La villa Arson est un établissement public qui accueille une école supérieure d'art, un centre d'art contemporain et une résidence d'artistes.
Elle est située sur la colline de saint Barthélemy, au nord de Nice, dans un domaine de deux hectares offrant un vaste panorama sur la ville. Créée en 1972, elle a pour vocation la formation, l'aide à la création et la diffusion de l'art contemporain.
La villa doit son nom à Pierre-Joseph Arson, riche négociant originaire d’Avignon, qui en 1812, acquiert cette villa de style italien du XVIIIe siècle au consul Peyre de la Coste. Dès l’acquisition de ce domaine, à l’époque de six hectares, la famille Arson s'emploie sans cesse à embellir la villa, et à transformer le terrain agricole en un jardin d’agrément dans le style des jardins à l'italienne. Le versant sud du terrain est aménagé en terrasses avec statues, balustrades, et fontaines baroques. Le couvert végétal de ses jardins de rocaille mêle habilement les plantes endémiques (pins, chênes, caroubiers et oliviers) avec des espèces d’origine exotique, alors très à la mode (palmiers, aloès et cactus). Sur le flanc ouest, P.J Arson plante une imposante allée de cyprès. À sa mort en 1851, son fils lui succède à la tête de la propriété. Au début du XXe siècle, un hôtelier la transforme en Grand Hôtel, puis après la grande guerre elle devient une Maison médicale. En 1964, la ville de Nice récupère le domaine pour en faire don à l’État en vue de la construction d’une École Internationale des Beaux Arts souhaitée par André Malraux. En 1972, elle est inaugurée, et l’École Nationale des Arts décoratifs de Nice, installée depuis 1881, rue Tonduti de l’Escarène, emménage dans ce nouvel espace recomposé par l’architecte Michel Marot. En 1984, l’école prend le nom d’École Pilote Internationale d’Art et de Recherche (E.P.I.A.R), associée au Centre National d’Art Contemporain, puis en 2003, une nouvelle structure administrative, sous tutelle du Ministère de la culture, la dénomme Villa Arson. En 2006, le Ministère de la Culture et de la Communication s'engage dans un programme de valorisation des espaces et de réouverture au public des terrasses et jardins.
Au début du XXe siècle, une partie du jardin est démantelée par l’installation d’un complexe hôtelier. De la période d’Arson, subsistent les pins maritimes et l’alignement des cyprès. Actuellement, la surface construite des bâtiments contemporains remplace en grande partie le jardin d’agrément de jadis. La promenade dans le site, proposée un peu comme dans un village méditerranéen avec sa végétation, ses places et bancs publics et ses ruelles, replace le lieu dans son espace géographique. À l’entrée de l’école est créé un jardin contemporain caractérisé par cinq cercles gazonnés et dallés au centre desquels se trouve un arbre provenant de chaque continent. D’autres végétaux choisis pour leur feuillage donnent une note de couleurs aux matériaux nus et bruts des bâtiments.
Les différentes unités de bâtiments, de style architectural dit brutaliste, encastrent la villa ocre rougeâtre du XVIIIe siècle dans une nouvelle construction cubique, et investissent la quasi-totalité du terrain (17 000 m2 construit sur les 23 000 de la parcelle). La réalisation du projet qui tient à la fois du labyrinthe apparent et de la forteresse se développe dans la partie sud du site sous forme de toits-terrasses arborés sous lesquels prennent place les espaces consacrés aux expositions, aux ateliers et aux amphithéâtres. À l’intérieur, l’aspect général offre à la vue une impression de sobriété avec des parois de béton « brut de décoffrage ». Le revêtement des parois des murs extérieurs avec des galets du lit du Var renvoie à un contexte régional.