ses alentours a récemment (2006) donné plusieurs découvertes de pétrole et de gaz. Si l'ampleur des réserves reste à déterminer, Tullow Oil a annoncé son intention de commencer une production de petite envergure (4000 barils/jours, destinés à la consommation locale) dès 2009. Rien ne permet de dire que le pays deviendra un exportateur significatif. Tullow explore aussi le côté congolais de ce petit graben, mais les travaux y sont bien moins avancés.

Afrique du Nord

Carte des bassins producteurs

Le Sahara est une vaste plate forme granitique, dont le socle est à l'affleurement en certains endroits, entrecoupés de bassins sédimentaires plus ou moins profonds. Ces bassins offrent la plupart des zones pétrolières d'Afrique du Nord, à part la formation deltaïque du Nil, le Golfe de Suez (la naissance d'un rift) et le bassin pélagique.

Algérie

En Algérie en 2004, la production journalière est de 1,23 Mbbls. En incluant la production journalière de 445 kbep de condensats et de 250 kbep de liquides de gaz naturel (éthane, propane, butane, éthylène, etc), la production de ce pays en 2004 est de 1,925 Mbbls/j, en augmentation par rapport à 2003 (1,86 Mbbls/j). Seuls 246 kbbls/j sont consommés dans le pays.

Le pays possède plusieurs grands bassins producteurs (quatre selon le découpage choisi ici), de géologies assez comparables (roches sources siluriennes et parfois dévoniennes, pièges anticlinaux) :

  1. Le grand erg occidental (bassin d'Ahnet), qui produit surtout du gaz. Hassi R'Mel est le plus grand gisement de gaz d'Afrique avec environ 16 Gbep (dont un de liquides), il est le cœur de la production de gaz de la Sonatrach (compagnie nationale) : en plus de sa propre production, il centralise le gaz des autres régions et est le point de départ des gazoducs d'exportations vers l'Espagne (via le Maroc) et l'Italie (via la Tunisie). Du gaz est aussi exporté sous forme cryogénique.
  2. Le grand Erg oriental, ou bassin de Berkine, est lui plutôt pétrolier, et a donné plus de 15 Gbbls. On trouve ici le gisement de Hassi Messaoud, plus grand gisement de pétrole d'Afrique, avec quelques 9 Gbbls (initialement) de pétrole de très bonne qualité. Hassi R'mel et Hassi Messaoud ont été découverts à quelques mois d'intervalle, en 1956, ce qui explique en partie la réticence française à accorder l'indépendance.
  3. Le bassin d'Illizy, un peu plus au sud, est principalement gazier.
  4. Le bassin d'In Salah, prolongement méridional de celui d'Ahnet, dont les importantes réserves de gaz commencent à être développées.

Les réserves prouvées totales actuellement annoncées sont de 10,7 Gbbls (brut seulement) pour l'Algérie, chiffre qui, pour une fois, semble un peu trop bas. Le pays, malgré 40 ans d'activités pétrolières, semble avoir encore un certain potentiel d'exploration - ainsi, Anardarko a trouvé 2 Gbbls ces 15 dernières années. Un peu plus de 1 100 puits d'exploration ont été forés. Il semble raisonnable d'estimer la production future de brut à entre 15 et 20 Gbbls. Des réserves de condensats et de GPL (liquides venant des gisements de gaz) sont elles estimées à 6 Gbep.

Le pays est encore plus riche en gaz naturel, et la production, en équivalence énergétique, dépasse celle du pétrole. Avec 25 Gbep au moins de réserves en gaz, le pays peut maintenir sa production actuelle pendant des décennies.

Libye

L'exploration dans ce pays a commencé relativement tard, avec une découverte mineure en 1957, suivie de plusieurs sites pétroliers géants dans le bassin de Syrte, une, dont le plus grand est Sarir (6 Gbbls, en 1961) - plus de 20 Gbbls furent découverts en 10 ans, un exemple typique d'exploration rapide d'un bassin. Conséquence logique, la production explosa : en 1970, elle atteint 3 Mbbls/j, dépassant l'Arabie saoudite et contribuant à faire chuter les cours mondiaux, d'autant que les bruts du bassin de Sirte sont de très haute qualité. La mise en place des quotas de l'OPEP fait chuter la production, qui connut ensuite une remontée irrégulière. Actuellement, elle dépasse légèrement 1,5 Mbbls/j, avec un objectif de 2 Mbbls/j avant 2010.

En dehors du bassin de Sirte, plusieurs autres régions offrent des réserves moindres. Le pays reste relativement sous-exploré, le potentiel de nouvelles découvertes (actuellement, 39 Gbbls de réserves sont rapportées) semble bon. Le prolongement offshore du bassin de Sirte est sans doute la région la plus intéressante. Les compagnies pétrolières se sont d'ailleurs âprement disputées les blocs d'exploration récemment proposés, après la levée des sanctions économiques qui ont longtemps frappé le pays et donc limité l'investissement dans son secteur pétrolier.

Égypte

L'Égypte possède trois grands bassins productifs. Le golfe de Suez, un bassin tertiaire est de loin le principal. Les principaux gisements de cette région ont été découverts dans les années 1960 et considérablement déplétés depuis. Le désert occidental (bassin d'El-Alamein) est une région d'importance bien moindre, doté de sources plus anciennes (jurassiques). Il existe aussi de petites quantités de pétrole en haute-Égypte et en mer Rouge.

Le delta du Nil, exploré plus récemment, est quant à lui doté de réserves de gaz, d'origine mixte (biogénique et thermogénique). 7 Gbep ont été découverts dans cette zone, et il reste beaucoup d'exploration à faire, surtout en offshore profond.

La production de pétrole du pays est en déclin à 620 kbbls/j (contre 922 kbbls/j en 1996); auxquels s'ajoutent 130 kbep/j de liquides de gaz naturel (condensats et GPL). L'Égypte devrait devenir importatrice nette vers 2010.

En revanche, la production de gaz explose, grâce aux réserves du delta du Nil. Elle a atteint 740 kbep/j en 2005, quatre fois plus qu'en 1995 et deux fois plus qu'en 2001. L'accroissement de production a surtout servi à alimenter deux terminaux d'exportation de GNL. Du gaz est aussi exporté par pipeline vers la Jordanie et Israel.

Tunisie

La Tunisie fait figure de parent pauvre par rapport à ses deux voisins. Ce pays possède des gisements d'hydrocarbures, offshore dans le Golfe de Gabès, et onshore au sud du pays, mais la production de pétrole (à 66 kbbls/j) est en déclin depuis 20 ans, tandis que celle de gaz progresse, mais reste modeste. Le pays importe désormais 20 % du pétrole et 40 % du gaz qu'il consomme. Les gisements trouvées ces dernières années sont de très petite taille, mais l'exploration reste assez active. La Tunisie touche environ 23 kbep/j de gaz gratuit - une indemnité en nature sur le gaz algérien transitant par son territoire avant d'atteindre l'Italie (pipeline Transmed).

Page générée en 0.124 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise