Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet - Définition

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Introduction

Théâtre de l'Athénée
Façade du théâtre de l'Athénée

Type Théâtre
Lieu Paris
Architecte(s) Paul Fouquiau
Inauguration 1893
Nombre de salles 2
Capacité 570 (grande salle)
91 (petite salle)
Anciens noms Éden-Théâtre (1880-1890)
Grand-Théâtre (1890-1893)
Comédie-Parisienne (1893-1896)
Direction Patrice Martinet
Site web www.athenee-theatre.com

Le théâtre de l'Athénée est une salle de spectacles parisienne, située 7 rue Boudreau dans le 9e arrondissement de Paris.

Théâtre à l'italienne classé monument historique en 1995, il est marqué par la figure de Louis Jouvet qui l'a dirigé de 1934 à 1951.

Historique

De l'Eden à l'Athénée

Au commencement était l'Éden-Théâtre, lieu mythique, édifice colossal bâti rue Boudreau au début des années 1880 selon une esthétique naïve de temple hindou, un bazar des mille et une nuits tout à la fois féerique et exotique, « prodige d'originalité, de magnificence et de confortable » selon les termes d'un chroniqueur de l'époque. L'Éden cependant ne dure pas. Quelques années seulement d'une existence précaire et mouvementée à la fin des années 1880, au début des années 1890, une série de métamorphoses et de réaménagements conduisent peu à peu au démantèlement de ce que l'on a surnommé « le gouffre de la rue Boudreau ». Plusieurs fois fermé, transformé, rebaptisé un temps Grand-Théâtre, l'Éden finit par disparaître.

Un autre théâtre pourtant prolonge la généalogie du lieu à sa manière, en plus petit, en plus intime. L'actuel Athénée, dont la salle est aménagée en 1893 par Stanislas Loison dans l'un des foyers de l'Éden, s'ouvre au public, la même année, sous le nom de Comédie-Parisienne.

L'inauguration définitive du lieu sous le nom d'Athénée a lieu en 1896, année qui figure sur le fronton du théâtre. C'est également en 1896 que s'est produite la dernière grande transformation du bâtiment sous la conduite de Paul Fouquiau : le report de la façade de la rue Boudreau sur le square de l'Opéra, qui devient en quelque sorte le premier vestibule du théâtre. Dans l'idée, sans doute, de renforcer par ce nouvel accès retranché de l'agitation urbaine des rues environnantes, l'intimité du lieu théâtral. Environ un siècle après l'aménagement de l'Athénée, subsistent encore quelques traces au-dessus de la coupole de la salle : un plafond décoré de motifs indiens, rouges, noirs et bruns, derniers vestiges incongrus et émouvants de l'Éden-Théâtre.

Cette salle, parmi les plus belles salles à l'italienne de Paris, est classée monument historique le 22 décembre 1995, et rénovée en 1996.

Louis Jouvet : vers le théâtre d'art

Aux richesses architecturales de l'Athénée s'ajoute un inestimable patrimoine artistique : la figure de Louis Jouvet qui dirigea ce théâtre de 1934 à 1951, date de sa mort, a profondément marqué un lieu qui lui rend hommage en portant son nom. Ce grand acteur populaire, très présent au cinéma, était avant tout un homme de théâtre.

De cet art, avant de devenir le metteur en scène et le comédien que l'on sait, il aura exercé toutes les fonctions : machiniste, costumier, accessoiriste, peintre et éclairagiste. Rien d'étonnant de la part de celui qui se plaisait à dire que « l'humble connaissance de la pratique est le chemin le plus sûr pour aller à la vérité ». Louis Jouvet défendra à l'Athénée tant la création contemporaine (Jean Giraudoux dont il créa la plupart des pièce de 1929 à 1945) que la redécouverte des classiques (Molière, Corneille...). Sa rencontre avec cette salle est pour lui une expérience forte qui lui permit un renouvellement de son art dramatique. Le rapport intime qu'offre une salle à l'italienne entre la scène et les spectateurs aura influencé sa manière de faire du théâtre. Conscient des limites de l'« ordre shakespearien », il s'extasie sur les vertus de l'« ordre italien » et plus particulièrement sur la mécanique de cette puissante machine à décors. Il créa notamment L'École des femmes avec la complicité de l'artiste plasticien Christian Bérard qui inventa le décor des « murs ouvrants » permettant de représenter à la fois les murs de la maison d'Agnès et le jardin et la place publique où se déroule une bonne partie de l'action.

1951-1981

Pierre Renoir assure l'administration du théâtre de l'Athénée jusqu'à sa disparition l'année suivante. En 1956, Françoise Grammont devient directrice du théâtre. La comédienne Françoise Spira lui succède en 1962 jusqu'à son suicide en 1965. Yvette Etiévant assure l'intérim jusqu'à la fermeture du théâtre le 6 février 1966. René Dupuy, propriétaire du théâtre Gramont, rachète la salle. La réouverture a lieu en septembre 1967. En 1973, Jacques Rosny, Jean-Claude Houdinière et Loïc Vollard lui succèdent.

Entre 1977 et 1981, la direction novatrice et éclectique de Pierre Bergé, voit l'ouverture, sous les combles de l'Athénée, d'une petite salle baptisée Christian-Bérard, du nom du célèbre scénographe, et consacrée principalement au théâtre d'essai. Avec les Lundis Musicaux, il donne à entendre les plus belles voix lyriques de notre temps. Côté théâtre, il reçoit Antoine Vitez, Jean Marais, Pierre Dux, Delphine Seyrig, Sami Frey...

Dans les années qui suivent la disparition de Louis Jouvet, d'autres grandes personnalités ont investi, l'espace d'un ou plusieurs spectacles, le plateau de l'Athénée : Peter Brook, Jean Vilar, Claude Régy, Matthias Langhoff, et des acteurs comme Pierre Brasseur, Maria Casarès et Jeanne Moreau.

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