Sciences-Po (Paris) - Définition

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Introduction

Logotype de Sciences Po depuis décembre 2007, incluant le lion et le renard, symboles de l'activité politique chez Machiavel.

Sciences Po, au sens de Sciences-Po Paris, est le nom donné à l'ensemble officieusement formé par la Fondation nationale des sciences politiques et l'institut d'études politiques de Paris, et qui a succédé en 1945 à l'École libre des sciences politiques.

L'utilisation de l'expression pour désigner deux entités pourtant distinctes se justifie non seulement par les liens légaux qui existent entre elles, mais aussi par la profonde coopération qui unit deux structures partageant leur siège et une partie de leur personnel. Il est cependant inexact de parler du « directeur de Sciences-Po » ou d'un « étudiant à Sciences-Po ».

Institut et fondation

Origines

En 1945, Charles de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française, confia à Michel Debré une Mission provisoire de la réforme de la Fonction publique, chargée notamment de réfléchir à la formation et la sélection des hauts fonctionnaires. Outre la création de l'École nationale d'administration (ENA), Debré proposa la nationalisation de l'École libre des sciences politiques, qu'avait déjà tentée le Front populaire. Lors des négociations avec Michel Debré et Jean-Marcel Jeanneney, les responsables de l'École, qui était une société privée (André Siegfried, Roger Seydoux, Jacques Chapsal), s'opposèrent cependant à une nationalisation totale.

Un accord fut finalement trouvé pour remplacer l'École par deux structures distinctes et complémentaires :

  • Une entité sui generis de statut privé, la Fondation nationale des sciences politiques, à laquelle fut transmis le patrimoine de l'École.
  • Une entité publique, l'Institut d'études politiques de l'Université de Paris, composante de l'Université de Paris, auquel fut attribuée la mission de formation initiale.

L'Université de Paris délégua par convention la gestion administrative et financière de l'Institut à la FNSP.

En 1969, l'Université de Paris étant démembrée suite à l'adoption de la loi Edgar Faure, l'IEP en devint autonome et devient l'Institut d'études politiques de Paris, et c'est par décret que sa gestion fut déléguée à la FNSP.

Le décret du 10 mai 1985 fit de l'IEP de Paris un grand établissement, cet statut ayant été créé par l'article 37 de la loi Savary. La délégation de gestion fut maintenue par ce décret.

L'article 74 de la loi du 2 juillet 1998, qui modifie l'ordonnance du 9 octobre 1945, renforce les liens entre Institut et Fondation, qui sont désormais d'ordre législatif.

Liens officiels

L'entrée du 27, rue Saint-Guillaume. Les mentions Institut d'études politiques de Paris et Fondation nationale des sciences politiques rappellent les liens des deux institutions sous l'appellation d'ensemble Sciences Po.
Photo de la partie supérieure du portail d'entrée, avant le changement du logotype le 3 janvier 2008

L'Institut, qui est géré administrativement et financièrement par la Fondation, ne possède aucun capital (donc aucun patrimoine et aucun budget) et ne reçoit aucune subvention. C'est la Fondation qui possède les bâtiments, reçoit de l'État une subvention qui constitue l'essentiel de ses ressources, perçoit les droits de scolarité versés par les élèves, et emploie et rémunère les enseignants non-titulaires ; l'Institut remplit l'une de ses cinq missions, la formation.

Depuis 1950, le directeur de l'Institut, actuellement Richard Descoings, a toujours été également administrateur de la Fondation. Le président de la Fondation, actuellement Jean-Claude Casanova, est membre de droit du conseil de direction de l'Institut. D'autres personnalités – Jean-Paul Fitoussi, Michel Pébereau, Jean-François Sirinelli – sont membres du conseil d'administration de la Fondation et du conseil de direction de l'Institut, sans que cette double appartenance soit de droit.

Les sièges de l'Institut et de la Fondation se trouvent tous deux dans le bâtiment historique de l'École, l'ancien hôtel de Mortemart, au n° 27 de la rue Saint-Guillaume. D'autres locaux des deux entités se trouvent aux 25, 29 et 30 de cette même rue, au 9 de la rue de la Chaise, au 56 de la rue des Saints-Pères, aux 117, 174, 199 et 224 du boulevard Saint-Germain, au 56 de la rue Jacob, et, depuis le rachat des anciens locaux de l'ÉNA, au 13 de la rue de l'Université, baptisés René Rémond peu après la mort de ce dernier, qui a été président de la Fondation nationale des sciences politiques.

Appellation

Certaines expressions courantes utilisant l'appellation « Sciences Po » sont inexactes :

  • Le « directeur de Sciences Po » est directeur de l'Institut, et traditionnellement administrateur de la Fondation.
  • Un « étudiant à Sciences Po » est élève, ou étudiant, à l'Institut : le terme élève est employé comme pour d'autres grandes écoles (il y a par exemple un Bureau des élèves (BDE)), mais il est également légitime de parler d'étudiants.
  • Un « chercheur à Sciences Po », à moins qu'il n'ait un poste à l'Institut, est selon les cas un chercheur titulaire, rattaché ou associé à l'un des centres de recherche de la Fondation.
  • Un « professeur à Sciences Po » est en poste à l'Institut, où il est, selon les cas, professeur des universités, professeur émérite des universités ou maître de conférences fonctionnaire. Sont également employés un grand nombre de « maîtres de conférence » vacataires, le terme signifie alors que la personne est chargée d'une conférence de méthodes.
  • Les « conseils de Sciences Po » sont le conseil de direction de l'Institut et le conseil d'administration de la Fondation.

L'appellation doit être gardée dans les noms de certains organes internes, changés récemment :

  • la Bibliothèque de Sciences Po, ancienne Bibliothèque de la Fondation nationale des sciences politiques ;
  • les Presses de Sciences Po, marque utilisée par les Presses de la Fondation nationale des sciences politiques ;
  • le Centre d'études européennes de Sciences Po ;
  • le Centre d'histoire de Sciences Po, ancien Centre d'histoire de l'Europe au XXe siècle (CHEVS) ;
  • le Centre de recherches politiques de Sciences Po, ancien Centre d'études de la vie politique française (Cevipof).
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