Cet article détaille les régions pétrolifères en Afrique
Le littoral africain est une marge continentale importante, l'ouverture du rift atlantique a laissé des couches géologiques riches en matières organiques qui ont donné naissance à nombre de bassins pétroliers, plus particulièrement là où l'embouchure des fleuves, transportant des masses de sédiments, a fourni une profondeur d'enfouissement plus grande.
Le Delta du Niger est un bassin prolifique, situé pour l'essentiel au Nigeria, mais débordant sur les territoires du Cameroun, de la Guinée équatoriale, et de São Tomé-et-Príncipe. Le productible ultime de cette région semble être de l'ordre de 80 à 100 Gbbls, dont la majorité se situe dans quelques 200 gisements de tailles modérées, plus d'importantes quantités de gaz naturel.
Le Nigeria, seul pays de l'OPEP en Afrique noire avec l'Angola, produit 2,4 Mbbls/j (en totalité dans le delta du Niger). Il n'y a plus eu de nouvelle découverte onshore importante depuis des années, mais l'offshore profond du pays est l'un des secteurs les plus activement explorés sur la planète au cours des années 2000, et a donné plusieurs gisements majeurs ces dernières années. Les gisements en mer profonde, dont le premier, Bonga, a été découvert par Shell en 2001 est en entré en service début 2006, devraient atteindre le million de barils-jours avant la fin de la décennie.
L'exploration continue en offshore dans des zones de plus en plus lointaines. Comme ailleurs dans le monde (golfe du Mexique, Angola...), le développement des techniques d'exploitation en eau profonde a permis d'accéder à une extension d'un bassin pétrolier de longue date et a permis de réaliser l'exploitation de grand gisements comme Akpo. Le Nigeria est actuellement considéré comme ayant les meilleures perspectives de développement à moyen terme. Une zone partagée a été convenue avec São Tomé, et l'exploration y a déjà révélé un gisement potentiellement significatif. La production sera partagée à 50/50, São Tomé deviendra donc producteur de pétrole.
L'exploitation pétrolière plus ancienne (onshore et offshore proche) au Nigéria est connue pour ses pratiques dommageables pour l'environnement (torchage du gaz naturel, mauvais entretien...) qui, cumulées à l'absence de retombées économiques pour les populations locales, suscitent des actes hostiles de la part de celles-ci. Dans le domaine du gaz naturel, la situation s'améliore progressivement, la destruction en torchère étant réduite par le développement de terminaux GNL.
Bien que membre de L'OPEP, le Nigéria n'a pas une industrie nationalisée, les concessions étant presque toutes aux mains des grandes compagnies multinationales. Quelques compagnies privées nigériannes font leur apparition, soutenue par le gouvernement pour développer des gisements trop petits pour intéresser les majors.
Le président Félix Houphouët-Boigny a toujours délaissé le secteur minier pensant que l´exploitation minérale serait source de conflit. En 2007 les exportations pétrolières sont devenues la première ressource financière du pays. Du pétrole est extrait en mer par des sociétés canadiennes et ivoiriennes (SIR,...).
Récente, la production pétrolière est de 89 000 barils/jour en 2006. Grâce à l'exploitation de nouveaux sites et à l'amélioration technique de d'extraction, il est prévu d'atteindre 110 000 barils/jour en 2008. On estime à 100 millions de barils de réserves pétrolières du pays. L'Europe absorbe plus de 50%, le reste est exporté aux États-Unis et en Chine. mais malgré cela la Côte d'Ivoire depuis quelques années arrive à disposer de quelques usines comme la zone industrielle de Yopougon et de Vridi.
La Côte d'Ivoire est en train de construire deux raffineries en plus de la première qui devraient couter 700 milliards de F CFA pour celle d'Abidjan et 1 milliard de $ pour celle de San-Pédro. La Côte d'Ivoire assure aussi un projet pipeline dans le processus d'electrification des villes de Côte d'Ivoire qui devrait traverser le territoire national
Deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, après le Nigeria, l'Angola a vu longtemps son potentiel pétrolier, connu de longue date, peu exploité du fait de l'interminable guerre civile. La première zone à être exploitée fut l'offshore proche de l'enclave de Cabinda (secteur dit « block zéro »). Cette zone, opérée par Chevron Texaco, produit actuellement environ 500 kbbls/j. Mais ces gisements commencent à vieillir. L'exploitation s'est ensuite étendue vers les secteurs offshore du nord du pays.
Le production du pays s'envole (de 900 kbbls/j en 2003, elle doit atteindre 2 Mbbls/j en 2008) grâce à une série de gisements en offshore profond, dont plusieurs dépassent 200 kbbls/j. Le complexe de Kizomba, en deepwater de Cabinda (« Block 15 ») doit être développé en trois phases (la première est déjà en service) pour un total de 750 kbbls/j. Le pays commence aussi à prospecter en onshore, surtout à Cabinda, malgré le risque lié à la guérilla indépendantiste
L'Angola est un des principaux fournisseurs de capacité incrémentale hors OPEP ces dernières années : presque tout est exporté. Outre l'augmentation de la production de pétrole, le pays commence à réduire la destruction en torchère de gaz associé, et doit exporter du GNL d'ici quelques années. Fin 2006, le pays a annoncé sont intention de rejoindre l'OPEP. Selon une étude de 2006 du cabinet Wood Mackenzy, l'angola avait à cette date plus de 10 Milliards de barils de réserve. Cet même document annonce un pic de la production à quelques 2.6 Mb/j en 2012, mais ce uniquement sur la base des gisements connus. La production en non-deepwater a pour sa part culminé à 750 kb/j en 1998.
L'offshore de Mauritanie est l'une des plus récentes provinces entièrement nouvelles à avoir été découvertes. En l'an 2000 encore, son potentiel pétrolier était inconnu, depuis 5 gisements de pétrole et/ou de gaz (plus quelques découvertes sub-commerciales) ont été trouvés, pour un total de l'ordre d'un Gbep. La production dans le premier gisement, Chinguetti, a commencé 2006. Par ailleurs, le pétrole lourd de Dome Flore partagé entre le Sénégal et la Guinée-Bissau va être mis en exploitation. Ces deux exemples ont incité nombre de compagnies à investir dans la région.
La Guinée équatoriale a vu sa production décoller de façon vertigineuse (infime en 1996, elle frise maintenant les 400 kbbls/j) grâce à 3 gisements offshore, deux de pétrole et un de gaz naturel, et compte aussi devenir exportatrice de GNL. Le pays possède en fait deux régions pétrolières bien distinctes : l'île de Bioko est installée dans une partie du bassin du Niger, tandis que la partie continentale possède une formation deltaïque beaucoup plus petite, celle du Rio Muni. Les réserves sont estimées à près de 2Gb.
Les modestes (400 Mbbls) réserves de pétrole et de gaz naturel du Cameroun se répartissent dans trois zones : la petite fraction du delta du Niger qui se situe en territoire camerounais, région vieillissante, le bassin de Douala/Kribi sur la côte, et le bassin de Lagoni dans le nord. Si les deux derniers offrent encore des potentialités intéressantes (plus pour le gaz naturel que le pétrole), le pays est globalement post-pic pétrolier, avec une production en déclin (58 kbbls/j en 2005, contre 181 en 1985). Après des années de bataille juridique, le Cameroun devrait récupérer la péninsule de Bakassi, jusqu'ici occupée par le Nigeria, qui pourrait offrir quelques gisements. D'autre part, le bassin de Lagoni est plus accessible désormais grâce au pipeline Tchad-Cameroun.
Au Congo-Brazzaville, la production a commencé dès les années 1950 et 1960 dans des petits gisements sur la côte, puis s'est étendue depuis les années 1980 vers des gisements offshore en eaux de plus en plus profondes. Avec 220 kbbls/j de production exportée à 97 %, le Congo est un fournisseur non négligeable. La production, réalisée pour moitié par Total, a décliné ces dernières années, mais devrait rebondir avec les nouveaux projets offshore. La présence de pétrole au Congo, comme à Cabinda, s'explique par les sédiments portés par le fleuve Congo.
Par contre, le Congo-Kinshasa (ou Zaïre) est un tout petit producteur de pétrole comparé à ses voisins, avec 25 kbbls/j, du fait de l'étroitesse de son domaine maritime. Perenco contrôle toute la production.
Le Gabon a vu sa production chuter quand le gisement principal, Rabi-Kounga (850 Mbbls, trouvé en 1985), a « pris l'eau » en 1997. Le pays produisait 371 kbbls/j en 1997 (donc 217 à Rabi) et 290 kbbls/j seulement en 2003 (55 à Rabi), puis 265 en 2004. Ce déclin semble irréversible, mais des efforts de récupération assistée à Rabi et Anguille, ainsi que la multiplication des petits gisements (< 50 Mbbls) ont permis de le ralentir.
La Namibie, comme toute la face ouest du continent, possède des roches sources crétacées, liées au rift atlantique, dans son vaste domaine offshore, qui est encore peu exploré, mais a donné un gisement significatif de gaz naturel, Kudu dont la production sera exportée en Afrique du Sud. Il existe donc un certain potentiel dans ce pays.