Transit de Mercure - Définition

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Introduction

Transit de Mercure (Mercury) du 8 novembre 2006.

Le transit de Mercure se produit lorsque la planète Mercure se situe entre la Terre et le Soleil. Elle est alors visible sous la forme d'un petit point noir traversant le disque solaire.

Transits de Mercure depuis la Terre

Les transits de Mercure vus depuis la Terre sont beaucoup plus fréquents que ceux de Vénus, avec une fréquence d'environ 13 ou 14 par siècle, en raison de la proximité de la planète au Soleil, ce qui implique une période de révolution plus courte que celle de Vénus. Ils peuvent se produire en mai à des intervalles de 13 ou 33 ans, ou en novembre tous les 7, 13 ou 33 ans. Les deux derniers transits de Mercure datent de 2003 et 2006 ; les deux prochains se produiront en 2016 et 2019.

Lors d'un transit de mai, Mercure est proche de l'aphélie et a un diamètre angulaire de 12 secondes d'arc, tandis que lors d'un transit de novembre, la planète est proche du périhélie et a alors un diamètre angulaire de 10 secondes d'arc.

La première observation d'un transit de Mercure date du 7 novembre 1631 par Pierre Gassendi. Celui-ci n'a pas réussi à observer, le mois suivant, le transit de Vénus, car les tables astronomiques imprécises n'indiquaient pas que ce transit n'était pas visible pour une grande partie de l'Europe. Ce transit de Mercure avait été prédit par Johannes Kepler, peu de temps avant sa mort, à partir de ses travaux sur l'orbite elliptique des planètes, avec un écart de seulement 5 heures. Il put ainsi tester la validité de ses lois.

Photos du transit du 7 mai 2003.

Transits simultanés

Les transits simultanés de Mercure et de Vénus devant le Soleil sont extrêmement rares ; les prochains se produiront en 69 163 et en 224 508.

Le transit de Mercure en même temps qu'une éclipse de Soleil est très rare également ; la prochaine éclipse de Soleil se produisant au même moment qu'un transit de Mercure sera le 5 juillet 6757, et sera visible depuis l'est de la Sibérie.

Transits rasants

Parfois Mercure ne fait qu'effleurer le Soleil durant un transit. Il est alors possible que le transit soit total dans certaines régions du monde, et seulement partiel dans d'autres ; c'est-à-dire qu'il n'y a pas de second ou quatrième contact ; ceux-ci correspondent au moment où le disque de Mercure est entièrement dans le Soleil, tangent « intérieurement » au disque solaire (au début du transit), et à la sortie (fin du transit). De tels transits sont beaucoup plus rares ; le dernier s'est produit le 15 novembre 1999 et le précédent remonte au 28 octobre 743. Le suivant ne se produira que le 11 mai 2391.

Il est également possible que des transits rasants de Mercure soient visibles partiellement depuis certaines régions du monde et invisible à d'autres. De tels évènements se sont produits les 11 mai 1937 et 21 octobre 1342. Le prochain se produira le 13 mai 2608.

Transits de Mercure vus depuis les autres planètes

Transits depuis Vénus

Les transits de Mercure depuis Vénus se produisent de façon assez irrégulière : parfois il peut y en avoir plusieurs par décennie, tandis qu'à d'autres moments il peut y avoir une longue période sans qu'aucun transit ne se produise. La fréquence des transits de Mercure depuis Vénus reste globalement un peu plus élevée que celle des transits vus depuis la Terre.

Naturellement, personne n'a jamais vu de transit de Mercure depuis Vénus. Et les conditions à leur observation ne seront d'ailleurs jamais réunies, autant par l'hostilité de la surface vénusienne que par la couche nuageuse permanente.

La période synodique de Mercure depuis Vénus est de 144,5664 jours ; elle peut être calculée simplement avec la formule 1/(1/P - 1/Q) où P est la période sidérale de Mercure (87,969 35 jours) et Q la période sidérale de Vénus (224,700 96).

L'inclinaison de l'orbite de Mercure par rapport au plan de l'écliptique de Vénus est de 4,33°, ce qui est moins que l'inclinaison de 7,00° par rapport à l'écliptique de la Terre.

Le transit qui s'est produit le 21 mars 1894 est particulièrement intéressant dans la mesure où il y avait deux transits simultanés depuis Saturne : le transit de Mercure (depuis Vénus et Saturne) et le transit de Vénus (depuis Saturne).

Transits depuis Mars

Les transits de Mercure depuis Mars sont beaucoup plus fréquents que ceux depuis la Terre : il s'en produit plusieurs par décennie.

Les robots Spirit et Opportunity auraient en théorie pu observer le transit du 12 janvier 2005 (de 14h45 UTC à 23h05 UTC), cependant les seules caméras capables de filmer cet évènement ne pouvaient atteindre une résolution suffisante. Ils ont pu déjà observer les transits de Déimos et de Phobos devant le Soleil, mais avec un diamètre angulaire de 2 minutes d'arc, Déimos est à peu près vingt fois plus gros que Mercure, dont le diamètre angulaire fait 6,1 secondes d'arc. Les éphémérides générées par le JPL Horizons indiquent que le robot Opportunity serait en mesure d'observer le transit depuis son début jusqu'au coucher de Soleil local (à environ 19h23 UTC sur Terre), tandis que le second robot, Spirit, pourrait l'observer depuis son lever de Soleil local (à environ 19h38 UTC) jusqu'au bout.

La période synodique de Mercure depuis Mars est de 100,8888 jours ; elle peut être calculée simplement avec la formule 1/(1/P - 1/Q) où P est la période sidérale de Mercure (87,969 35 jours) et Q la période sidérale de Mars (686,960 10).

L'inclinaison de l'orbite de Mercure par rapport au plan de l'écliptique de Mars est de 5,16°, ce qui est moins que l'inclinaison de 7,00° par rapport à l'écliptique de la Terre.

Transits depuis Jupiter

Comme pour Mars, les transits de Mercure depuis Jupiter sont beaucoup plus fréquents que ceux depuis la Terre. Il s'en produit plusieurs par décennie.

Plutôt que d'observer un transit depuis la surface de Jupiter elle-même, il serait possible de l'observer depuis l'un de ses satellites naturels. Naturellement, les heures et les conditions dans lesquelles il serait observé seraient légèrement différentes. Le dernier transit de Mercure visible depuis Jupiter s’est produit le 25 décembre 2005.

Du fait du rayon important de Jupiter, la parallaxe de Mercure entre le centre de Jupiter et l'un de ses pôles est d'environ 20,5 secondes d'arc, ce qui est à peu près 16 fois le diamètre angulaire apparent de Mercure (1,3 secondes d'arc), ou environ 5,3% du diamètre angulaire du Soleil (environ 6,5 minutes d'arc). Par conséquent, certains transits « manqués » de peu pourraient être vu comme des transits rasants aux pôles de Jupiter.

La période synodique de Mercure depuis Jupiter est de 89,7913 jours ; elle peut être calculée simplement avec la formule 1/(1/P - 1/Q) où P est la période sidérale de Mercure (87,969 35 jours) et Q la période sidérale de Jupiter (4 335,354 50).

L'inclinaison de l'orbite de Mercure par rapport au plan de l'écliptique de Jupiter est de 6,29°, ce qui est légèrement moins que l'inclinaison de 7,00° par rapport à l'écliptique de la Terre.

Transits depuis Saturne

Les transits de Mercure depuis Saturne se produisent « en groupe » (plusieurs transits durant une année terrestre) ; ceux-ci apparaissent plus ou moins tous les 30 ans.

De même que pour Jupiter, les transits pourraient être observés depuis l'un des satellites naturels de Saturne plutôt que de la surface de Saturne elle-même, dans des conditions légèrement différentes. Le prochain transit de Mercure depuis Saturne se produira le 30 décembre 2011.

La période synodique de Mercure depuis Saturne est de 88,695 jours ; elle peut être calculée simplement avec la formule 1/(1/P - 1/Q) où P est la période sidérale de Mercure (87,969 35 jours) et Q la période sidérale de Saturne (10 757,736 50).

L'inclinaison de l'orbite de Mercure par rapport au plan de l'écliptique de Saturne est de 6,38°, ce qui est légèrement moins que l'inclinaison de 7,00° par rapport à l'écliptique de la Terre.

La parallaxe de Mercure entre le centre de Saturne et l'un de ses pôles est d'environ 9,1 secondes d'arc, ce qui est à peu près 12,5 fois le diamètre angulaire apparent de Mercure (0,75 secondes d'arc), ou environ 4,3% du diamètre angulaire du Soleil (environ 3,5 minutes d'arc). Par conséquent, certains transits « manqués » de peu pourraient être vus comme des transits rasants aux pôles de Saturne.

Le 21 mars 1894, deux transits simultanés de Mercure et de Vénus se sont produits. Le 8 décembre 2056 se produiront deux transits « manqués » de Mercure et Vénus.

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