Le technétium 99m, noté 99mTc, est un isomère nucléaire de l'isotope du technétium dont le nombre de masse est égal à 99 : son noyau atomique compte 43 protons et 56 neutrons avec un spin 1/2- pour une masse atomique de 98,9062546 g/mol. Le technétium 99 est caractérisé par un défaut de masse de 87 323 307 ± 1 916 eV/c2 et une énergie de liaison nucléaire de 852 743 069 ± 1 921 eV.
Un gramme de technétium 99m présente une radioactivité de 1,95 × 1017 Bq.
Le technétium 99m donne du technétium 99 par transition isomérique n'émettant qu'un rayonnement γ à 141 keV, ainsi que quelques électrons de conversion interne :
Sa période radioactive est brève, de l'ordre de six heures et 20 secondes (6,0058 heures) : il subsiste moins de 6,27 % du technétium 99m initial après 24 heures, le reste étant converti en 99Tc qui donne à son tour du ruthénium 99 par désintégration β :
La brièveté de cette décroissance radioactive permet d'utiliser ce nucléide en médecine nucléaire comme marqueur radioactif permettant de tracer la diffusion d'une substance à travers l'organisme par scintigraphie ou tomographie d'émission monophotonique. Par ces techniques, le patient peut être examiné rapidement sans subir de trop fortes doses cumulées de radiations.
Le technétium 99m a une durée de vie trop courte pour pouvoir être stocké. Il doit donc être préparé à la demande à l'aide d'un générateur à technétium 99m, une machine qui permet d'extraire le 99Tc formé par désintégration β du molybdène 99 produit par activation neutronique de molybdène 98 dans des réacteurs à flux neutronique élevé (HFR) :
Le molybdène 99 est livré aux sites d'utilisation sous forme fixée sur une colonne échangeuse d'ions. Le technétium est récupéré par le lavage de la colonne par une solution saline. La demi-vie de molybdène 99 étant de 2,7 jours, le kit de fabrication peut être ainsi utilisé un peu moins d'une semaine mais nécessite un acheminement rapide entre le lieu de production et le lieu d'utilisation.
Le molybdène 99 est également un produit de fission de l'uranium 235. Dans tous les cas, il doit être extrait et purifié pour pouvoir être utilisé à des fins médicales.
Le 99Mo est produit essentiellement par cinq réacteurs dans le monde : le National Research Universal Reactor (NRU) au Canada, le BR-2 du SCK•CEN en Belgique, le SAFARI-1 en Afrique du Sud, le HFR de Petten (Pays-Bas), et enfin le réacteur OSIRIS du CEA à Saclay (Essonne). Une relative tension est apparue sur le marché du molybdène 99 à l'automne 2008 suite à l'arrêt temporaire des deux réacteurs du Bénélux, laissant le réacteur du CEA à Saclay seul pour approvisionner l'Europe. La situation s'est normalisée depuis mais demeure assez fragile compte tenu des capacités des installations concernées.