Rudolf Schwarz (architecte) - Définition

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Introduction

Église Saint-Pie X (Wuppertal).
Église Saint-Ludger (Wuppertal).
Église Sainte-Thérèse à Linz.
Église de la Sainte Vierge Marie Reine à Sarrebruck.

Rudolf Schwarz (Strasbourg, 1897 ― Cologne, 1961), surnommé le mystique rhénan, était un architecte et urbaniste allemand, connu surtout pour avoir construit ou conçu nombre d’églises catholiques dans son pays natal et en Autriche. Cette réputation d’architecte religieux tend à reléguer à l’arrière-plan ses réalisations civiles, telles que les maisons d’habitation qu’il construisit dans les années 1930, ou ses contributions dans le domaine de la construction de théâtres. Après guerre, il joua un rôle de premier plan dans la reconstruction de la ville de Cologne détruite par les bombardements. Quoique compromis avec le nazisme, en particulier en tant qu’architecte-urbaniste agissant dans le cadre d’une politique de germanisation forcée en Lorraine française, il intervint, après la guerre, en qualité d’expert sur le traitement à donner à l’héritage architectural de l’ère nazie, notamment à Munich.

Formation et Entre-deux-guerres

Près avoir fréquenté les cours de l’Université von Humboldt à Berlin, Schwarz poursuivit à partir de 1918 des études d’architecture à l’université technique de Berlin-Charlottenburg, jusqu’au moment où il fut, peu avant la fin de la Première Guerre mondiale, requis de faire son service militaire. Impressionné par ses expériences durant la guerre, il suivit des cours de théologie catholique à l’université de Bonn. Sa thèse de fin d’études était consacrée aux Archétypes des églises de campagne rhénanes. En 1924, il fut admis comme Meisterschüler (étudiant particulièrement méritant admis à se perfectionner) auprès du professeur Hans Poelzig à l’Académie berlinoise des Beaux-Arts (Berliner Akademie der Künste).

Dans le même temps, Schwarz s’était engagé dans le mouvement Quickborn, mouvement de jeunesse catholique cultivant les valeurs d’épanouissement individuel, de rejet des contraintes collectives, d’autonomie des jeunes, etc. Sa qualité de coéditeur de la revue Die Schildgenossen le conduisit à entretenir des contacts intensifs avec Romano Guardini, dont il subit fortement l’influence spirituelle. C’est également à cette même époque que commencèrent ses rapports amicaux, qui devaient durer toute sa vie, avec Ludwig Mies van der Rohe. Schwarz contribua, conjointement avec d’autres membres du Bauhaus, à concevoir la transformation, dans un sens moderne, du château fort de Rothenfels (Bavière), le centre spirituel (« Jugendburg ») du mouvement Quickborn.

De 1925 à 1927, Schwarz enseigna les techniques de construction à l’Institut technique d’Offenbach ; il avait alors un atelier en commun avec Dominikus Böhm, par qui il fut durablement influencé. À partir de 1927, il fut directeur de l’école d’artisanat d’art (Kunstgewerbeschule) d’Aix-la-Chapelle, laquelle fut fermée en 1934 par les autorités nazies. Schwarz retourna à Offenbach et, à Francfort-sur-le-Main, travailla en collaboration avec Hans Schwippert ainsi qu’avec d’autres architectes, jusqu’à ce qu’il fût nommé pendant la Seconde Guerre mondiale directeur de l’Office de reconstruction (Wiederaufbauamt) en Lorraine française, récemment « libérée » par les nazis (voir plus loin).

Dans son ouvrage Vom Bau der Kirche (De l’Édification de l’église, 1938), il analyse le phénomène des Thingspiele (festivals de théâtre populaire, organisés par les mouvements de jeunesse catholique sous le 3e Reich, puis supprimés par le pouvoir nazi, car échappant trop facilement à son emprise) et leurs conséquences dans le domaine de l’architecture des lieux de rassemblement et de spectacle, en appuyant méthodiquement son analyse sur la théorie des contraires selon Romano Guardini. C’est également au sein de ces mouvements de jeunesse qu’il fit la connaissance de l’architecte Fritz Schaller ― qui devait en 1937 adhérer au NSDAP et travailler pendant la guerre pour l’avionneur Heinkel ―, que Schwarz invita à faire partie, de 1947 à 1952, de la Commission de Reconstruction de la ville de Cologne. De cette collaboration colonaise avec Schaller est né son ouvrage intitulé Das neue Köln (le Nouveau Cologne), dans lequel il entend mettre en avant des conceptions alternatives s’opposant à l’urbanisme fonctionnaliste du CIAM.

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